Pokémon Uranium

Pokémon Uranium – PC (console virtuelle)

Les Pokéfans remercient Game Freak et Nintendo qui les gratifient d’une nouvelle génération en moyenne tous les 2 ans (lisez ici : qui viennent tirer un peu plus sur la pompe à fric) en insérant un reboot d’une ancienne version entre chaque épisode. Pourtant, certains Pokéaddicts ne rechignent pas à une nouvelle aventure pour assouvir leurs besoins de combats et de nouveaux Pokémons. De nombreux fan games apparaissent donc de temps en temps sur la toile, dont un sérieux challenger aux jeux officiels il y a un an : Pokémon Uranium.

Nintendo l’a d’ailleurs bien compris, puisque quelques heures seulement avant la mise en ligne gratuite du jeu, la firme nippone, aux mains d’un ancien banquier aux dents longues depuis le décès de Saint Satoru Iwata, avait déjà envoyés ses avocats exiger le retrait du jeu… Retro-Games.fr vous avait donc permis de télécharger gratuitement Pokémon Uranium en hébergeant le fichier du jeu afin de vous permettre d’en profiter au nez et à la barbe de Nintendo. Il est temps de vous donner notre avis !

Une base en Rubis et plein de sur-couches

Oubliez la plupart des (très) nombreuses hackroms / fangames que vous avez pu rencontrer sur la toile (à l’exception de Pokémon Clover) se basent généralement sur un jeu Pokémon de la série officielle; Uranium, c’est vraiment du neuf et c’est un des points qui a dû effrayer Nintendo et son comparse de toujours, Game Freak. La région de Tandor est inédite et vous propose donc un voyage sur des routes, mers et villes jamais vues auparavant. Si l’on devait faire un rapprochement, on pourrait parler de la 3e génération (Rubis / Saphir / Émeraude) puisque le développement a commencé à cette époque.

Uranium intègre régulièrement des éléments en provenance des 6 premières générations officielles

Mais là où l’équipe « d’amateurs » a intelligemment réagi, c’est qu’elle a continué à intégrer des éléments des générations suivantes afin de maintenir Uranium « à flots ». On retrouvera donc des nouveautés datant de plusieurs générations, dont certains Pokémons en provenance des générations 1 à 6, les talents, les natures et même les Méga Évolutions ! On imagine donc qu’Uranium pourrait être habilement intégré dans le meta-game actuel… Et on aimerai, tant les bestioles introduites pourraient parfaitement être utilisées en stratégie !

On appréciera également l’arrivée de nouvelles musiques pour les combats comme sur la carte, même si certains thèmes de jeux officiels ont été repris pour quelques lieux (dont le célèbre Heavy Rainfall de la 3e génération !). Une petite mention pour le thème de Snowbank Town, subjectivement au niveau du travail de Nobuo Uematsu…

Un Pokédex à 166 entrées… dont 132 inédites !

Le pokédex d’Uraniummêle habilement Pokémons officiels et inédits, dont une nouvelle évolution d’Evoli !

Une des forces d’Uranium est d’intégrer un Pokédex assez fourni, avec 166 entrées mais donc seules 34 sont déjà connues des Pokéfans ! En effet, l’équipe a fait les choses bien avec 132 nouveaux designs, capacités, stats et évolutions. Et comme dans toute nouvelle génération, on trouve des bouses, des « passables », de véritables scalpels aiguisés et son lot de légendaires. Cela ne vous a pas échappé, le nom du jeu et la couleur verte du logo induisent l’arrivée de la radioactivité dans l’univers Pokémon, et donc un nouveau type ! Bienvenue donc au type « Nuclear », particulièrement spécifique, puisqu’il est doublement efficace sur (presque) tous les autres types (à part le type défensif par défaut, le type Acier)… mais est également faible à tous les autres types sauf lui-même ! On imagine donc que ce type ultra-offensif mais faible chamboulerai la manière de jouer de pas mal de stratèges…

La version nucléaire d’Arbok est une des plus réussies !

En découle l’arrivée de nouvelles attaques avec 9 attaques de type Nucléaire, mais seulement 2 Pokémons totalement inédits pour ce type. En effet, la grande majorité des Pokémons de type Nuclear sont des Pokémons déjà connus (en provenance d’autres générations ou même propres à Uranium) qui ont été irradiés. Ces derniers n’ont donc pas leur propre entrée au Pokédex de Tandor, mais possèdent pourtant un design un peu modifié (voir l’illustration du Arbok nucléaire particulièrement réussi !). Autre spécificité : malgré vos badges, les Pokémons de type Nucléaire peuvent refuser d’exécuter vos ordres, et ça, c’est vraiment déstabilisant… à l’instar d’un Monaflèmit qui pourrait vous faire perdre un match.

Même le catastrophique Insolourdo possède son évolution Badass !

132 nouveaux Pokémons, cela entraîne forcément l’arrivée de nouvelles attaques, et on ne sera pas déçu : Uranium introduit 27 nouveaux mouvement sous la forme d’attaques Signatures. Si certaines seront forcément cantonnées aux Légendaires de Tandor, on découvrira d’autres attaques sur des Pokémons plus courants.
Autre nouveauté appréciable, c’est qu’Uranium propose des évolutions supplémentaire ou alternatives à des Pokémons d’anciennes générations, les rendant ainsi plus intéressantes. Fluvetin (Spritzee en VA) pourra par exemple évoluer en Cocotine (Aromatisse en VA) ou en Miasmedic pour un intéressant double type Fée / Poison ! Férosinge et Colossinge se verront honorés d’une 3e forme avec Empirilla pour 65 points de Base Stats en plus… ou même Dunseraph, l’excellente évolution Dragon / Vol du trollissime Insolourdo !

Si on doit donner un seul mauvais point, c’est la récupération de nombreux cris d’anciens Pokémons pour des nouveaux, même si certaines bestioles de Tandor jouissent d’un cri inédit. Mais bon, ça aura l’avantage de faire travailler votre mémoire…

Même recette, autres ingrédients

Soyons honnêtes, Uranium ne révolutionne pas le genre, tout comme les jeux officiels. Un pokédex à remplir, des dresseurs à battre, un rival qui nous colle aux basques (et dont le design évolue au fil de l’aventure !), des arènes et une ligue. Mais si le chocolat a le même goût, tout l’emballage est vraiment bien travaillé.

Pour une fois, votre maman ne vous attendra pas sagement à la maison…

Le scénario, bien que relativement secondaire, est bien présent. L’équipe de développement semble avoir une certaine sensibilité à l’écologie, et toute l’histoire se base, comme son nom l’indique, sur les dégâts occasionnés par l’industrie nucléaire. La maman du héros, pour une fois, ne reste pas sagement à la maison alors que le papa est en vadrouille loin du domicile familial, mais est tristement décédée dans l’explosion de la centrale nucléaire où elle était scientifique. Tout Tandor semble s’être mis à vivre dans la terreur d’une nouvelle explosion, ce qui, semble-t-il, ne saurait tarder. Outre les pertes humaines, l’effet catastrophique de la radioactivité sur la faune, les Pokémons, se fait voir avec des bêtes très agressives et totalement ingérables. On appréciera donc cette thématique naturophile et écologiste, qui offre une dimension ludique ET informative.

Dans certaines zones, certains dresseurs auront une nette différence de niveau…

La difficulté est globalement bien dosée, même si on regrettera le « bond » général du niveau de certains dresseurs dans une nouvelle zone, où les Pokémons de dresseurs ont parfois un niveau quasiment double par rapport aux Pokémons sauvages de la zone ! L’exemple le plus flagrant se situe entre le 7e et le 8e badge, où le premier dresseur rencontré sur la route entre les 2 arènes possède des Pokémons avec 10 niveaux de plus que le champion de la 7e Arène… On ne coupera donc pas à quelques phases de Leveling bien barbantes… On remarquera également que la montée en niveau est un peu plus lente que pour les opus officiels.

Enfin, Uranium possède également son lot de Légendaires, majoritairement accessibles après avoir vaincu le conseil (hormis quelques exceptions). Leur capture rajoute un peu à la durée du Post Game (dont un mode Nuzlocke pour les furieux), même si les vrais savent qu’une équipe de vrai dresseur n’est composée d’aucun Légendaire ! 😉

Un développement en stand by

Quelques boîtes de dialogue ne peuvent défiler et laissent une certaine frustration…

On sera un néanmoins un peu déçus d’observer que, contrairement à un jeu Pokémon officiel, Uranium a été sorti avec quelques lacunes de développement. Par exemple, certaines quêtes secondaires ne peuvent pas être terminées (la fille endormie de Venesi City) et des zones inexplorables (quelques points de Plongées… n’acceptent pas que l’on lance le talent plongée !). On verra aussi des petits bugs de design et notamment dans le défilement les boîtes de dialogue. L’équipe de Pokémon Uranium continue à éditer des mises à jour et des patchs assez régulièrement, mais certains problèmes semblent avoir la vie dure… normal, quand on a Nintendo sur le dos !

Si l’on doit également dire du mal d’Uranium, on sera quelque peu lassé par la fréquence élevée des rencontres aléatoires, notamment dans les parties « pénibles » que sont les grottes et les cours d’eau. Il est certain que, compte tenu de la lenteur des Pokémons à prendre du niveau, il est bon d’avoir des zones où farmer. Mais quand même, pas 5 pas sans un combat se lance, ça peut être pénible…

Le problème, c’est que les concepteurs ont trouvé bon de placer la capacité Vol… à la fin du jeu ! En effet, impossible de récupérer Vol avant d’avoir récupéré les 8 badges. Et c’est très pénible lorsqu’on doit aller faire des aller-retours pour des quêtes annexes. Il y a bien un métro au début du jeu, mais celui-ci ne relie que 4 villes, et nombre d’autres doivent donc être reliés à pieds ou à vélo !

Avec une région aussi grande, Vol aurait été apprécié avant d’avoir 8 badges !

Enfin, dernier point un peu navrant : l’aventure ne compte finalement que très peu de dresseurs souhaitant « remettre le couvert », contrairement aux dizaines de combattants chauds-patate pour vous botter les fesses à chacun de vos passages ! On aurait apprécié d’avantage de ces « mauvais-joueurs rancuniers » : non seulement leurs Pokémons suivent l’évolution des vôtres, mais en plus ils vous permettent de gagner plus de points qu’avec des combats sauvages. Mais quand chacun de ses dresseurs est séparé de 3 villes et que vous n’avez pas accès à Vol, vous perdez vite tout envie de retourner les challenger… Dommage !

De l’Uranium en barre !

Bon, restons honnêtes : Pokémon Uranium est tout de même une réussite, surtout pour un jeu amateur ! Avec un nombre important de nouveau Pokémons aux statistiques totalement cohérentes, des surprises, un monde inédit, une histoire présente et engagée, une durée de vie assez longue et un déroulement jamais lassant, Pokémon Uranium est peut-être aujourd’hui un des meilleurs fangames de la licence ! On comprend pourquoi Nintendo n’a pas mis plus de 24 heures à mettre ses avocats enragés sur le coup…

Les services en ligne seront tous disponible dans Uranium !

Même s’il ne révolutionne pas le genre, Uranium ramène doucement à l’ère 2D tout en intégrant des éléments et des références jusqu’à la 6e génération pour ne pas avoir l’impression d’être trop remonté dans le temps (même si, en tant que retrogamers, ça ne nous dérange pas tant que ça…). On pourra d’ailleurs profiter des services en ligne pour s’adonner à la stratégie OnLine, le Wonder Trade ou le GTS pour essayer de compléter votre Pokédex et évoluer vos Pokémons via échange !

Alors un conseil : si vous être un mordu de la licence Pokémon et n’attendez que la sortie d’un nouvel opus, arrêtez de vider votre portefeuille pour un énième reboot HD d’une ancienne version et soutenez des développeurs talentueux en jouant gratuitement à Uranium, pour perdrez moins votre temps… et vos Pokédollars !

Informations techniques

Développeurs & Éditeurs : ~JV~ et Twitch
Date de sortie : 6 août 2016
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : RPG
Durée de vie :  Environ 30 à 40h
Côte au 12/02/2018 : It’s free !