The Settlers III

par Mathieu

The Settlers III – PC CD-Romlogo du jeu vidéo de gestion The Settlers 3 sur PC

La fin des années 1990 et le début des 2000 ont vraiment représenté l’âge d’Or des jeux de stratégie. Parmi les fers de lance du genre, on compte les bulldozers de Blizzard que sont StarCraft ou WarCraft, mais également d’autres jeux très bien réalisés tels que Civilization ou Age of Empires. Mais d’autres petites licences tirent habilement leur épingle du jeu.

capture du jeu de stratégie the settlers 2 sur PC

The Settlers 2 et ses graphismes encore bien basiques

Et une en particulier : The Settlers. Si, comme beaucoup, je n’ai jamais eu vent du premier opus sorti en 1993, j’ai par contre découvert la licence avec le 2e opus, sur l’ordinateur d’un pote lors d’une de ces nombreuses après-midi d’hiver passées les yeux vissés sur un écran. Le jeu m’avait tellement plu que lors de la sortie du 3e opus en 1998, l’acquérir était devenu une obsession. Seulement voilà : lorsque vous êtes un jeune collégien et que vous avez déjà claqué votre argent de poche en Pogs et en cartes Dragon Ball, pas facile de s’acheter un jeu neuf…

Et c’est là un excellent exemple à tous ceux qui affirment que les jeux vidéo sont nocifs pour la vie des jeunes : cette frustration de ne pouvoir acquérir ce jeu que je désirait temps a marqué un point d’orgue dans mon apprentissage de ce que les financiers nomment le « Money Management »; et c’est toujours le cas aujourd’hui, merci The Settlers III !

Pas de violence, c’est les vacances

bataille entre 2 armées the settlers 3

Ces petites fumées de couleur, ce sont des soldats qui viennent de tomber pour la gloire !

Le premier point qui marque une différence entre The Settlers et la plupart de ses confrères du genre, c’est son côté « mignon » et dépourvu de violence brute et gratuite. Là où les Zergs de StarCraft meurent dans des gerbes de sang et de chair écharpée, les petits soldats tout ronds et aux tarins proéminents de The Settlers disparaissent dans un nuage de fumée colorée. Pas de vulgarité ni de violence verbale non plus, et ça c’est à souligner.

Même si la violence est (malheureusement) un moteur de vente pour nombre d’ados en recherche de sensations, il est bon de remarquer que certains jeux se démarquent justement pas l’absence de scènes sanguinolentes. Mais le jeu n’en reste pas moins intéressant.

Les Settlers, ces colons experts du fondement

dieux jupiter horus dragons jeu the settlers 3 pc

Les 3 dieux bedonnants, vieillissants et plus vraiment impressionnants

Sur fond de guerre entre 3 dieux trop oisifs et sommés par le Dieu unique de se bouger leurs fondements gras et couverts d’escarres, 3 civilisations se livrent bataille en essayant de conquérir le maximum de terres. Malgré certaines incohérences chronologiques, nous verrons donc s’affronter les Romains, les Égyptiens et les Chinois pour affirmer la domination de leurs dieux respectifs, Jupiter (pas Macron hein, le vrai Jupiter), Horus et… un Dragon qui ne semble pas vraiment ancré dans la mythologie chinoise.

Comme dans tout bon jeu de stratégie vous proposant divers peuples, chacune de ces civilisations ont leur(s) spécificité(s). Mais au contraire des Terrans, Zergs et Protoss du célèbre StarCraft, ces différences n’ont pas ici pour but de modifier le gameplay avec des unités tantôt plus fortes mais plus onéreuses, non. Les différences ont ici pour but de modifier la difficulté et donner un peu plus de piment à votre partie.

En effet, les Romains auront par exemple la belle vie quant il s’agit de satisfaire leur dieu pour obtenir des miracles en retour, puisqu’il vous suffira d’engager un vigneron pour abreuver son temple de délicieux vin. Pour les Chinois par contre, ça rigole moins pour le saké : son processus nécessite de faire pousser du riz, chose possible uniquement sur terrain marécageux ! Et une fois la précieuse céréale récoltée, il vous faudra encore quelques intermédiaires pour obtenir le précieux breuvage.

Heureusement, la campagne solo ne vous propose pas de choisir le peuple puisque qu’il faudra terminer les campagnes dans l’ordre, respectivement les Romains, les Égyptiens et les Chinois.

Construire, manger et se battre

Bon, ne passons pas par quatre chemins : The Settlers III ne révolutionne pas vraiment le genre; mais peut-on vraiment révolutionner le jeu de stratégie ? Le jeu de BlueByte vous offre une alternative peu violente et amusante aux autres jeux de l’époque, avec un système qui reste très prenant.

fermes et porcheries dans the settlers 3 jeu de stratégie retro sur PC

Vous voulez des minerais ? Faites à bouffer pour vos mineurs. BEAUCOUP !

Si vous commencez votre mission « à poil » comme dans tout bon jeu de stratégie, le déroulement diffère un peu sur certains points. Par exemple, pour espérer voir vos mineurs de charbon, de fer ou d’or vous remonter régulièrement des sacs pleins de minerais, nourrissez-les généreusement. Mais ne décevez pas ces gourmets, ou vous en payerez le prix ! En effet, si vous ne leur donnez qu’un seul aliment, le rendement sera bien moindre. Oubliez donc la possibilité de crouler sous l’or ou le fer si vous n’installez qu’un pêcheur ! Il va vous falloir également leur proposer du jambon et du pain, et pour cela, vous allez devoir construire fermes, élevages, bouchers… On a rien sans rien.

residences romain dans jeu vidéo pc the settlers III

Les résidences seront votre unique moyen d’obtenir de nouveaux colons.

On appréciera également le principe de la gestion des effectifs. En effet, dans bon nombre de jeux de stratégie, pour obtenir des ouvriers ou des soldats, il vous faudra « juste » construire un lieu d’entraînement et payer le prix de l’unité. Ici, vous pourrez avoir un stock grisant d’armes ou d’outils, si vous manquez de colons, aucun soldat ne répondra à l’appel. Veillez donc à construire très régulièrement des Résidences, d’où sortiront régulièrement des Settlers (en quantité adéquate avec la taille de la résidence), qui seront par défaut porteurs, mais deviendront également bûcherons, meuniers, etc. selon le besoin en ouvriers… ou soldats, bien évidemment. Ah, et pour les petits malins qui se sont trouvés géniaux en ayant l’idée de construire une résidence, récupérer tous les colons puis détruire la résidence pour récupérer de la placer et des matériaux, sachez que BlueByte vous a vu venir de (très) loin…

Ne sous-estimez pas votre adversaire !

Une fois que votre petite colonie roulera bien, que vos mineurs bien nourris vous remonteront suffisamment de minerai pour vous offrir des outils et armes en abondance, commencez à mettre votre armée sur pied et surtout, ne soyez pas chiches en bidasses ! En effet, les soldats des 3 civilisations sont identiques, à savoir des épéistes, des lanciers et des archers, que vous pouvez d’ailleurs placer sur vos diverses tours de garde afin d’attaquer les assaillants à distance. Au fur et à mesure que vous satisferez votre dieu en alcool, ce dernier vous offrira des « promotions » pour vos fantassins. De simples soldats, ces derniers monteront en grade et avec eux leur force et leur résistance. Mais c’est LA SEULE différence notoire entre 2 unités de combat ! Deux épéistes au niveau soldat, qu’ils soient chinois, romains ou égyptiens, auront donc la même force.

meme the settlers 3 avec armée

Dans The Settlers III, mieux vaut un peu trop que pas assez… (source : inconnu)

Seule possibilité de gagner les combats donc : arriver en nombre supérieur contre l’adversaire. Et encore ! Si vous vous placez en tant que belligérant, vous aurez donc à subir les assauts des archers logés dans les tours, qui affaibliront vos soldats au combat. Autre petite nuance : les prêtres de chaque civilisation qui, eux, possèdent des pouvoirs alternatifs selon leur origine. De même que pour la montée en grade de vos soldats, les pouvoirs de vos prêtres se rechargent au fur et à mesure que vous abreuvez vos dieux. Et si les pouvoirs « basiques » ne sont guère cruciaux pour le combat (rendre une terre fertile désertique par exemple), les pouvoirs « de pointe » pourront modifier l’issue de la bataille : faire changer de camps une poignée de soldats, affaiblir les soldats adverses… Bref, de quoi mettre le dawa dans les rangs de vos adversaires !

Conquérir, se faire conquérir… et aller boire un godet

Au final, même au niveau du scénario, The Settlers 3 ne brille pas par son originalité. On se retrouve à conquérir des territoires appartenant à d’autres peuples… pour finalement les reconquérir par la suite lorsqu’on change de nation.

Récupérer des matériaux de construction, engager des ouvriers, développer les ressources et les vivres, mettre une armée sur pied puis les envoyer conquérir le voisin… Rien de bien inhabituel pour un jeu de stratégie. On appréciera le côté « mignon » et non violent du jeu, une système de gestion poussé même si rapidement rébarbatif ou encore quelques particularités comme la gestion des effectifs. On a par contre été rapidement ennuyé par certaines fonctions manquantes (alors que présentes dans bon nombre de jeux de stratégie de l’époque), comme les raccourcis pour les touches de pré-sélection des unités en bataille.

Si vous aimez le genre, The Settlers 3 vous offrira un amusant retour dans le passé avec un petit soft somme toute divertissant, mais néanmoins moins prenant que les grands noms de la stratégie sur PC. A savoir que le jeu n’est trouvable en version dématérialisée que sur GoG, mais avec son extension et ses bonus pour moins de 10€, ce qui n’est pas très onéreux pour une durée de vie remarquable !

Informations techniques

Développeur et éditeur : BlueByte Software
Date de sortie : 30 Novembre 1998
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Stratégie
Durée de vie : Plusieurs dizaines d’heures avec l’extension
Cote au 31/11/2018 : 9,99€ en version dématérialisée sur GoG, 10e en boîte originale

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