Balan Wonderworld – Playstation 4/5, Xbox One Series, Nintendo Switch, PC
En mars 2020, lors d’un Xbox Games Showcase assez morose, Square Enix a dévoilé le projet de Yûji Naka et Naoto Ôshima, les parents de Sonic et du studio Sega AM8 connu par la suite sous le nom de Sonic Team. Ce projet est Balan Wonderworld, jeu de plate-forme 3D sorti depuis dans nos contrées le 26 mars 2021.
Dès les premières images, la presse spécialisée s’est gentiment moquée de Balan Wonderworld. Nous pouvions entendre ici ou là que le jeu paraissait daté, trop coloré avec un chara-design douteux. Et puis, l’histoire ne s’est pas arrangée avec la démo de janvier dernier. Balan Wonderworld avait des problèmes techniques comme une caméra un peu à la ramasse. Enfin, le jour de la sortie du jeu et des tests est arrivé. Malgré quelques tests bâclés, le verdict est sans appel : Balan Wonderworld serait une purge.
Pourtant, bravant l’avis et les préjugés des professionnels, nous avons mis la main sur le dernier bébé de Yuji Naka. Et, force est de constater, que Balan Wonderworld est loin d’être le pire jeu développé que la presse française a pu décrire.
Une nouvelle fois, Retro-Games.fr enquête !
Comme un air de déjà-vu !
A l’instar de Nights Into Dreams, Balan Wonderworld met en scène deux protagonistes, Emma et Léo, qui se retrouvent plongés dans des mondes mélangeant imaginaire et réalité. Avec l’aide de Balan, ce maître de cérémonie étrange, ils vont devoir aider des personnes à vivre leurs rêves et à retrouver de l’espoir malgré les coups durs de la vie. Cette épopée qui se déroule sur douze mondes sera l’occasion pour Emma et Léo de trouver leurs voies et ainsi affronter la vie avec courage.
C’est donc une nouvelle fois que Yuji Naka convoque le conte pour évoquer des thèmes comme la solitude, l’adversité, l’épanouissement, l’amitié.
Et une nouvelle fois, le créateur de Sonic aborde ces histoires avec une naïveté qui ne correspond pas à l’humeur d’une époque où le cynisme l’emporte sur la candeur. Par conséquent, cette vision du monde ne plaira pas à une partie du public adulte. Public qui n’est de toute façon pas le premier visé dans Balan Wonderworld.
Balan Wonderworld est avant tout un jeu de plateforme simple – mais non simpliste – pour les enfants. De toute l’aventure, il n’y aura que deux boutons à utiliser. Un bouton qui sert pour toutes les actions comme le saut, attraper un Tim (sorte de petite peluche vivante qui vous accompagne dans vos aventures) ou encore cracher des boules de feu quand le costume le permet.
Pour finir les niveaux, Balan Wonderworld met en place un système de costumes. Dans chaque monde, vous trouverez des costumes différents qui ont chacun une seule et unique compétence particulière. Par exemple, le costume de l’araignée permet de grimper sur les toiles d’araignée, un autre costume accorde le pouvoir de s’envoler pendant quelques secondes dans les airs. Chaque niveau permet d’avoir trois costumes à disposition parmi lesquels vous pouvez alterner en utilisant un second bouton, L1 ou R1 pour ceux qui jouent sur Playstation. Ces costumes sont récupérables dans des petites boîtes disséminées dans les différents niveaux du jeu.
Cependant, chaque fois que l’ennemi vous touchera, vous perdrez le costume que vous portiez à ce moment-là. Pas de panique, vous pourrez le récupérer en faisant machine arrière dans le niveau ou encore en avançant un peu plus loin car le même costume peut être récupérable à plusieurs endroits dans un même niveau.
D’ailleurs, contrairement à ce que l’on peut lire sur certains sites tenus par des professionnels, il n’est pas nécessaire de retourner dans un autre monde pour récupérer un costume qui vous aide dans un autre. Il suffit de rester immobile sur les points de sauvegarde d’un niveau pour qu’une cabine d’essayage apparaisse. Cette cabine vous permettra de récupérer le costume perdu ou de changer ceux à votre disposition.
En revanche, selon les goûts des joueurs, le design des costumes ne plaira pas à tout le monde. Si les références visuelles d’un costume à Michael Jackson sont géniales, d’autres costumes ne remporteront pas des prix à la Fashion Week de l’année.
Balan Wonderworld, un monde sans véritable défi
Si certains verront dans ce système de costumes, une manière idiote de complexifier un jeu simple, ce système donne l’occasion aux joueurs de penser différemment son rapport aux niveaux et de trouver ainsi toutes les statues de Balan et des gouttes (sortes de gemmes) permettant de débloquer les mondes suivants. Et heureusement ! Sans cela, le jeu reste très facile voire trop facile. En ligne droite et sans se soucier de compléter à 100% les niveaux, Balan Wonderworld n’offrira aucun défi, surtout pour un adulte ou enfant qui a déjà tâté de la plateforme 3D au moins une fois dans sa vie.
Et ne parlons pas des mid-boss ou des boss de fin de monde qui peuvent être vaincus en moins d’une minute douche comprise.
Pour casser le rythme monotone d’un level design parfois trop sage, Balan Wonderworld propose quelques mini-jeux aux joueurs. Durant les niveaux, vous pourrez faire du baseball, du bowling ou encore du football. Réussir ces mini-jeux vous rapportera des gouttes en plus ou une statue de Balan si vous faites un « perfect ». Si l’attention de vouloir proposer autre chose est louable, manettes en main, ces mini-jeux sont inintéressants à jouer.
Il en est de même pour le dernier mini-jeu récurrent. A certains endroits des niveaux, un chapeau en or est plus ou moins dissimulé. Quand vous en trouvez un, vous incarnez Balan dans des séquences de QTE assez pénibles où il affronte l’ennemi principal du jeu. Si vous réussissez tous les QTE, vous obtenez une statue de Balan. En soi, l’idée n’est pas mauvaise mais les séquences ne sont pas assez dynamiques pour donner l’envie de faire et de refaire ces passages si on rate un QTE.
« Et mes graphismes, tu les aimes ? Oui. Et ma musique ? Aussi. Et ma caméra ? Pas du tout !
Sur le plan technique, Balan Wonderworld souffle le chaud et le froid. Le côté graphique du soft est, globalement, convaincant avec quelques jolis effets. Nous sommes loin du dernier Astro’s Playroom sorti sur Playstation 5 mais le soft n’a pas à rougir face à un jeu possédant un même budget. Certains mondes comme celui du chapitre neuf portant sur le thème du parc d’attractions sont un vrai régal pour les yeux avec des couleurs chatoyantes et des effets de distorsions que ne renieraient pas le dernier Mario en date.
De plus, la musique du jeu, dans son ensemble, est superbe. Le compositeur Ryo Yamazaki (Tales of Wedding Rings, World of Final Fantasy et d’autres) nous offre des compositions entêtantes et jamais répétitives. L’univers musical créé colle parfaitement aux contes proposés par Yuji Naka. Le jeu s’offre même les services de Visual Works, studio interne de Square Enix s’occupant des des CGI, pour la partie cinématique. Sur ce point, rien n’est à jeter. Certaines scènes cinématiques sont sublimes.
En revanche, on regrettera une caméra qui n’en fait parfois qu’à sa tête lorsqu’elle heurte des éléments du décor faisant ainsi perdre la notion d’espace au joueur et donc tomber le personnage.
Pour conclure, le retour du duo magique de la belle époque Sega n’a pas fait des étincelles. Balan Wonderworld est un jeu de plateforme 3D très très classique avec un level design qui ne se révèlera uniquement que pour ceux qui veulent compléter à 100% le jeu. Les autres ne verront que des niveaux courts et bien trop faciles à finir. Un petit jeu à faire uniquement à petit
prix.
Notre Let’s Play de Balan WonderWorld
Informations techniques
Éditeur : Square Enix
Développeur : Balan Company
Date de sortie : 26 mars 2021
Nombre de joueurs : 1-2 joueurs
Style de jeu : plateforme 3D
Durée de vie : 5-6 heures en ligne droite
Prix : 49,99 euros (selon platesformes)