Nous attaquons ce gros dossier dédié aux publicité des jeux vidéo retrogaming par l’élément clé du marketing vidéoludique, la raison sans laquelle le jeu vidéo n’est rien (ou presque) : la console de jeux.
Attendue par tous les geeks du monde, chaque nouvelle console est un petit trésor en soi. Mais face à la guerre de constructeurs de console, qui n’a pas attendu la venue sur le marché de XBox et de la Playstation, autant bien évaluer sa communication et s’équiper de solides publicités pour attirer les jeunes comme les moins jeunes !
1977 : Atari 2600
On débute par une des plus anciennes consoles de salon encore jouable (les autres étant réellement des objets rares voir disparus…), l’Atari 2600 de 1977.
Avec ses pixels plus gros que votre TV de l’époque et sa manette équipée tout juste d’un joystick et d’un bouton d’action, on se demande encore comment cette console a pu marcher. Et pourtant, l’Atari 2600 était une belle révolution, dont ces 4 spots en français traduisent l’intérêt, avec de formidables punchlines à l’ancienne, des effets de transition à couper le souffle, et des acteurs de la trempe de ceux de Plus Belle la Vie. Mais au moins, on rigole bien.
Début des 80’s avec cette publicité présentant sur un ton un brin niaiseux, bien ciblée période de Noël, quand les pubs entre 2 dessins animés du mercredi matin étaient allongées de 5 à 10 minutes et squattées quasi-uniquement par les marques de jouets et autres jeux…
Une autre pub TV, un brin plus tardive, avec une famille quelque peu « baltringues », et leur fils rouquin qui sauve la planète grâce à sa manette mono-bouton. Eh oui, dans les 80’s, les rouquins étaient déjà à la mode pour les pubs TV.
Un petit spot du type « viol oculaire », avec une voix off à moitié dans le coaltar et des effets qui vous rappelleront probablement votre écran de veille de Windows 95.
Enfin, une p’tite incursion en 1985, avec le bon vieux plan du PDG qui vient manger à la maison, qui s’emm…ennuie violemment à table avec le père-employé du type lèche-bottes, qui pète un plomb en découvrant l’Atari 2600 des gosses. Classique, mais la punchline de la fin vaut son pesant d’or.
1979 : Intellivision de Mattel
Pourquoi je parle de cette console peu connue dans cette compilation ? C’est probablement parce qu’elle a été une des premières consoles auxquelles j’ai joué. Ça a aussi été la première console de mon père, que ma chère maman lui a amoureusement achetée avec presque un salaire complet. Eh oui, il n’y a pas qu’aujourdh’ui que les consoles sont chères.
Néanmoins, la console pouvait étonner, puisqu’elle présentait un design béton, deux manettes avec un disque / Joystick et 12 boutons à la méthode d’un combiné de téléphone. Le catalogue de jeux était d’ailleurs plutôt impressionnant !
Une seule petite pub ici française ici avec une famille qui découvre une Intellivision en haut d’une montagne posée sur un autel, qui leur permet d’ouvrir le Valhalla. Moi perso, j’ai juste pu jouer au golf, au tennis et à Star Strike avec.
1983 : Amstrad CPC
Ce n’est pas vraiment une console, mais l’ordinateur personnel Amstrad CPC, sous toutes ses versions, a accueilli quelques jeux vidéo, et est en partie considéré par quelques retrogamers comme une console rétro.
Mais surtout, il vaut le coup de parler d’Amstrad dans ce dossier pour leur légendaire pub avec les deux crocodiles, qui sont devenues de véritables mascottes de la marque.
1983: Commodore 64
De même que pour l’Amstrad CPC, la Commodore 64 est un ordinateur personnel, sorti peu avant l’Amstrad, mais beaucoup ont joué dessus et gardent des souvenirs impérissables… ou presque.
Alors nous enchaînons volontiers sur une pub française plutôt bien tournée, avec mise en scène style « JT », suivie d’une bonne vieille pub à l’américaine, qui sent très fort les 80’s…
1983 : Nintendo
Arrivée sur le marché de la nintendo NES. La puissance entre vos mains, tel était le slogan.
En 1991 le pic de vente était atteint avec 697.000 consoles vendues dans le monde. Les nostalgiques se rappellent encore du Mario des premières heures, un must-have. Et de ce connard gentil toutou qui se foutait de vous lorsque vous ratiez les deux canards dans Duck Hunt.
Avec la NES, nous observons un plus fort déferlement de publicités également pour les accessoires (le pistolet Nes Zapper, le Robot R.O.B dont personne n’a vraiment encore compris l’utilité…), mais également pour les publicités de jeux, de plus en plus inspirées de grandes licences, telles que les Tortues Ninja, Dragon Ball, les films d’action comme Top Gun… Nintendo marque ainsi sa domination sur le monde du jeu vidéo, notamment à une époque difficile pour l’industrie vidéoludique après le grand Crash du jeu vidéo de 1983 et la fermeture d’Atari.
1985 : Sega Master System (Sega Mark III)
Après s’être lancé dans le marché de la console de salon avec la SG-1000, Sega frappe un grand coup avec la Mark III, mieux connue sous le nom de Master System.
Plutôt similaire à la NES avec son pad à 2 boutons et sa croix directionnelle, la Master System fait connaître Sega dans le monde entier. Après la chute d’Atari, l’industrie du jeu vidéo connaît un nouvel acteur important, surtout avec la naissance d’un nouveau héros emblématique : Sonic le hérisson bleu.
1988 : Sega Mega Drive (Genenis)
Fort du succès de sa Master System, qui se déclinera en plusieurs design, Sega lance sur le marché en 1988 une console 16 bits, supplantant le leader du moment, Nintendo.
La Mega Drive sera assurément une des plus célèbres consoles 16 bits du monde, avec de très nombreux hits, comme les Sonic, Streets of Rage, QuackShot ou encore Mortal Kombat.
Evidemment, le budget pub mondial explose pour ce qui n’était encore qu’une petite firme il y a quelques années, et la MegaDrive s’affiche un peu partout dans les médias, notamment avec ce célèbre punk gothique qui apprend à ses dépends que « Sega, c’est plus fort que toi », et dont toute la génération 80’s se rappelle probablement.
1989 : Atari Lynx
C’est en 1989 qu’Atari étonne avec son retour via une console qu’on attendait pas : la Lynx, le première (et dernière) console portable d’Atari.
Portable, c’est une façon de dire, puisque la bête est tout de même conséquente, chose peu étonnante quand on observe qu’elle embarque un coprocesseur 16 bits CMOS !
Atari s’offre alors une pub ciblée à 100% sur les 10 – 15 ans, avec Jaleel White, qui est déjà connu pour le célèbre rôle de Steve Urkel dans la sitcom La vie de Famille, et également celui qui deviendra Spider-Man dans les années 2000, Tobey Maguire (alors non connu).
1989 : Game Boy
Manque de bol pour Atari, Nintendo sort également la même année sa propre console portable, plus compacte mais moins puissante (processeur 8 bits).
Malgré cette faiblesse, la Game Boy deviendra (encore aujourd’hui) la plus célèbre console portable au monde, déclinée en plusieurs versions (Color, Pocket…), et vendue à presque 120 millions d’exemplaires à travers le monde, contre seulement 6 millions pour la Lynx. C’est aujourd’hui encore une des consoles les plus « durables », puisque elle a été produite entre 1989 et 2003 (au Japon).
Évidemment, cette longévité impressionnante a permis, en plus du budget alors conséquent de Nintendo, de proposer des publicités multi-média régulières et renouvelées. Le ton est, comme toujours, porté sur l’humour, avec un seul mot d’ordre : jouez partout.
1990 : Game Gear
Sega est le dernier constructeur à proposer une console portable, avec sa Game Gear en 1990.
Si le constructeur est un peu en retard, il place l’accent sur un gros avantage de la Game Gear sur la Game Boy : elle est en couleur !
Néanmoins, cet avantage a entraîné des défauts notables qui ne pouvaient pas être ignorés par les consommateurs : elle est grosse, lourde, très chère (presque 2 fois le prix d’une Game Boy), tout comme ses jeux, et surtout : elle consomme plus qu’un 10 cylindres en V américain, avec ses 6 piles pour 4 heures de jeu… Pas top pour une console portable.
Résultat : production arrêtée en 1997, avec « à peine » 10 millions d’unités vendues. On s’amuse tout de même à regarder ses publicités où Sega met en avant l’utilisation de la couleur, chose, il faut le reconnaître, assez novateur à l’époque.
D’ailleurs, opérons une petite incursion chez nos amis Ricains, où le ton était donné : contrairement à nous, Français rigoureux avec le marché et la concurrence, la guerre était ouvertement déclarée entre Nintendo et Sega, et ce dernier ne manque pas de railler son concurrent, et de manière plutôt malpropre…
1992 : Super Nintendo
Avec la Super Nintendo, ou Super Famicom, ou SNES, ou Super NES, etc…, Nintendo lance l’assaut à Sega sur le terrain de la 16 bits. Elle restera dans mon cœur comme la meilleure console de la firme nippone, mais cela n’est que mon avis. Ses images nettes et dynamiques, sa manette à 8 boutons + le pad, son design, son catalogue impressionnant de jeux légendaires en ont fait une console appréciée, qui a remporté le pari de battre Sega et sa MegaDrive, malgré une refonte de la console en 1992 et la sortie des accessoires « Mega CD » et « 32X », avec 49 millions de SNES écoulées contre 39 chez la concurrente.
Comme on l’imagine, Nintendo a claqué le budget pour proposer un spot TV moderne, avec des décors, des effets spéciaux et une impression qu’avec la Super NES, tu ne seras plus jamais le même…
1993 : Atari Jaguar
Au palmarès des plus beaux bides vidéoludiques, la Jaguar d’Atari arrive probablement sur le podium. A priori branché félins, n’ayant toujours pas compris la leçon de la gifle de 1983, Atari lance une « super-console » seulement un an après la sortie de la Super Nintendo: la Jaguar.
Tout comme la Lynx, elle se montre plus puissante que ses concurrentes du même segment, puisqu’elle embarque un processeur 64 bits, contre seulement 16 bits pour la MegaDrive ou la SNES ! Mais la vieille gloire du jeu que fut Atari s’est encore lancé dans de trop gros projets, et la console, trop chère et difficile à manier avec sa manette pas ergonomique pour un sou, arrive péniblement au score minable de 250.000 consoles vendues.
Atari stoppera immédiatement la production de consoles après cet échec clinquant. Et c’est mieux pour tout le monde.
En l’absence d’une pub française, voici la pub TV ricaine, où, une nouvelle fois, on tape sur les petits copains qui sont moins puissants… mais qui vont vendre jusqu’à 160 fois plus de console. Na.
1993 : Commodore Amiga CD-32
Sortie peu après la Jaguar, l’Amiga CD-32 connaître la même fin que sa « jumelle ».
Dernière excursion de Commodore dans le monde de la console, ayant projeté la prolifique firme informatique dans les méandres de la banqueroute (entre autre), l’Amiga CD-32 partait pourtant bien sur le papier.
Comme son nom l’indique, elle mange des CD et non plus des cartouches, et propose un processeur 32 bits, le premier dans une console de salon, soit 2 fois plus que la SNES / MegaDrive et 2 fois moins que la Jaguar.
Un argument qui ne saura convaincre, puisque la console ne vivra qu’un an, et peu gardent un souvenir impérissable de cette console, dont le nom n’est pourtant pas inconnu des retrogamers. Dommage, sa manette possédait un design bien sympa…
1995 : Sega Saturn
C’est en 1995 que Sega lance en Europe sa nouvelle console de salon, fort de la belle victoire commerciale que vu la MegaDrive.
C’est tout naturellement que Sega se lance dans un segment supérieur avec un processeur 32 bits, offrant de meilleures perspectives au jeu en 3D qui se développe très rapidement.
Ayant tout pour retrouver le statut de co-leader du marché avec Nintendo, qui tarde d’ailleurs à lancer sa nouvelle console et surfe encore sur la vague SNES, Sega va pourtant connaître un énorme coup dur auquel les papas de Sonic ne s’attendaient pas : l’arrivée sur le marché d’un nouveau concurrent, ayant l’expérience de l’électronique et des ventes mondiales, avec une console tout aussi puissante (voir plus) et un prix bien moindre (environ 300€ contre 500€ pour la Saturn) : Sony avec sa Playstation.
Le résultat ne se fait pas attendre : malgré des baisses de prix et des tentatives de reconquête du public, Sega ne vendra qu’environ 11 millions de Saturn, soit 4 fois moins que de MegaDrive. Dur.
Sega n’a néanmoins pas vraiment impressionné avec ses spots TV : un spot assez cheap pour l’E3 (ci-dessous), et un autre spot mêlant univers glauque à la Matrix, course de voiture et science (en-dessous). Peut mieux faire.
1995 : Sony Playstation
Néophyte dans le monde de la console, le géant de l’électronique Sony n’est par contre pas un débutant dans le marketing et les techniques de vente du niveau mondial.
Avec la Playstation, Sony se lance en 1995 sur le marché de la console avec un solide produit : processeur 32 bits, utilisation du CD, manette au design novateur, univers bien particulier… Oui, Sony sait s’y faire.
Proposée au prix de 300€, la Playstation va conquérir de nombreux gamers à travers le monde, jusqu’à son arrêt de production en 2006. Au total, c’est un nombre écrasant de consoles que vendra le « petit nouveau » du jeu vidéo : plus de 104 millions de Playstation à travers le monde, et ça, c’est total respect.
Évidemment, Sony s’est donné les moyens de ses ambitions avec un budget comm’ très conséquent. Difficile de compile toutes les publicités pour la Playstation, mais nous en retiendrons 2 (environ) : une première pub très portée sur l’humour, adressée de près aux Français avec un sujet au fort accent marseillais, démontrant la puissance d’une firme qui se permet de créer une publicité personnalisée par pays-cible. Une seconde pub remarquable dont beaucoup se souviendront, a marqué les esprits par son auto-dérision, ce qui a inspiré Sony pour créer toute une série de pubs sur le même thème; à croire que le « bad buzz » était déjà pratiqué à l’époque… ils sont forts ces japs’.
1997 : Nintendo 64
C’est finalement en 1997 que Nintendo se décide à lancer sa nouvelle console, et pour cause : tout comme Atari avec la Jaguar (mais trop tôt), Nintendo veut frapper fort en proposant une console 64 bits, en avance sur ses concurrents.
Nintendo fait donc mieux que Sega, et a eu raison de laisser son vieil ennemi comme son nouveau concurrent prendre de l’avance, pour mieux contre attaquer.
La Nintendo 64, ancien projet « Ultra 64 », sort donc en France en septembre 1997, soit un an tout de même après le Japon et les USA. La console part bien avec un design moderne, une manette inoubliable (même si un peu fragile au niveau du Joystick), l’utilisation conservée de cartouches (pas de chargement long et une carte mémoire à placer dans la manette afin de gommer le défaut des cartouches) et surtout des licences connues, appréciées et attendues : Mario, StarFox, Zelda, F-Zero, Metroid…
Tant mieux, puisque Sony va rafler plusieurs exclusivités qui vont faire (très) mal à Nintendo, comme Final Fantasy ou Metal Gear. Coup dur pour le légendaire constructeur, qui, malgré ses efforts, n’arrivera pas à contrer le nouveau bulldozer du jeu vidéo : la production de la Nintendo 64 s’arrête en 2003, avec environ 33 millions d’unités vendues. C’est 16 millions de consoles de moins que la Super Nintendo, mais surtout, c’est trois fois moins que le néophyte Sony, qui a commis ici le hold-up du siècle.
Nintendo tentera de réagir avec la Game Cube, mais connaîtra un nouveau coup dur avec l’arrivée sur le marché d’un nouveau bulldozer : Microsoft et sa XBox.
On remarquera que le budget communication de Nintendo semble plus réduit que celui de Sony : des publicités vieillardes et ringardes, qui restent sur le plan du « je suis le meilleur, je suis plus impressionnant » (1ère pub ci-dessous), sans capter le virage marketing parfait qu’opère Sony. On appréciera notamment la pub de Noël aux USA (2nde pub ci-dessous), très axée South Park mais vraiment bien pensée.
Voilà mes loulous, ce dossier dédié aux publicités de consoles retrogaming s’arrête ici.
J’ai probablement oublié des publicités, passé volontairement sur des consoles peu ou moins connues n’ayant que peu communiqué en France, ou plein de détails.
N’hésitez donc pas à poster vos avis, suggestions et remarques en commentaire, ainsi que des liens vers des publicités pour des consoles rétro dont vous vous rappelez et que vous n’avez pas retrouvé ici.
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