Denis la Malice

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Denis la Malice – SNES / Game Boy

Parmi les films d’enfance de la plupart des gamins des 80’s (dont je fais fièrement partie), Denis la Malice était un classique, adapté de la BD du même nom. Et comme nombre de films pour enfants à succès (le film, pas les enfants…), Denis la Malice (Dennis the Menace en VO) a été adapté en jeu vidéo, ici sur Super Nintendo en 1993. Et comme d’habitude, les adaptations sont à prendre avec des pincettes… ou pas.

Lorsqu’on trouve le bon filon, particulièrement dans le business, on ne le laisse pas filer d’où le nom); c’est pour cela qu’on retrouve souvent des bandes dessinées adaptées au cinéma et en jeux vidéo, et vice-versa. Seulement, ce n’est pas parce que l’un des médias a été un véritable succès que les autres suivront dans cette « sainte voie de la qualité »… mais d’autres s’en sortent mieux.

Denis la Malice (en VO : Dennis the Menace) est un très bon exemple de ces multi-adaptations. D’abord une excellente BD pour enfants de Hank Ketcham publiée dès 1951 et très populaire aux USA, le petit héros blond devient internationalement connu avec un film de 1993, notamment avec le regretté Walter Matthau (Les Grincheux, Drôle de couple) et l’excellent Christopher Lloyd (le prof Emmett Brown de Retour vers le Futur !). Le film a été un succès au box-office familial, et « on » s’est empressé d’en pondre un jeu vidéo, sorti la même année sur Super Nintendo.

Forcément, l’aspect « petit garçon malin, espiègle et aventurier » n’allait pas donner naissance à un jeu violent rempli d’hémoglobine et d’andouillettes AAAAA qui volent dans tous les sens… Alors les p’tits gars d’Ocean Software, un des studios de développement bien en vogue dans les années 90’s (surtout lorsqu’il s’agit d’adaptation cinéma en jeu vidéo : la Famille Addams, Jurassic Park, Waterworld…) se sont placés sur le créneau phare des consoles 16 bits : les plates-formes. Et le choix est évidemment bien judicieux, surtout pour proposer un jeu abordable pour les jeunes fans du film !

Denis le fugueur

Denis la Malice s’inspire donc du film majoritairement, et exit la BD ou le dessin animé, qui ont eux moins surfé sur le phénomène. On ne découvrira pas un Denis avec sa célèbre salopette rouge et son t-shirt rayé (qui sera pourtant son accoutrement dans le second film sorti en 1998 !) mais bleue comme dans le film. Le personnage du jeu reproduit d’ailleurs assez mal les traits du petit Mason Gamble, alors qu’on aura droit à un Walter Matthau incroyablement bien adapté en pixels !

Là où le dessin animé nous perd assez vite, c’est dans le choix de ses niveaux : alors que l’essentiel de l’intrigue se déroule dans les maisons des parents de Denis et celle de Mr Wilson, on n’a droit qu’à un seul niveau (le premier) dans la maison de Mr Wilson ! La suite est quasiment inconnue des spectateurs du film : plusieurs niveaux dans un parc, d’autres dans une usine désaffectée, les égouts, un bois sombre… Il semble même que les Boss aient posé problème aux développeurs du jeu puisque si on retrouve bien l’affreuse Betty Sue et évidemment le cambrioleur-vagabond joué par Christopher Lloyd (également bien transposé), on nous confrontera également à un poisson géant (???) et un prof de gym dont je n’ai aucun souvenir…

Ne vous attendez donc pas à revivre l’intrigue du film à travers le jeu vidéo : Denis la Malice ne présentera que les protagonistes principaux (Denis, son chien, Wilson et le cambrioleur) et un seul niveau vraiment fidèle… Tout le reste n’est en réalité qu’un jeu vidéo de plates-formes qui pourrait même porter un autre nom ! Et finalement, ce n’est peut-être pas plus mal…

Plus de décors, plus de plates-formes

Il est vrai que proposer un jeu de plates-formes complet avec comme uniques thèmes la maison de Denis, celle de Mr Wilson et le jardin qui sépare les deux, on en aurait (très) vite fait le tour. On se retrouve donc à sauter d’arbre en arbre dans le parc, éviter les vapeurs acides dans une usine désaffectée, et éviter des ventouses à chiottes (oui, oui…) dans les égouts. Mais si on est finalement peu regardant sur la fidélité au film, le choix des niveaux offre une bonne variété et multiplie les possibilités.

Pour traverser chaque niveau, Denis disposera des attributs conventionnels du jeu de plates-formes : courir, sauter et utiliser des objets. Les ennemis ne s’élimineront par ailleurs jamais avec un saut sur la tronche « Mario Style », mais bien avec une des « armes » dont le malicieux petit garçon peut disposer. Vous commencerez le jeu avec un pistolet à eau, dont je cherche encore l’utilité, et le lance-pierre dont Denis se sert régulièrement dans le film, mais vous lui préfèrerez bien vite la sarbacane, trouvée d’office dans le premier niveau, dont le tir est rectiligne et la portée bien meilleure ! Toutes les munitions sont, bien entendu, illimitées.

Vous pourrez également ramasser des petites pièces pour gagner des vies (classique) mais également des bonbons qui remonteront votre jauge de santé, des vies et des grosses pièces affublées du portrait de Denis; c’est sur elles que vous devrez focaliser votre recherche, puisque les niveaux n’ont aucune porte de sortie : ils se terminent automatiquement dès que vous aurez ramassé les 5 pièces Denis de chaque niveau (hormis niveaux spéciaux).

Ce concept original permet d’apporter un aspect moins rectiligne à un genre de jeux vidéo qui est malheureusement trop peu malléable : Sonic, Mario ou Crash Bandicoot ont tous leur aspect « Entrée dans le niveau –> Plates-Formes –> Sortie du niveau ». Ici, vous pouvez revenir à tout moment au début du niveau, lequel est d’ailleurs généralement constitué d’étages, ce qui évite la lassitude de devoir se retaper tout le niveau !

On appréciera également que certaines pièces ne puisse s’attraper qu’en faisant un petit peu bosser ses méninges. Ne vous attendez pas non plus à des énigmes du niveau d’un Soul Reaver, vous n’aurez généralement qu’à trouver un interrupteur, un mécanisme ou un chemin secondaire pour atteindre la pièce manquante. Mais certains niveaux vous demanderont parfois quelques allers-retours !

Denis, pas si menaçant finalement

Il est vrai que quand on regarde Denis la Malice de loin, on ne s’attend pas à un grand jeu, et d’un côté on a raison. Au final, tous les niveaux consistent à courir dans tous les sens, éviter ou éliminer les ennemis, ramasser des objets et surtout les grosses pièces permettant de le finir. De plus, les Game Designers de chez Ocean ont bien tiré en longueur puisque, à part le niveau de la maison de Mr Wilson, tous les niveaux sont en plusieurs parties, et le évolue donc dans 2 ou 3 niveaux avec exactement le même Game Design. Mais…

Mais Denis la Malice sur SNES est loin, très loin d’être un mauvais jeu vidéo. Mieux encore, il se classe plutôt dans les bons jeux, chose d’autant plus étonnante qu’il est une adaptation d’un film, genre souvent bâclé (doit-on vous parler des atroces bouses de LJN ?). Le gameplay est propre, et même si Denis semble un peu « glissant » et ses sauts peu fluides, on y joue tout de même très facilement, et les musiques travaillées apportent une bonne immersion. Les armes sont pratiques avec une sarbacane permettant de tirer droit et un lance-pierre qui peut atteindre des ennemis en contrebas. Les items sont en nombre suffisant (santé, vies, pièces…) et les niveaux, bien que répétitifs, sont bien pensés !

La difficulté est d’ailleurs plutôt bien faite puisque on se place sur un jeu « Moyen Dur » (gardez vos blagues salaces, merci), un peu au-dessus d’un Mario World ou d’un Aladdin, mais bien en-dessous que certaines horreurs telles qu’un Battletoads ! Certains niveaux vous confronteront à quelques embûches avec lesquelles vous devrez un peu vous battre (notamment le niveau spécial avec le chien en défilement latéral). Les boss, eux par contre, ne vous montreront pas grande résistance avec des patterns facilement lisibles.

Nul doute néanmoins que vous devrez vous y reprendre plusieurs fois avant de terminer le jeu en entier, surtout que celui-ci hérite d’un vilain défaut : pas de sauvegarde ni de mot de passe ! Il faudra donc effectuer les 2 à 3 heures de jeu d’un coup, avant d’arriver au dernier boss et renvoyer le vilain Christopher Lloyd dans le passé ! 😉

Et sur Game Boy ?

Nous avons parlé jusqu’à maintenant de Denis la Malice sur Super Nintendo, et non de la version sur Game Boy. Et savez-vous pourquoi ? Simplement parce que les deux jeux semblent sensiblement être les mêmes, avec quelques exceptions (la sarbacane dès le début, pas de Wilson rôdant dans sa maison…). Les prix en occasion étant sensiblement les mêmes, soyez donc cool avec vos yeux et préférez la version SNES, sauf si vous disposez d’une RecalBox ou du génial adaptateur Super Game Boy !

Les meilleurs prix pour Denis la Malice sur SNES

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Informations techniques

Éditeur : Warner Interactive
Développeur : Ocean Software
Date de sortie : 1993
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Plates-formes / Action
Durée du vie : Comptez moins de 3h
Prix au 15/08/2016 : Environ 7€ en loose, 12€ en complet (selon état)