Clive Barker’s Undying – PC
Si Stephen King est un des maîtres incontestés et reconnus de l’épouvante, d’autres peuvent paraître plus méconnus, malgré leur talent indiscutable. C’est le cas de Clive Barker, touche-à-tout britannique, qui flirte avec l’écriture, le dessin, le cinéma et le monde vidéoludique. C’est ainsi qu’il offrit à Undying, développé par Dreamworks, un scénario des plus réussis de l’histoire du jeu vidéo.
Les jeux les moins connus ne sont pas forcément les moins bons
C’est tout à fait par hasard que j’ai découvert Clive Barker’s Undying au début des années 2000. N’étant à l’époque qu’en relation unique avec ma Playstation alors déjà semi-archaïque, je ne lui faisais faux-bond que pour quelques exceptions sur PC, dont les divins Starcraft ou Settlers. Mais un excellent ami de l’époque était plutôt branché souris, clavier et écran cathodique, et moins manette, console carrée et canapé. C’est ainsi que nous nous faisions découvrir l’un-l’autre nos univers réciproques, avec néanmoins le monopole de l’appareil respectif. C’était de mise en ce temps-là : je joue, tu regardes, mais tu vas kiffer mec.
Et justement, un des jeux que j’ai le plus apprécié lors de ces séances d’échanges numériques, c’était bien Undying. Le genre de jeux qui procure un vrai plaisir à manier, mais dont la vraie valeur vient du scénario, du design et de l’ambiance. Un film interactif en soi.
Même si l’expérience concluante m’avait entraîné à acheter Jericho, 6 ans après, le 3e et dernier jeu en date adapté de l’univers sombre de Clive Barker, j’avais un peu occulté l’existence d’Undying. Et de manière aussi impromptue que j’ai pu découvrir ce jeu, je l’ai redécouvert avec plaisir au détour d’une page de résultats de Google. Et que ma faute de frappe en soit bénie.
Le génie Clive Barker : un esprit fertile au service de plusieurs arts
Avant de nous lancer dans le feu de l’action en traitant du scénario d’Undying, présentons d’abord le maître qui fut à la genèse de l’œuvre.
Clive Barker est britannique, mais cela n’empêche pas qu’il soit doué (private joke…). Pour les adeptes de romans d’épouvante et d’occulte, son nom n’est pas inconnu, puisqu’il est l’auteur des célèbres Livres de Sang (Books of Blood en VO). Pour les mordus de cinéma, nombreux sont ceux qui savent que Clive Barker est à l’origine du culte Hellraiser, comme réalisateur et scénariste.
L’artiste doué, reconnu comme le plus influent auteur du mouvement splatterpunk, ira se frotter à d’autre univers, comme l’illustration, la peinture, le théâtre, mais surtout, là où cela nous intéresse, avec le jeu vidéo. Le premier cas d’une relation entre Clive Barker et le monde vidéoludique date de 1990, avec l’adaptation du film Nightbreed. Mais le premier jeu entièrement original, scénarisé et dessiné par Clive Barker fut Undying, sortit en 2001 uniquement sur PC.
Basé sur une histoire sombre entre légendes, malédictions et histoires de famille, Undying fut pris en main par deux puissantes maisons : Dreamworks Interactive pour le développement, et Electronic Arts pour l’édition. Après tout, une perle sortie de l’imagination de Clive Barker ne devait pas être confiée à des mains trop inexpérimentées.
Clive Barker’s Undying : un scénario aussi sombre que captivant
Comme je l’ai dit plus haut, Undying fait partie de ces jeux qui ont été développés autour d’une histoire, et non pas l’inverse. Le gameplay et les graphismes sont ici au service de l’imagination de Clive Barker, et observer le jeu sans en être l’acteur vous fournira le même plaisir qu’un bon film d’épouvante et d’intrigue, bien que le jeu ne soit pas clairement « effrayant » comme un Resident Evil ou un Silent Hill (et encore, ça se discute).
Patrick Galloway est un aventurier qui regrette parfois d’en être un. Doué de pouvoirs extralucides, il est logiquement devenu un chasseur d’occulte, parcourant le monde là où on l’appelle. Et justement, cette fois-ci il est appelé à l’aide par celui qui jadis le sauva d’une mort certaine, au moment même où il acquis ses pouvoirs. Patrick est donc en route vers le domaine du riche Jeremiah Covenant, aîné d’une fraterie de 5 aristocrates dont il est le seul survivant… ou presque.
Patrick (vous) va donc devoir enquêter sur la famille Covenant dans son inquiétant domaine, sur leurs affaires, sur une ténébreuses malédiction et… sur eux-même.
L’aventure vous entraînera dans l’immense manoir des Covenant, sur leurs terres, dans un monastère en ruines, sur une curieuse île aux menhirs, mais également dans deux mondes parallèles, Oneiros et l’Automne Éternel. Chaque endroit est peuplé de ses bestioles magiques aussi repoussantes que dangereuses. Mais il n’y a pas d’autres moyens pour trouver les réponses que vous cherchez que d’aller au devant de vos problèmes, surtout que vous apprenez que votre ennemi juré rôde étrangement dans les parages. Après tout, vous le devez bien à votre vieux pote aristo qui vous a sauvé les miches sur le champ de bataille, non ?
Le gameplay : quand poudre et magie font très bon ménage
Clive Barker’s Undying est un FPS, qui pourrait plutôt se traduire ici par « First Person Summoner ». Le système de l’utilisation des deux mains y est déjà appliqué : la main gauche utilise les armes, la droit lance des sorts. Et on ne sait pas très bien laquelle fonctionne finalement plus que l’autre…
Oubliez vos aprioris sur les FPS : celui-ci n’est pas le genre de jeu basique où vous devrez descendre des hordes de bestioles armées jusqu’au dents dans le seul but de voir votre nom figurer au registre des plus grands apôtres du génocide. Bien évidemment, il y a des ennemis, des boss, tous d’ailleurs dessinés de la main du maître Barker qui nous offre un bestiaire varié et original. Mais ceux-ci ont plus la fonction de rythmer votre quête que de l’entraver.
Pour les affronter, Patrick Galloway ramassera tout au long de sa quête un arsenal digne des films d’action hollywoodiens : armes à feu, armes blanches, armes magiques… Mais vous vous rendrez vite compte qu’au final seules quelques-unes serviront réellement.
Les sorts, eux, seront de plus en plus utiles au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu. Sorts d’attaque, de défense ou sorts pratiques, tous ont leur utilité, voire même une double fonction pour certains. Utilisez-les sans ménagement, car contrairement aux armes à feu, les sorts sont illimités puisque la jauge de mana de Patrick se remplit automatiquement et relativement rapidement. Des objets viendront améliorer l’effet des sorts, accélérer la vitesse de recouvrement de la mana ou agrandir la jauge.
N’hésitez donc pas à fouiller chaque endroit traversé de fond-en-comble, puisque ces objets restent pour la plupart bien cachés, mais amélioreront considérablement vos capacités magiques.
Fouiller tous les recoins du manoir Covenant
Parce que justement, la majeure partie de Undying sera consacrée à l’exploration du lieu. Le monde de Clive Barker est vaste mais ses secrets sont bien gardés. Il vous faudra donc être attentif, ne pas hésiter à fouiller chaque recoin, afin de trouver des munitions, des objets, mais aussi des indices sur votre quête ou tout simplement la porte de sortie.
Pour cela, il faudra bien souvent savoir vous repérer dans l’espace, avoir une bonne mémoire pour vous rappeler des endroits clos ou accessibles, et se servir de votre sort de vision spectrale qui révèlera assurément nombre de secrets. Une petite voix bien obscure et fantomatique se manifestera à chaque fois que le sort devra être utilisé, alors soyez-y attentif ou vous pourrez passer à côté d’un objet ou d’un indice crucial !
Très souvent, ces secrets résident également dans le contenu de lettres ou de journaux que vous pourrez ramasser. N’oubliez pas que le scénariste du jeu est avant tout un romancier… Vous aurez donc très régulièrement l’occasion de lire des informations sur la famille Covenant et la malédiction qui l’entoure, lesquels peuvent contenir des indices sur la suite du jeu. Ne passez pas à côté !
Ainsi, si vous êtes du profil « bœuf adepte de la Gattling et allergique à toute forme de littérature », vous pourrez finir le jeu assez rapidement, mais en passant néanmoins à côté de nombreux détails du jeu, et surtout de l’intrigue, qui donne toute sa force et sa qualité à Undying. Prenez votre temps, il vous le sera bien rendu.
« Mais je veux un jeu vidéo, pas un livre interactif moi »
Même si, et c’est peut-être objectif, la valeur du jeu réside dans son scénario, Clive Barker’s Undying reste avant tout un jeu vidéo. La recherche constante d’indices est omniprésente, mais n’occulte pas pour autant les séquences d’action, de réflexion ou de « plates-formes ». Ces dernières seront justement la plaie du jeu, tant Patrick est empoté au niveau des sauts.
Lorsqu’il s’agit de passer d’armoire à armoire pour récupérer une trousse de soin, cela reste moins évident que lorsque il vous faudra passer de plate-forme à plate-forme au dessus du vide, là où une chute vous serait fatale. Heureusement, le jeu propose un système de sauvegardes rapides, vous permettant de revenir à votre point de départ en cas de chute mortelle. A utiliser sans modération.
A ce sujet, Undying n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un jeu difficile. Les trousses de soin sont abondantes, et pour un tant-soit-peu que vous sachiez utiliser sagement les sorts, les armes et les objets, vous ne devriez pas rencontrer la faux de la Mort trop souvent…
Les ennemis sont assez facilement détruits si vous arrivez à les repérer à temps, et les boss ne sont pas véritablement ardus : il faut juste trouver assez rapidement leur point faible avant de leur asséner un coup mortel avec la faux du Celte, l’arme-clé du jeu.
Clive Barker’s Undying vous offrira donc plusieurs heures d’un gameplay varié, entre action, exploration et réflexion. Difficile de dire le temps indicatif à passer pour finir le jeu, tout dépend du temps que vous passerez à fouiner dans tous les recoins afin de trouver le moindre objet disponible. Mais comptez bien sur une dizaine d’heures de jeu afin de venir à bout de la malédiction et des secrets de la ténébreuse famille Covenant.
Le conseil de Retro-Games.fr
Passez votre chemin si vous n’êtes pas disposés à passer du temps à explorer les différents tableaux du jeu, car vous pourriez passer à côté de nombreux objets, mais surtout d’indices vous éclairant sur la trame du jeu. Si vous êtes du genre « bourrin FPS », je ne vous conseille donc pas de tenter l’expérience Undying; reportez-vous plutôt sur Jericho, le plus récent jeu au scénario imaginé par Clive Barker, plus violent et encore plus noir.
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Développeur : Dreamworks Interactive
Editeur : Electronic Arts
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : FPS / Aventure / Horreur
Durée de vie : Environ 10-12 heures pour une première découverte du jeu
Cote de prix au 24/12/2011 : 8€ en occasion
3 commentaires
Il m’a l’air top ton jeu! Je le testerais si le trouve!
« Clive Barker est britannique, mais cela n’empêche pas qu’il soit doué » : c’est moche le racisme. :-}
Je ne dirais pas du racisme… plutôt de la logique 😉