Final Fantasy IX – Playstation
« Retour aux sources » ou encore « retour aux origines » étaient les phrases « tartes à la crème » que l’on pouvait lire dans la presse vidéoludique quand il s’agissait de Final Fantasy IX. En effet, après deux épisodes se déroulant dans des mondes futuristes, Squaresoft décide de retourner à l’héroïc-fantasy réclamée par une partie des fans.
C’est sous la direction de Hiroyuki Itō (co-réalisateur de Final Fantasy VI) et la supervision d’Hironobu Sagakuchi, que le changement va se faire. Fini la Balamb Garden University et autres Shinra, fini les personnages aux proportions réalistes de Final Fantasy VIII. Final Fantasy IX fait place à un monde médiéval, au retour des mages noirs, au Cristal cher à certains épisodes de la saga et à des personnages « Super Deformed ».
Cependant, malgré ce retour à la fantasy, l’épisode déçoit à sa sortie à cause de son classicisme trop prégnant. Certains critiquent le système de combat trop simpliste, d’autres estiment que Squaresoft ne prend aucun risque avec cet opus.
18 ans après, nous allons essayer de démêler le vrai du faux de ce Final Fantasy qui marque la fin de vie de la Playstation première du nom.
Entre classicisme et enchantement
Comme toutes les histoires des jeux Final Fantasy, celle de Final Fantasy IX commence simplement. Djidane, voleur de la bande Tantalas, doit kidnapper la princesse Grenat du royaume d’Alexandrie lors d’une représentation théâtrale sur l’ordre d’un mystérieux commanditaire. Rien ne se passe comme prévu. Il s’avère que la princesse Grenat souhaite s’enfuir de son royaume afin d’avertir son oncle Cid, roi de Lindblum, des plans guerriers de sa reine-mère, Branet. Après plusieurs quiproquos, Djidane, Grenat, Steiner et Bibi se retrouvent à devoir faire équipe ensemble pour déjouer un plan qui consiste à détruire toute vie sur Héra. Évidemment, quand l’histoire commence, nos protagonistes n’ont pas encore conscience de la grande aventure qui s’annonce à eux.
Une des premières choses qui marque le joueur dans Final Fantasy IX est la simplicité de l’histoire et des personnages. Contrairement à un Final Fantasy VIII, peut-être trop psychologique, cet épisode s’attache à raconter le plus simplement possible les traumas des personnages. Entre un Bibi qui cherche à expliquer la raison de son existence et une Freyja qui cherche à retrouver l’homme de sa vie, il suffit de quelques petites scènes et de quelques phrases pour comprendre la tristesse qui se dégage des protagonistes.
D’ailleurs, pour bousculer quelque peu les codes narratifs de la série, Squaresoft a mis en place l’ « Active Time Event ». Ce procédé permet de voir ce que les autres personnages font quand ils ne sont pas avec vous. Quand l’icone Active Time Event apparait sur l’écran, il suffit d’appuyer sur la touche Select pour regarder les personnages agir sans vous. Cela permet d’approfondir les personnages sans pour autant alourdir la narration à travers des tonnes de dialogues. De plus, il est possible de ne faire aucun Active Time Event de toute la partie si vous le souhaitez, mais vous rateriez certains grands moments de l’histoire.
De surcroît, le retour en grande pompe de Yoshitaka Amano au character design (brouillé avec Squaresoft depuis Final Fantasy VII) rajoute aux personnages un charme indéniable.
La seconde chose qui frappe le joueur est la beauté du jeu et l’intelligence du design de l’univers. Nous n’allons pas aller par quatre chemins : Final Fantasy IX est probablement le RPG le plus beau de la Playstation, loin devant un Legend Of Dragoon, pourtant déjà sublime. Chaque décor, chaque ville est retranscrit à l’écran avec d’innombrables détails. On reste bouche bée lorsqu’on arrive pour la première fois dans Bloumécia, une ville où il ne cesse de pleuvoir. Et que dire devant la splendeur de Clayra, cité cachée par une tempête de sable. Hideo Minaba, directeur artistique sur Final Fantasy IX, a fait un travail remarquable.
De loin, on entend les grincheux qui se plaignent d’un univers flamboyant mais de régions traversées bien trop peu originales. Il est vrai que les protagonistes verront les mêmes lieux utilisés depuis la nuit des temps dans les J-RPG, comme les lieux désertiques, enneigés, marins. Malgré tout, l’ensemble est tellement travaillé et grandiose que cela reste un émerveillement pour les yeux et une découverte de chaque instant. Néanmoins, cette beauté a un prix : le jeu rame dans certaines villes et régions.
Évidemment, il est impossible de passer sous silence les magnifiques compositions de Nobuo Uematsu, le principal chef d’orchestre de la saga Final Fantasy. Souvent sous-estimée, la BO de Final Fantasy IX est peut-être l’une des meilleures du maître. Les thèmes des personnages sont sublimes notamment celui de Freyja et des titres comme « You are not alone » ou « Terra » viendront marquer à jamais de leurs empreintes les moments importants du jeu.
Là où le (com)bât blesse
Chaque épisode de Final Fantasy apporte des nuances à un système de combat. Comme la plupart de ses prédécesseurs, Final Fantasy IX repose sur l’Active Time Battle (mélange entre tour par tour et temps réel). Néanmoins, après les materias de Final Fantasy VII et les Limit Breaks de Final Fantasy VIII, la Transe fait son apparition dans Final Fantasy IX. A force de se faire frapper par l’adversaire, une jauge de Transe se remplit. Quand celle-ci est pleine, la puissance d’attaque du personnage augmente et de nouvelles commandes apparaissent. Par exemple, lorsque Bibi entre en Transe, il peut utiliser deux fois à la suite une magie sans coût supplémentaire en MP. Quant à Djidane, la commande « Truand » apparaît avec de nouvelles attaques dévastatrices. Évidemment, la Transe ne dure qu’un temps. L’état de Transe cesse quand la jauge est entièrement vide. Malheureusement, le joueur ne peut pas décider quand la jauge de Transe peut être utilisée et il arrive fréquemment de perdre ce pouvoir au milieu d’un combat insignifiant…
Les armes et les armures jouent également un rôle essentiel dans les combats de ce Final Fantasy. Outre le fait qu’elles permettent d’augmenter les statistiques des personnages, elles sont le moyen d’accéder à de nouvelles techniques pour chaque personnage. Pour apprendre définitivement une technique, il suffit d’accumuler suffisamment de « Points de Compétence » lors des combats. Il est donc conseillé d’équiper le plus d’armes possibles pour avoir une équipe prête face à tous les dangers. Néanmoins, il est impossible d’utiliser toutes les compétences pour chaque personnage (limitations de Points de Compétence pour chaque personnage). Il faudra réfléchir avant chaque combat important pour activer les bonnes compétences nécessaires à la victoire. Cela apporte un peu de stratégie… en surface seulement.
En effet, mis à part pour la série de boss de fin, on garde rapidement ses habitudes. On garde la même équipe, les mêmes compétences activées (autorécup for the win !) à cause d’une relative facilitée. A contrario d’un Final Fantasy VIII, les ennemis ne s’adaptent pas à votre niveau dans Final Fantasy IX. Il suffit d’avoir un bon niveau pour rouler sur la plupart des boss. Certes, comme souvent dans un FF, le challenge est présent sur les boss annexes du jeu mais on reste méchamment sur notre fin avec ce neuvième opus.
La facilité ou une certaine forme de simplisme ne sont pas les seuls défauts des combats dans Final Fantasy IX. Ils sont très lents à cause de magies et d’animations impressionnantes. La pauvre Playstation est mise à genoux devant une telle maestria visuelle. Seulement, cette débauche technique oblige la console à faire des micro-chargements pour quasiment chaque action d’un personnage. Parfois, on se demande si le jeu n’a pas freezé tant les personnages restent parfois quelques secondes sans rien faire. Cela nuit grandement au rythme des combats.
On ne passera pas sous silence le système de combat aléatoire dont les signes de faiblesses pointaient déjà à l’époque. Il se peut que cela soit notre imagination mais les combats aléatoires semblent encore plus nombreux qu’auparavant. Il est tout à fait possible que tous les trois pas, un combat se déclenche. C’est très frustrant et cela allonge de manière artificielle la durée de vie.
Des défauts mineurs ?
Finalement, en dehors de sa quête principale, Final Fantasy IX peine à susciter notre intérêt . La quête des chocobos ou encore celle des forges sont peu intéressantes. Nous sommes bien loin de la quête des Armes de Final Fantasy VII en termes de frisson de plaisir ou encore de la technicité du jeu de carte de Final Fantasy VIII, le Triple Triad. Pourtant, les équipes de Squaresoft tentent de renouveler l’expérience réussie du précédent opus avec un nouveau jeu de carte : le Tetra Master. Il se révèle rapidement peu intéressant, trop simple et le temps passé n’en vaut pas la chandelle au vue des cadeaux peu attirants. En somme, on ne s’attarde pas dans Final Fantasy IX.
Enfin, nous vous conseillons d’éviter de prendre le jeu sur Nintendo Switch, Playstation 4 et autres plateformes vidéoludiques contemporaines. Square-Enix a tout simplement perdu tous les backgrounds du jeu. Par conséquent, les versions 2016-2019 ne possèdent aucun décor en Haute-Définition. Cela contraste fortement avec les personnages qui eux sont en HD. Vous l’aurez vite compris, le rendu est tout simplement immonde.
De plus, Silicon Studio Thailand, qui s’est occupé de la version HD paru sur Android et PC (porté ensuite sur PS4 et Switch) a jugé bon de changer quelque peu les couleurs et la police des textes. Quand Square-Enix dénature son propre patrimoine… Comme dirait un célèbre magicien « Fuyez, pauvres fous ! ». Si vous voulez le faire absolument sur PC, sachez qu’un certain « Ze PilOt » (pseudo sur twitter) a fait un vrai travail de reconstitution et que son mod restitue à merveille le jeu d’époque.
Pour conclure, Final Fantasy IX reste un très bon jeu voir un très bon RPG. Son seul malheur est peut-être la volonté des développeurs de revenir en arrière là où la saga tentait d’apporter à chaque fois un changement important au sein de la série. Finalement, après avoir fini le jeu, il ne reste qu’en tête quelques décors, certes somptueux, et la musique entrainante de Nobuo Uematsu. Trop peu pour faire de ce Final Fantasy IX un inoubliable de la série.
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Développeur & Éditeur : Squaresoft
Date de sortie : 16 février 2001
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : J-RPG
Durée de vie : Environ 40-50 heures sur un premier run
Cote au 19/02/2019: Environ 30 euros en complet