Demons of Asteborg – Mega Drive/Nintendo Switch/PC
La Mega Drive est morte, vive la Mega Drive ! Depuis quelques années, la scène indépendante rétro ne cesse de nous surprendre en sortant quasiment chaque année des jeux dont la qualité ne cesse d’augmenter. En 2019, c’était Xeno Crisis par Bitmap Bureau. En 2020, on a eu le droit à Paprium de WaterMelon Games. En 2021, c’est au tour de Demons of Asteborg, jeu d’action/plateforme, de Neofid Studios de montrer ce qu’il a dans le ventre.
Demons of Asteborg est un projet français qui a eu pour ambition de s’inspirer de titres comme Ghouls’n Ghosts, Castlevania, Mickey Mania, Space Harrier ou Panzer Dragoon, comme on peut le lire sur le site du jeu. Cependant, avoir des modèles, c’est bien mais faut-il encore savoir s’en départir pour proposer un jeu un tant soit peu original avec sa propre identité. Est-ce le cas de Demons of Asteborg ? Ou le jeu de Neofid Studio ne propose qu’une synthèse de ce qui se faisait de mieux à l’époque de la 16-bit ? On vous donne quelques pistes dans ce test !
Histoire : des démons et des humains pas trop copains
Il y a bien longtemps, les démons et les humains vivaient, tant bien que mal, ensemble sur les terres d’Asteborg. Un pacte de paix avait été signé entre les deux peuples.
Malheureusement, plusieurs années plus tard, les relations se dégradèrent et une guerre éclata entre humains et démons. Alors que cette guerre semblait basculer du côté des démons, deux héros, un puissant guerrier et une sorcière, changèrent le cours du destin. Ils réussirent à enfermer les démons dans une autre dimension. Cependant, le chef des démons, Zadimus, parvient à s’échapper de justesse et partit s’exiler dans un endroit inconnu.
Trente ans plus tard, Zadimus retrouva ses forces et ouvrit le portail de la dimension où les démons étaient enfermés. Aussitôt, il lança ses troupes sur les humains. Il pensait tenir sa vengeance. Mais sur son chemin se dresse Gareth, un étrange guerrier dont les origines restent bien mystérieuses…
Comme un air de déjà-vu
Comme nous l’avons évoqué un peu plus en amont de ce test, Demons of Asteborg est un jeu de plateforme / action. Il se prend facilement en main dès les premières minutes. Un bouton pour sauter, un autre pour frapper avec son épée. Évidemment, il est également possible de faire du « wall jump », de faire une roulade pour esquiver les attaques ennemies en appuyant sur la direction basse et la touche de saut. Voilà ce qui représente la majorité du gameplay de Demons of Asteborg.
Pour complexifier les mécaniques de gameplay et apporter régulièrement de la nouveauté au joueur, Neofid Studio a ajouté une très légère touche de metroidvania. Dans chaque niveau, le personnage de Gareth se retrouvera coincé. Il devra alors trouver le pouvoir spécifique à ce niveau pour pouvoir avancer. Par exemple, dans les premiers niveaux du jeu, Gareth pourra lancer un sort de feu, flotter dans les airs un court instant ou encore produire un bouclier magique. Ces mécaniques uniques à un niveau (il ne sera pas possible de flotter dans les airs dans un autre niveau que celui où vous avez récupéré le sort) permettent d’avoir un level design et des énigmes bien travaillés qui prennent parfaitement en compte ces pouvoirs. Néanmoins, si on loue un level design honnête et des énigmes sympathiques, les plus difficiles d’entre nous diront que cela reste très scolaire et surtout du déjà-vu.
D’ailleurs, à l’instar d’une série comme Zelda par exemple, chaque pouvoir récupéré dans le niveau aura son utilité face au boss du même niveau. Le joueur est, par conséquent, obligé de savoir se servir de son pouvoir dans les combats souvent plutôt cools avec des boss qui n’ont pas une gueule de porte-bonheur. Le chara-design de la plupart des boss est excellent. Si cela peut vous permettre de situer le niveau, un des premiers boss rappelle le Dragon Béant dans Dark Souls mais en version «Mega Drive». Cela a vraiment de la gueule.
Cependant, si les affrontements sont agréables, certains patterns de boss manquent un peu de lisibilité. Les joueurs les plus impatients s’arracheront leurs cheveux lors de ces moments-là.
Pour résumer, Demons of Asteborg a, manette en main, un bon feeling à l’ancienne (un petit côté Castlevania : Symphony of The Night dans les sauts notamment), une difficulté à l’ancienne ainsi qu’un level design à l’ancienne. Quelques niveaux font penser à certains classiques. Par exemple, le niveau avec la forêt fait furieusement penser à celui de Mickey : Castle of Illusion . Malheureusement, c’est un peu le reproche que l’on peut faire au jeu, c’est que toutes ces références empêchent Demons of Asteborg d’avoir vraiment sa propre identité. Le retrogamer ou le joueur qui joue à des jeux néo-rétro depuis quelques années se sentiront en terrain connu, un peu trop connu.
La Mega Drive poussée dans ces derniers retranchements
Dès les premières minutes, Demons of Asteborg impressionne par ses animations. Elles sont absolument magnifiques. Les coups d’épée, la course du personnage, les animations des ennemis et des boss sont peut-être du jamais vu pour un jeu limité par le hardware de la Mega Drive. De plus, ces animations ne gênent jamais le rythme du jeu. Tout est fluide. Parfois, dans certains jeux modernes ou des jeux néo-rétro, les développeurs mettent trop d’animations entre différentes étapes d’actions du personnage, ce qui peut rendre l’ensemble saccadé et peu naturel. Dans Demons of Asteborg, rien de tout cela. C’est réellement du beau travail.
La partie graphique du jeu n’est pas en reste. C’est sublime. Il est vrai que les niveaux ne brillent pas par leur originalité mais ils en mettent plein la vue. Le niveau du marais, par exemple, a plein de détails qui ne sont pas tout de suite perceptibles lors du premier run. Malgré cela, si le jeu est sublime, il a un aspect général qui se rapproche plus de la Super Nintendo que de la Mega Drive. La colorimétrie rappelle plus la SNES que la Mega Drive. Cela reste de l’ordre du détail et c’est un avis qui reste sujet à discussions. On aime bien pinailler chez Retro-Games.fr.
Quant à la musique de Demons of Asteborg, elle est au même niveau que les animations et les graphismes, c’est-à-dire excellente. Elle colle parfaitement à l’ambiance du jeu. Elle sait se montrer épique dans les moments importants. Une nouvelle fois, si nous devions pinailler, nous pourrions dire que le son métallique de la Mega Drive n’est pas toujours reconnaissable dans toutes les compositions du jeu, mais l’ensemble reste très agréable à l’oreille. Les compositeurs, Jacob Altmann et Roland Seph Erulo, ont effectué un travail remarquable.
Pour conclure, Demons of Asteborg n’est probablement pas le meilleur jeu de la Mega Drive. Il recycle, parfois avec brio, les idées de certains jeux de notre enfance. Néanmoins, le jeu de Neofid Studios n’a pas à rougir par rapport à ses aînées. Il est plaisant à prendre en main et très agréable à regarder. Pour le prochain jeu, et pour réellement marquer les esprits, il faudra peut-être se détacher de ces inspirations pour sortir une œuvre complètement originale.
Notre live sur Demons of Asteborg avec Mopral :
Informations techniques
Développeur : Neofid Studio
Éditeur : Neofid Studio
Date de sortie : 4 août 2021
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : plateforme/action
Cote au 29/10/2021 : 69€ CIB, 14,99€ sur Steam et Nintendo Switch