The Red Strings Club – PC Steam
Tout comme il y a deux type d’hommes, ceux qui ont un flingue et ceux qui creusent, il y a également deux types de jeux : ceux qui vont vous occuper les mains à chaque seconde et plutôt ceux qui vont solliciter vos méninges, voir votre âme. The Red Strings Club est de ce type… et toi, tu creuses.
On vous avait déjà montré de quoi l’alliance entre Devolver et les développeurs de Deconstructeam avec le test du (trop?) difficile Gods Will Be Waching. Des jeux très bien pensés, à l’univers complexe et mystérieux. Cette fois-ci, c’est sur le mélange de chair et d’acier du Cyberpunk que Deconstructeam a décidé de développer son Point and Click. Cyberpunk oui, mais très fortement posé sur l’anticipation de ce que notre monde pourrait devenir d’ici moins de temps qu’on le pense…
Bienvenue dans l’ère de l’humain amélioré
On ne nous donne jamais de données temporelles, mais le monde de The Red Strings Club est curieusement aussi futuriste qu’actuel. La mode, la décoration intérieure et l’aspect extérieur des bâtiments ne change que très peu par rapport à ce que nous connaissons actuellement. A un détail près : 75% des humains ont été modifiés à leur volonté pour couvrir certains de leurs défauts. Angoisse, manque d’assurance ou force de persuasion, des défauts et qualités qui peuvent radicalement changer votre vie !
L’histoire débute d’ailleurs avec un homme, visiblement modifié compte tenu du câble bleu qui lui sort de la tête, faisant une chute libre du haut d’un building… puis, à la place du choc, on le retrouve dans un bar à l’ancienne, assis devant un bon vieux piano, discutant avec le patron de ce bar qui semble également être son ami. Brandeis et Donovan sont donc les héros d’une fable moderne qui débute lorsque, quelques secondes après que Donovan ait servi un verre à son pote, une androïde du nom Akara, bien amochée, rentre dans le bar alors clos depuis des heures.
L’alcool délie les langues
Si Donovan, au contraire de Brandeis, est un des rares humains encore « intact » et 100% organique, il dispose d’un pouvoir plutôt intéressant qui en fait une des personnes les mieux renseignées sur les manigances de la ville : ses cocktails, les meilleurs du pays paraît-il, délient les langues au point que même les espions finissent par lui livrer leurs secrets. Et là, en occurrence, ce sont les cadres d’une des plus puissantes multinationales du monde, Supercontinent Ltd., concepteur des implants qui améliorent les humains, qui viennent se livrer.
La tâche la plus régulière du jeu sera donc de concevoir des cocktails selon les humeurs des clients. Pour cela, vous aurez le choix entre 4 alcools, à doser selon l’humeur que vous voudrez atteindre. L’exercice n’est pas très compliqué, mais vous devinerez rapidement que les informations que vous donneront le client éméché accoudé au bar ne seront pas les mêmes selon si vous provoquez chez lui un élan de fierté ou plutôt une empathie subite pour le genre humain.
D’autres petits « jeux », sans réelles difficultés, viendront ponctuer le déroulement de The Red Strings Club : de la poterie à l’aide de petits outils, des jeux de questions-réponses ou même des investigations téléphoniques. Mais rien de ce qu’on vous propose de faire ne résume le cœur du jeu, qui est bien plus profond que cela.
Faire ses propres choix… les bons comme les mauvais
En réalité, la quasi-totalité des interactions que vous avez avec The Red Strings Club auront comme finalité de vous faire faire des choix. Ceux-ci pourront être soit totalement subjectifs, soit au contraire immoraux selon votre propre éthique, voir même encore empathiques selon que vous fassiez le choix de vous mettre dans la peau des personnages.
On remarquera (ou non !) que chacun de ses choix provoque une réaction logique sur le déroulement du scénario. On commence alors à se dessiner mentalement un arbre : « j’ai fait ce choix, ce qui m’a entraîné à faire celui-ci puis celui-là… mais que se serait-il passé si j’avais plutôt décidé de faire ceci ? ». On se rend alors vite compte que, sur les minces 3/4 heures que The Red Strings Club nous demande pour arriver à la conclusion de l’histoire, les chemins que nous avons empruntés auraient pu être bien différents. Combien en avait-il ? Dix, cinquante, mille, un million? Il peut même arriver que le jeu nous fasse douter sur « l’efficacité » de nos choix : le déroulement aurait-il été réellement différent si j’avais choisi l’option 2 ou 3 ? Impossible à savoir sauf si… vous recommenciez tout le jeu en ne modifiant qu’une seule action à chaque fois.
Suis-je humain ou modifié… par la société ?
Si l’on peut mettre un doute sur le fait que The Red Strings Club nous entraîne dans un environnement cyberpunk, c’est que l’on se rend compte (ou peut-être est-ce moi ?) que de nombreux éléments du jeu (ou tous ?) sont des métaphores de notre société moderne. Le jeu nous propose de nous questionner sur nos idéaux, notre moralité et comment elle peut être perçue dans l’environnement dans lequel on évolue au quotidien. Qu’est-ce qui est bien ou mal, ce qui nous semble bon serait-il en réalité néfaste aux autres et certains choix immoraux pourraient-ils être bénéfique aux masses ?
The Red Strings Club se définit comme un Point’n Click (puisqu’il faut lui donner un genre), mais où votre dextérité ne sera finalement pas cruciale, et où les interactions seront d’avantage provoquées par votre cerveau, votre âme et votre morale que par vos mains. Je n’ai volontairement pas recommencé l’histoire pour voir ce qu’il se passerait avec d’autres choix, car je pense que l’intérêt du jeu réside justement dans sa manière de vous pousser à faire vos propres choix et laisser le doute planer sur les effets des autres choix sans pouvoir revenir en arrière… comme c’est le cas dans votre vie réelle, non ?
La fin du jeu n’est de toutes façons pas modifiable, comme on le devine avec le FlashForward du début de l’aventure. Alors on termine le scénario avec un des choix, selon moi, les plus importants que le jeu nous impose de faire, on quitte The Red Strings Club et on lance Binding of Isaac pour se vider la tête en repensant à tout cela.
Merci à Deconstructeam pour la version presse du jeu.
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Informations techniques
Développeurs : Deconstructeam
Éditeurs : Devolver Digital
Date de sortie : 22 janvier 2018
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Point’n Click
Durée de vie : Environ 3 à 4 h
Côte au 15/03/2018 : 14,99€ sur Steam