Loom – Atari ST, Amiga, DOS, FM Town, Steam
Je n’irai pas vous faire l’affront de vous demander si vous connaissez LucasArts. Studio légendaire des années 90, c’est grâce à eux que nous avons eu droit, entre autre, à Maniac Mansion, à la série des Monkey Island, à Grim Fandango, ou à Sam & Max.
Mais parmi cette avalanche de jeux cultes, quelques autres titres n’ont pas eu autant de renommée, malgré leurs grandes qualités. Un de ces titres, vous vous en doutez, c’est Loom.
Créé par Brian Moriarty, et donc ennemi juré de Sherlock, Loom est sorti en 1990 et ne colle pas vraiment à l’image qu’on se fait d’un jeu LucasArts. Exit les univers loufoques à base de pirates anachronique, et pas plus de scientifique fou dans son manoir. Non, ici, nous allons nous retrouver dans un univers mettant en avant musique classique et univers onirique.
Bonus : A écouter pendant le test, si vous n’êtes pas allergique à la musique classique.
Loom frites
Le jeu s’ouvre sur la musique issue du Lac des Cygnes (musique qui est parfois différente selon les versions, d’ailleurs), alors qu’on peut voir un ciel étoilé dans lequel volent plusieurs cygnes, à travers les lettres du mot LOOM. Le décor est posé.
On aperçoit notre émo, pardon notre héros, Bobby Threadbare, qui avait décidé de zoner au pied d’un arbre mort, capuche sur la tête. Une ancêtre de Navi arrive alors, et nous informe que les Anciens l’ont convoqué pour déterminer son destin. En effet, dans cet univers, le monde est régit par les guildes, et celle de Bobby est une des plus importantes, car il s’agit de la guilde des Tisserands. Cette dernière est vitale au monde, puisque c’est elle qui se charge de tisser la toile de la réalité.
En arrivant sur place, Bobby découvre les Anciens, jugeant et punissant Hetchel (une amie de sa mère) car elle lui a appris à tisser en secret. Ils lancent alors le sort de Transcendance, transformant Hetchel en œuf, ce qui n’était visiblement pas prévu. Un cygne traverse alors une vitre du sanctuaire, lance le sort de Transcendance sur tout le monde, ce qui a pour effet de tous les transformer en cygne. Tout ce joli monde finit alors par s’envoler par la fenêtre, laissant Bobby seul avec l’œuf d’Hetchel, et la quenouille d’un des Anciens. Grâce à cette dernière, il parvient à libérer Hetchel de l’oeuf, bien que transformée en volatile elle aussi. Elle lui apprend que le cygne est venu pour sauver les Tisserands d’une ombre qui va s’abattre sur le monde, puis s’envole elle aussi.
N’écoutant que son courage, et étant de toute façon le dernier de sa guilde, Bobby décide alors de partir à la recherche de tout le monde.
Une quenouille dans le potage
Les habitués des point’n’click LucasArts le savent, généralement, les jeux fonctionnent via un système de verbe : Ouvrir, Fermer, Pousser, Utiliser, Parler, etc. Et pourtant, ici, rien de tout ça, juste la possibilité de se déplacer et de cliquer sur un élément pour l’observer. En lieu et place de verbe d’action et d’inventaire, juste une quenouille.
Vous vous en doutez, ce sera grâce à cette dernière que vous allez interagir avec le monde de Loom, et résoudre les différentes énigmes. Lorsque vous cliquerez sur certains éléments, la quenouille va alors s’illuminer en différentes portions, jouant également des notes par la même occasion. En répétant ces notes sur de nouveaux objets, vous lancerez alors le sort associé à la musique jouée. L’astuce, évidemment, c’est qu’il n’est pas forcément indiqué clairement ce qu’a fait l’objet, et un effort d’imagination sera parfois nécessaire. OK, un exemple.
Dans un des habitats du début du jeu, vous trouverez un long drap vert, qui fera réagir votre quenouille. En jouant la même mélodie sur le drap blanc à côté, celui-ci deviendra également vert. Vous comprenez alors que ce sort permet de colorer les choses en vert. Mais ce n’est évidemment pas tout, car si vous jouez la mélodie à l’envers, le sort sera inversé, et enlèvera toute couleur verte de l’objet. Ce sera donc à vous de collecter les différentes musiques que vous pourrez trouver, afin de les utiliser, dans un sens ou dans l’autre.
D’ailleurs, pensez à bien noter toutes les musiques, histoire de les retrouver facilement. En effet, et à moins que je ne l’ai pas trouvé, il y a aucune trace d’une quelconque liste incluse directement dans le jeu. Pour en rajouter encore un peu plus, le jeu proposait 3 niveaux de difficultés, et au niveau expert, toutes les musiques devaient être fait sans support visuel, uniquement à l’oreille. A réserver aux mélomanes, donc.
Viens faire un tour du côté de chez Swan
Graphiquement, soyons précis, le jeu tabasse. Lors de sa sortie, les sprites détaillés couplés à l’univers enchanteur ont énormément marqué les testeurs de l’époque, et il n’y qu’à voir l’introduction pour s’en convaincre. C’est un vrai plaisir pour les yeux, et rien que pour ça, il mérite le détour, surtout sur les versions FM Town et CD-DOS, sorties plus tard.
Le son n’est évidemment pas en reste, avec de très chouettes morceaux, toutes issus de l’opéra « Le lac des Cygnes ». Il faut évidemment être assez réceptif, mais on ne peut pas nier que tout ceci s’ajoute très bien à l’ambiance onirique et au thème du jeu.
Il suffira d’un cygne
Si vous ne l’avez pas encore compris, Loom est clairement un coup de cœur pour moi. J’ai eu la chance de le faire sur l’Atari ST familiale, et je crois même que c’est mon 1er point’n’click, et les souvenirs sont encore très présents, même si, à l’époque, je n’étais pas allé bien loin. Je ne peux vraiment que vous le conseiller, si vous chercher une expérience différente des habitudes de LucasArts.
N’allez tout de même pas croire que le studio a totalement mis de côté son humour décalé : une des énigmes consiste à vous faire enlever par un dragon qui vous a pris pour un mouton, pour ne citer que ça. Mais c’est vrai que l’univers barré auquel on est habitué se fait bien moins présent, mais ce n’est pas vraiment un défaut, si on sait à quoi s’attendre.
Le plus gros défaut, remonté d’ailleurs a l’époque par la critique, provient de sa très courte durée de vie. En effet, le jeu est très facilement finissable en moins de 4h, et les énigmes, faute d’inventaire, sont relativement faciles.
Il n’en reste pas moins qu’il s’agira de 4h très bien investie dans une expérience marquante.
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Notre Let’s Play de Loom
Informations techniques
Développeur et éditeur : Lucasfilm Games
Date de sortie : Janvier 1990
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Aventure / Point’n’Click
Durée de vie : environ 4 heures
Cote au 23/08/2019: 4,99 euros sur Steam / A partir de 30€ sur eBay