Kingsley’s Adventure

par Gwoka

jaquette du jeu kingley's adventure sur ps1Kingley’s Adventure – Playstation

Kingsley’s Adventure est un jeu d’aventure/action/plateforme sorti en 1999 sur la bonne vieille Playstation de Sony. Si vous ne connaissez pas ce titre, c’est tout à fait normal puisque le jeu sort en fin de vie de la console et dans un relatif anonymat.

Pourtant, bien des années après, le jeu jouit d’une certaine aura auprès des collectionneurs, et l’on peut lire – avec un certain sens du racolage – sur certains titres vidéos de Youtube des phrases comme “La pépite méconnue de la PS1”. Les raisons de cet aura s’expliquent par plusieurs aspects. Le jeu est difficile à trouver, et surtout, il est l’œuvre d’un studio alors très connu, Psygnosis (Lemmings, Wipeout, Flink, Lomax).
Kingsley’s Adventure mérite t-il son titre de jeu injustement sous-côté ? C’est ce que nous allons voir !

Histoire : un renard végé au service des maraîchers 

Le Royaume des Fruits vivait paisiblement lorsqu’un jour, l’ancien chef cuisinier du royaume Mauvaise Crème, s’empara du livre magique du Roi et de la Reine Carotte pour se venger de son éviction des cuisines royales.
Avec ce livre magique, il transforme progressivement les sujets en des monstres semant le désordre et la peur sur leurs passages.
Kingsley, un petit renard adopté par le Roi et la Reine Carotte, décide de se porter aux devants du danger en récupérant le livre magique et mettre fin au règne de terreur de Mauvaise Crème.

Un univers coloré, enfantin : un appel à jouer

Dès les premières minutes de jeu, Kingsley fait mouche dans le petit cœur des joueurs qui adorent les univers colorés et enfantins mais pas trop et avec un zeste d’humour salvateur.
Sur le plan visuel, le jeu est plutôt agréable à l’œil, même en 2023. Les villes ou autres lieux que vous visiterez durant votre aventure ont tous une atmosphère différente avec – à chaque fois ou presque – un souci du détail apporté assez ahurissant pour un jeu de 1999. Que ce soit la ville portuaire, les montagnes enneigées ou le cimetière d’une ville rappelant la Transylvanie, c’est plutôt joli. Ce qui épate encore plus est l’attention apportée aux intérieurs, comme les pubs ou la maison d’un des maires du jeu. Malheureusement, cette abondance de détails visuels se paie. Les villes sont petites. A chaque fois, il n’y a que quatre-cinq habitations et l’aliasing est très, très présent même pour un jeu PS1. C’était probablement le prix à payer pour avoir un jeu aussi beau et relativement fluide.

screenshot du jeu kingley adventure sur playstation ps1

Visuellement, c’est vraiment pas mal !

C’est d’autant plus dommage lorsque l’univers de Kingsley’s Adventure donne envie de l’explorer grâce à ses personnages parfois loufoques tout droit sortis d’un dessin animé façon Tom Ruegger (en moins fou tout de même !). Par exemple, Kingsley devra soigner une ville et ses habitants qui ont été empoisonnés par une bière végétale. Ils ont tous une gueule de bois (certains dialogues sont savoureux) et la ville est jonchée de bouteilles de bières vides. Ce genre de petites touches d’humour fonctionne bien, surtout que la traduction française est à la hauteur. Les traducteurs de l’époque ont réussi à retranscrire parfaitement l’ambiance du jeu et les quelques jeux de mots que s’échangent les personnages.

On aurait aimé en avoir beaucoup plus avec un univers plus approfondi grâce à des personnages plus nombreux, ainsi que des lieux plus grands. Néanmoins, l’univers et l’ambiance de Kingsley’s Adventure restent des points forts du titre de Psygnosis.

Malheureusement, les louanges vont disparaître progressivement lorsqu’on va aborder le cœur du jeu, son gameplay.

Kingsley’s Adventure, un jeu symptomatique de son époque

dialogue amusante bière empoisonnée dans le jeu video kingsleys adventure psx

La bière bio dans Kingsley’s Adventure n’est pas bonne pour la santé.

Kingsley’s Adventure n’innove pas sur son versant gameplay. Néanmoins, il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un gameplay révolutionnaire pour réussir à faire un très bon jeu. Kingsley peut sauter, se protéger avec un bouclier et donner un coup d’épée. Un peu plus tard dans le jeu, il pourra utiliser une arbalète (utilisable à la troisième personne mais également en vue à la première) pour faire bobo aux méchants. Par conséquent, la prise en main est simple. Dès les premières secondes, même si on n’a plus l’habitude du feeling rétro des jeux d’antan, Kingsley se contrôle assez aisément.

Malheureusement, cette simplicité s’accompagne d’une certaine lourdeur et d’une forme de répétitivité. Exceptés certains boss, tous les ennemis devront être combattus comme suit : on se protège des frappes de l’ennemi avec le bouclier et dès qu’il a fini, on le bourrine avec notre épée. Il y a un sentiment de répétitivité assez fort dès la première heure de jeu.
De plus, les hitbox ne sont pas toujours précises. Parfois, il arrive d’être en face de l’ennemi et de ne pas le toucher. Pour donner un exemple peut-être plus parlant de cette hitbox capricieuse, Kingsley’s Adventure a les mêmes soucis que les jeux MediEvil : ambiance de folie mais gameplay approximatif avec – si vous vous en souvenez –  l’épée de Sir Daniel Fortesque qui frappait souvent dans le vide.

phase de plate-forme dans le jeu kingley's aventure sur playstation

Certaines phases de plate-formes sont bien tendues !

Cependant, il n’y a pas de panique à avoir. Dans un premier temps, le jeu est assez court. Il se finit en trois-quatre heures. On ne ressent que les problèmes de gameplay vers la fin du jeu face notamment au boss de fin. Et, dans un second et dernier temps, Kingsley’s Adventure ne se repose pas uniquement sur ses combats. Durant l’aventure de notre petit renard, il y aura des petites énigmes à résoudre (des notes de musiques à jouer dans le bon ordre, des leviers à activer). Il n’y a rien de bien palpitant mais cela permet, comme souvent dans ce genre de jeu, de casser la monotonie du “j’avance, je frappe”.

Il y aura aussi des phases de plateforme pour agrémenter le tout… à notre plus grand désarroi. Comme une bonne majorité des jeux 3D de l’époque dont MediEvil, les sauts sont approximatifs. Parfois, il est vraiment difficile de bien jauger la distance entre les différentes plateformes.

Cette approximation ne serait rien si ces phases de plateforme étaient courtes et peu nombreuses. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Certaines phases obligatoires sont très longues avec des checkpoints espacés. Il faudra régulièrement recommencer un parcours du début pour en voir le bout. Il y a des passages où la frustration gagne le joueur à cause de ces séquences.

Kingsley’s Adventure n’est donc pas un long fleuve tranquille. Il se révèle même difficile sur certains passages de plate-formes… mais aussi sur des combats face à certains boss qui vous donneront du fil à retordre. Cela est dû à des dégâts importants à chaque fois que vous êtes touché, à des problèmes de caméras ou même à un aliasing très présent. Par exemple, face au boss de fin, il faudra souvent courir en rond dans l’arène pour se rapprocher très près et ainsi repérer le boss. Sans cela, vous ne verrez pas plus loin qu’à cinq mètres du personnage et vous ne pourrez jamais attaquer le boss ou alors il vous tirera dessus comme un lapin sans que vous ne sachiez réellement d’où ça vient (le combat se déroule sur trois étages en plus !). Cela n’est pas dû à une atmosphère voulu par les développeurs mais bel et bien à l’aliasing omniprésent, même dans des arènes de boss.

caméra et plateforme dans le jeu kigsley adventure sur ps1

On y voit pas bien loin.

Finalement, malgré son air enfantin, Kingsley’s Adventure n’est pas à mettre dans les mains de tous les enfants et même des adultes à cause de ces pics de difficultés.

En lisant ces quelques lignes, vous aurez compris que le mythe du jeu “injustement sous-côté”, “méconnu” et autres termes victimaires ne s’appliquent pas vraiment à Kingsley’s Adventure. Il est vrai que son univers, ses personnages apportent un peu de fraîcheur dans la fin de vie de la PS1 mais son gameplay approximatif  amène des montées soudaines de la difficulté qui ne plaira pas à tous les joueurs de retrogaming.

 

Informations techniques

Développeur : Psygnosis
Éditeur : Sony
Date de sortie : 28 septembre 1999 en Amérique du Nord, 22 octobre 1999 en Europe
Nombre de joueurs : 1
Style de jeu : action-aventure / plateformes
Durée de vie :  3-4 h
Côte au 04/09/2023 : 80-100 euros en complet

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