OkunoKA Madness – Switch et PC
Depuis sa création, le jeu vidéo s’est régulièrement inspiré de lui même, les premiers jeux du genre faisant souvent office de modèle à une ribambelle de nouvelles créations. On a longtemps parlé de Doom-like, et on parle encore aujourd’hui de jeu à la Dark Souls. Volontairement ou non, les jeux s’inspirent donc, et, quand la ressemblance est volontaire, il est important de faire la distinction entre l’inspiration, l’hommage, et surtout, la copie. Spoiler : ça sent pas bon pour OkunoKA Madness.
Un jeu comme Shovel Knight réussit très bien à mélanger les différentes mécaniques de Duck Tales, Dark Souls et Mega Man. D’autres, en revanche, n’arrivent qu’a être des copies carbone d’autres jeux, en changeant simplement le style graphique, comme ce fut le cas à l’époque pour The Great Giana Sisters, clone éhonté de Super Mario Bros.
Funfact pas fun : le jeu dont je vais vous parler semble avoir tiré toute son inspiration d’un jeu aux mêmes initiales appelé Super Meat Boy. Parlons donc de OkunoKA Madness.
Pour le plaisir des oreilles pendant la lecture de ce test…Scénario d’OkunoKA Madness
Dans ce jeu, vous contrôlez KA, sorte de Yoshi bleu sous cocaïne, avec une langue à faire pâlir n’importe quel actrice X. Le méchant Robotnik Os cherche à transformer tous les habitants du monde des âmes en machines, et c’est à vous de les sauver. Voilà. C’est tout. Et encore, ce que je vous raconte est littéralement ce qui est indiqué dans la fiche du jeu, rien dans les “cinématiques” du jeu ne laisse comprendre un scénario pareil. Mais bon, soit, le scénario de Super Meat Boy, à défaut d’être compréhensible, ne brillait pas non plus par sa richesse, passons donc au point qui va fait vraiment mal, le gameplay.
Gameplay : c’est pas joli de copier…
N’y allons pas par 4 chemins : Ce jeu est un clone à peine déguisé de Super Meat Boy.
Petit rappel de rigueur : Meat Boy est un jeu sorti en 2008 en Flash, puis en 2010 sur Xbox 360 et PC, avant d’être disponible sur environ toutes les plateformes existantes (sauf peut-être la Ouya, RIP). On y incarne Meat Boy, petit bout de viande dont la copine, Bandage Girl, se fait enlever par le Dr Fetus. Le jeu est alors une succession de niveau dans lesquels il faut rejoindre Bandage Girl.
Le jeu en 2D vue de côté, est très nerveux, difficile, mais les réapparitions après les morts sont très rapides, ce qui évite toute frustration. Certains niveaux comportent un pansement un peu plus galère à récupérer. Le jeu fait par ailleurs plusieurs références à d’autres jeux indés de l’époque (Braid, Bit Trip Runner, etc…), permettant même de changer de personnages avec des nouvelles propriétés, ainsi que des Warp Zone, envoyant Meat Boy dans des mondes rétro et pixelisés.
Bien, la mise au point étant effectuée, voyons ce qu’il en est du côté de OkunoKA Madness : jeu de plateforme en 2D vu de côté, très nerveux, difficile, avec réapparition rapide en cas de mort, et dans lequel il faut sauver un habitant du monde des âmes à chaque niveau, avec présence de Warp Zone, et parfois de collectable à récupérer. Ça ne vous rappelle rien ?
Pire, le jeu se permet de copier la formule, mais pas son gameplay millimétré. On se retrouve donc avec des contrôles moins précis, qui, sans être affreux, ne sont clairement pas au niveau du jeu original.
Et si on en rajoutait une petite couche ? Non content de copier environ tout ce qui caractérise Super Meat Boy, OkunoKA Madness copie également des niveaux. Oui oui, vous m’avez bien lu. Plusieurs niveaux sont recopiés tel quel, à commencer par tous les niveaux tutoriels. Appelez ça comme vous voulez, mais me concernant, on est au niveau du plagiat.
Alors certes, tout n’est pas noir au pays d’OkunoKA, le jeu se permet d’ajouter un élément de gameplay qui changera la conception des stages, et l’éloignera alors de son ainé. Au bout de quelques niveaux, KA aura la possibilité de faire apparaître ou disparaître certaines plateformes bleues à l’aide d’une touche. Le principe sera alors d’alterner, parfois plusieurs fois, pour passer à travers une plateforme avant de la faire réapparaître et s’appuyer dessus. Cette mécanique de gameplay sera ajoutée 3 fois, ce qui permettra de gérer, à la fin, 3 plateformes : Bleue, Rouge et Jaune. Évidemment, faire apparaître une des couleurs fera disparaître les 2 autres, donnant alors un aspect plus technique et puzzle aux niveaux, et surtout aux boss qui exploiteront ceci à fond. Personnellement, je ne recherche pas de la réflexion quand je joue à un jeu de plateforme survitaminé, mais pourquoi pas.
Graphismes et sons
Je vous fais un prix de groupe pour les graphismes et le son : Horrible. Il n’y a pas grand chose à sauver ici, et le jeu semble parfois été réalisé par un enfant, tant les couleurs sont criardes. On a l’impression de retrouver un univers à la Rayman (tiens, encore une inspiration ?), mais sans cohésion ni cohérence. Les habitants du monde des âmes ressemble bien trop aux Lums, et la palme de l’originalité revient à l’animation de KA lorsqu’il en récupère un : il l’avale avec sa langue, avant de le recracher tout propre par… son cul. La classe.
Rien ne va dans cet univers, les animations semblent quasi inexistantes, avec des ennemis et des bosses qui “glissent” sur l’écran. Niveau immersion, on repassera.
L’habillage sonore quant à lui est encore plus désastreux. Que ce soit les bruitages ou les “voix” agaçantes ou les musiques sorties d’une comptine pour enfant, le jeu ne nous fait pas rêver, et on est bien loin des musiques entrainantes de Danny Baranowsky.
Conclusion
Au final, et après tous ces défauts, est-ce que je peux recommander OkunoKA ?
Et bien la réponse va vous étonner, mais : ça dépend.
Le jeu est clairement un gros plagiat sur de nombreux aspects, ne s’en cache même pas, et n’a aucune identité visuelle ou sonore qui vous fera revenir.
Reste qu’il se permet d’être un peu original sur certains aspects, et peut vous faire passer un bon moment, si vous arrivez à passer au-delà de ses problèmes.
Le jeu est donc à réserver donc aux amateurs de plateforme qui ont déjà poncé à fond Super Meat Boy et souhaitent un peu de nouveauté dans l’univers des jeux de plateforme 2D, et qui ne sont pas dérangés par toutes ces histoires de copie, clone ou plagiat.
Pour ma part, c’est un gros non négatif. Si vous ne l’avez pas encore fait, jouez plutôt à Super Meat Boy.
Merci à Ignition Publishing pour la version presse du jeu.
Informations techniques
Développeur : Caracal Games
Editeur : Ignition Publishing
Date de sortie : 20 juillet 2020
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Jeu de plates-formes
Durée de vie : environ 5 heures
Cote au 10/01/2020: 14,99 euros sur toutes les plates-formes