Bubsy

par Mathieu

Boite du jeu vidéo retro Bubsy sur Mega DriveBubsy : Claws Encounters of the Furred Kind – Mega Drive & SNES

Les années 1990 furent un terrain propice au développement et à l’affirmation de mascottes dans le jeu vidéo, des personnages charismatiques et/ou amusants, dont font évidemment partie Mario, Sonic, Donkey Kong et bien d’autres. Bubsy est le nouveau venu en 1993, arrivé avec de bonnes bases, mais qui n’a pas connu la gloire de ses illustres collègues, et dont seuls les retro-gamers se souviennent aujourd’hui.

Bubsy : chat, écureuil ou lynx ?

En 1993, débarque sur les deux plus célèbres consoles 16 bits, la Mega Drive de Sega et la Super Nintendo, un petit animal rigolo au nom de Bubsy. Celui-ci prend le pari très risqué de s’insérer dans le marché des mascottes de jeux vidéo, et surtout sur deux plate-formes déjà colonisées par un plombier à moustache et un hérisson bleu.

Le petit chat lynx Bubsy dans son dessin animé

Bubsy connaîtra le même honneur que Mario et Sonic de se voir adapté en dessin animé

Proposant un jeu de plate-forme, genre très en vogue à ce moment, la recette de Bubsy se calque assez fortement sur son homologue mammifère, à savoir les niveaux en open space de Sonic, qu’on retrouvera aussi chez Jazz Jackrabbit.

Mais justement, qu’est Bubsy ? Au premier coup d’œil, nombreux sont ceux à sembler diriger un chat. Choix légitime, puisque celui-ci semble posséder des pattes, des griffes, des moustaches et tous les attributs d’un petit félin. Autre point de vue, auquel je dois être le seul adhérer, Bubsy pourrait bien être un écureuil, puisque celui-ci possède la capacité de planer lors d’un saut.

Eh bien non, Bubsy est un bobcat, une espèce de petit lynx des forêts américaines. Difficile a deviner oui, mais après tout, Sonic ressemble autant à un hérisson que 50 Cent à un chercheur en physique quantique. Et puis ça nous changera pas le contenu du jeu.

Bubsy, ou des niveaux bien grands mais bien vides…

En tant que gros chat, Bubsy a une passion : les pelotes de laine. On aurait pu croire que c’était les petits mammifères qui croquent bien sous la dent, mais ça n’aurait pas fait assez vendeur. Le problème, c’est que des extra-terrestres à la forme curieuse et sans bras (donc pas de chocolat), les Woolies, eux aussi passionnés de l’art de matraquer des boules de laine, sont venus piquer le stock durement formé par le gentil lynx. D’un côté on a eu chaud, ça aurait pu être nos stock de pétrole ou nos réserves d’eau douce.

Premier monde du jeu Bubsy, sur Mega Drive et la SNES

Pelotes de laine et extraterrestres, voilà l’obsession de Bubsy

Mais Bubsy, lui, ça l’arrange pas trop, et il va pas se laisser faire, wesh ! Alors il va se mettre en chasse de ses précieuses pelotes, et puis pourquoi pas, en passant, mettre une raclée à ces racailles de l’espace.

Les mondes tourneront donc tous autour de ces deux piliers : les pelotes de laine à récolter et les extra-terrestres à éliminer. Comme indiqué plus haut, les niveaux sont en open space, et il existe plusieurs chemins pour atteindre la sortie.

Le but ? Terminer le niveau en vie, dans le temps imparti, avec le maximum de pelotes si possible. Un cocktail déjà vu, qui a malheureusement déjà fait son temps lors de la sortie de Bubsy sur consoles.

Sonic en moins sonique

Ne passons pas par quatre chemins : même Accolade qui a développé le jeu reconnait s’être librement inspiré du hérisson bleu. On va donc retrouver un héros malicieux qui va traverser plusieurs niveaux assez rapidement, en éliminant de l’ennemi et détruisant les boss qui se mettent sur votre chemin à chaque fin de monde.

Bubsy pourra planer dans le jeu sur Megadrive et Snes

Planer est bien pratique, mais attention où on atterit

Alors oui, il y a tout de même de petites différences avec Sonic. Si Bubsy peut également courir très vite, il ne pourra pas se mettre en boule pour détruire tout sur son passage, manque d’épines sur le dos oblige. Par contre, grâce aux membranes que tous les félins possèdent (bah oui c’est bien connu), il pourra planer quelques instants, pour faire la jonction entre deux plate-formes un peu trop éloignées.

En fait, il aura même l’obligation d’utiliser cette capacité : de nombreuses pelotes de laine ne sont atteignables que par ce moyen, mais surtout, une chute de trop haut vous sera fatale si vous ne planez pas ne serait-ce qu’une seconde avant l’impact avec le sol.

Et puis, si vous faites partie des 99% de gamers qui ne voient plus vraiment l’intérêt de faire des points, hormis pour agrandir la durée de vie du jeu, vous souhaiterez sûrement atteindre le bout du niveau sans encombres afin d’économiser votre stock de vies. Et pour cela, planer est probablement le meilleur moyen, puisque peu d’ennemis viendront se mettre en travers de votre chemin dans les airs. Il faudra juste faire attention à l’endroit de l’atterrissage.

Pour vaincre les ennemis que vous ne pourrez pas éviter (si vous souhaitez les éviter d’ailleurs), une seule méthode : sauter dessus. Pas de boules de feu, pas de techniques spéciales. Non, c’est la seule méthode, même pour les boss. Original, le « bobcat ».

Un bon jeu pour les insomniaques

Bubsy a de nombreuses visages dans le jeu sur Megadrive

Les mimiques de Bubsy sont nombreuses, et le rendent bien plus sympa

Alors Bubsy c’est mignon, Bubsy c’est divertissant. Accolade a essayé de transformer le cynisme de Sonic en humour et en actions maladroites à travers son petit héros velu. Alors n’allons pas jusqu’à dire que c’est drôle, on utilisera plutôt le terme « mignon », ou « gentil ».

Pourtant, les développeur ont mis du leur pour donner plus de fun au jeu. Bubsy s’exprime d’une petite voix malicieuse, et ses mimiques sont aussi nombreuses que variées : à l’arrêt, lors d’une glissade, pendant une chute… Même lors d’une mort, Bubsy rend la chose amusante.

Les décors et les ennemis sont colorés et variés (même si pour les ennemis, ça reste à prouver…), et on a droit à 6 mondes qui traversent la montage, la forêt, une fête foraine… Les musiques n’ont rien d’extra-ordinaires, mais sont jolies et joyeuses.

Mais voilà, c’est irrévocable : on se lasse vite. Malgré quelques petits stages amusants qui sortent du lot, Bubsy ne fait que sauter, récupérer des pelotes et… mourir. Parce que oui, le jeu n’est pas très difficile, mais contrairement à Sonic qui perd ses anneaux lors d’un contact, Mario qui diminue de taille, Bubsy meurt au moindre impact, lors d’une chute trop grande ou noyé dans une flaque d’eau. On pourrait s’attendre à ce que le petit félin possède de barre de santé, ou que le nombre de ses pelotes diminue… mais non. Tu rates, tu meurs. Et c’est assez vite énervant.

Le checkpoint en forme de point d'exclamation dans le jeu Bubsy

Ceci est un checkpoint, ceci est ton ami. Ce qui n’est pas le cas du distributeur de chewing-gum tueur juste avant…

Et ce qui est encore plus pénible, c’est que justement, puisque rien ne te transcende dans ce gameplay, tu as envie de finir le niveau, mais tu peux pas courir comme un dératé à l’aveuglette, sinon tu va te cogner une plaque d’égout qui fera recommencer du début ou du dernier checkpoint, si toutefois tu l’as trouvé.

Tu peux pas planer parce que tu sais pas où tu vas atterrir, tu dois avancer précautionneusement car tous les ennemis ne sont pas visibles à l’écran, et certains te jettent des objets, mortels évidemment, alors qu’ils ne sont même pas visibles à l’écran. En plus, selon l’inclinaison de la plate-forme, Bubsy joue les savonnettes sans même qu’on y soit pour quelque chose… Bon Dieu que c’est fatiguant de recommencer 15 fois le même niveau.

Alors heureusement, des mots de passe séparent chaque monde (un monde = environ 3 niveau et un boss), évitant d’avoir à recommencer tout du début. C’est un minimum, et puis c’est aussi très pratique pour pouvoir visiter certains mondes alors qu’on coinçait au niveau précédent à cause d’un woolie mal placé.

Bubsy en fusée dans un stage spécial dans le jeu Bubsy sur SNES

Pourtant, quelques stages étaient plein de bonnes idées et d’originalité… pauvre Bubsy

Alors sincèrement, on va faire respecter le principe de ce blog qui est de décrire un jeu afin de renseigner le retro-gamer, mais de ne pas dégoûter le lecteur. On ne dira pas que Bubsy est un mauvais jeu; d’ailleurs, qu’est-ce qui définit un mauvais jeu ? On dira juste que Bubsy a cherché à s’intégrer sur un segment déjà pratiqué et colonisé par des très grands du jeux vidéo.

Mais la technique est insuffisante, les idées sont bonnes mais mal exploitées, et le petit félin roux s’adressera aux fanas du genre, accro aux jeux de plate-forme… ou plus simplement à un enfant qui ne demande pas plus. Les autres pourront se rabattre sur des valeurs sûres, telles que Sonic ou Jazz Jackrabbit.

Bubsy connaîtra tout de même un petit succès, qui entraînera un deuxième opus sur console 16bits, un petit dessin animé… et une version en 3D sur console 32bits, qui signera la mise à mort du petit lynx par balle de gros calibre, au point que ce jeu est encore utilisé aujourd’hui pour définir ce qu’est un mauvais jeu. Ah ben voilà, on l’a notre réponse.

Informations techniques

Editeur et développeur : Accolade
Date de sortie : 1993
Nombre de joueurs : 1 ou 2 joueur, mais sans intérêt (chacun son tour…)
Style de jeu : Plate-forme
Durée de vie : Environ 5h
Cote au 16/11/2011 : SNES et Mega Drive : 4€ en loose, 6€ en complet

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