Fury of the Furries – Amiga, PC DOS, Mac
Dans l’enfer des jeux DOS qui marchaient une fois sur deux, une bande de boules de poils multicolores ont tiré leur épingle du jeu. Edité par Kalisto, sorti également sur Mac OS et Amiga, Fury of the Furries propose un jeu 2D entre plate-forme, action et réflexion… mais surtout beaucoup d’humour.
Les Tinies, adorables boules de poils exécrables
Les plus anciens d’entre-nous remarqueront peut-être la ressemblance avec les Skweek, ce jeu de réflexion entre Bomberman et… rien d’autre, édité par Infogrames en 1989. Ça tombe bien, Fury of the Furries reprend le design des Skweek (et notamment des Tiny Skweek), mais sans pour autant garder le gameplay… loin de là.
Cette fois-ci, c’est un pur jeu de plates-formes que nous offrent Atreid et Kalisto (et non plus Infogrames ou Loriciel, mais qui reste tout de même dans le cercle très fermé des développeurs français), sans pour autant ôter totalement la dimension « réflexion et casse-tête ».
Aux commandes, 4 Tinies, petites masses de fourrure gracieusement dotées par la nature de mains et de gigantesques pieds, qui vont traverser leur planète nommée Sklumph, afin de délivrer leur souverain des griffes du terrible Evil Tiny.
Bizarrement, l’intro nous montre un vaisseau spatial s’écrasant sur Sklumph… Pourquoi les habitants sont-ils partis de leur planète originelle, et surtout, pourquoi s’écrasent-ils au lieu de se poser (ça doit faire cher la sortie spatiale…) ? Personne ne le sait ! On observe juste que l’un d’entre-eux (le seul qui n’est pas lâche quoi) part en quête du château, en plein milieu du désert.
Difficile de dire alors si c’est en fait 4 Tinies qui partent à l’aventure, ou un Tiny qui se transforme. Dans tous les cas, il va falloir traverser les multiples paysages dangereux de Sklumph afin de coller sa tatane au père Evil Tiny.
Lassos, bulles et autres Kaméhaméhas…
Vous l’aurez compris, l’intérêt de posséder quatre personnages est de disposer de quatre capacités différentes. Un peu comme les quatre Tortues Ninjas, en somme…
Fury of the Furries commence avec plusieurs niveaux en milieu désertique. Pour se faire la main, on vous donne d’abord le Tiny jaune. Tous les personnages ne sont pas disponibles dans l’ensemble des niveaux : certains y sont injouables, d’autres seront déblocables grâce à des « portails » de couleur.
Il est évident que, à la vue des aptitudes de chacun des Tinies, certains ne sont d’aucune utilité dans quelques niveaux. Rappelons rapidement les capacités de chacun :
Le Tiny jaune peut envoyer des boules de feu. Sa manière de charger son tir vous rappellera assurément un célèbre personnage de manga. C’est le seul Tiny réellement offensif !
Le Tiny vert est assurément le plus utile : il lance une liane vous permettant de vous accrocher sur toute surface, même verticale ! On pourra réduire et augmenter la taille de la liane, ainsi que se balancer. Mais là, la maniabilité laisse fortement à désirer, surtout lorsque vous êtes au-dessus d’un lac d’acide…
Le Tiny rouge dévore la pierre, afin de pouvoir creuser des galeries dans la roche. Peu utile, surtout qu’il n’est possible de creuser que certaines roches…
Le Tiny bleu est le seul qui peut plonger sous l’eau (les autres ne peuvent que flotter). Il peut également envoyer des bulles pour se défaire de ses ennemis.
Il faudra évidemment switcher relativement souvent dans chaque niveau afin de pouvoir avancer ou trouver des raccourcis qui vous feront gagner de précieuses secondes. Car oui, chaque niveau est chronométré… Et ça n’arrange en rien la difficulté du soft.
Des skis à la place des pieds
Vous jouez donc dans un univers 100% 2D, basé sur le principe de la plate-forme. L’ensemble de vos Tinies peut donc courir, sauter et nager (au moins à la surface). Mais c’est là que ça se complique…
Vous les excuserez, les Tinies ne sont que des petites boules de poils. Ne vous attendez donc pas à des performances à la Ussain Bolt, loin de là.
Au menu des difficultés énervantes et particulièrement nocives pour votre compteur de vies (et pour vos nerfs en passant) que vous réserve Fury of the Furries :
- Les Tinies ont besoin d’une certaine distance avant d’atteindre leur vitesse de pointe. Veillez donc à prendre de l’élan pour les sauts longs. Et si une plate-forme est trop courte me direz-vous ? Bah… vous vous débrouillez.
- Tels ces si amusantes balles rebondissantes avec lesquelles nous avons tous joué dans notre enfance (et cassé plein de vases en même temps), les Tinies rebondissent sur les surfaces. Verticales et horizontales. Histoire que si vous avez besoin d’atterrir sur une plate-forme réduite, vous finissiez, 3 fois sur 4, dans l’abîme à côté. Si môôôsieur.
- De la même manière qu’ils mettent du temps à accélérer, les Tinies mettent autant de temps à freiner qu’une Ferrari lancée à fond et équipée de freins tambours et de pneus d’une sombre marque thaïlandaise. Histoire de finir à nouveau dans ledit précipice. Si si si…
Évidemment, les vies sont chères et rares, et s’envolent donc très rapidement. Heureusement, il est possible de sauvegarder, en moyenne, une fois tous les 3 niveaux. Mais c’est souvent le troisième niveau qui vous posera des problèmes…
Fury of the Furries, c’est dur, mais bordel que c’est drôle !
Ne soyons pas défaitistes, loin de là : même si Fury of the Furries est dur, il reste tout de même un jeu de bonne facture. C’est ça, la french touch ! Rappelez-vous que c’est Infogrames qui fut à l’origine de la licence…
On découvre avant tout un univers riche, coloré (normal…) et qui a le sens du détail, malgré ses quelques pixels. Les types d’ennemis sont nombreux, les décors variés et les niveaux comportent tous leurs spécificités. On ne s’ennuie donc pas dans Fury of the Furries !
Les énigmes ne sont pas foncièrement difficiles, mais demandent tout de même de faire chauffer un minimum la matière grise, et surtout, il est impossible de faire marche arrière si vous vous êtes trompés… On comprend au moins, pour ce jeu, l’utilité de la fonction « suicide » installée par les programmeurs.
Mais surtout, on sourit beaucoup ! Fury of the Furries est bourré d’humour potache, à commencer par les personnages qui ne sont pas avares en mimiques. Les ennemis ne sont pas effrayants pour un sou, et les décors participent à l’ambiance détendue du soft. Un jeu français, difficile, coloré et où on rit beaucoup, ça vous rappelle rien? Mais si, l’ami Rayman sur PS1 !
On remarquera également les nombreux clins d’oeil et autres références : Dune, Indiana Jones, Star Wars… et même Infogrames avec un tattoo ennemi avec les célèbres trois bandes de couleur !
Enfin, on soulignera également la présence d’une double bande son géniale (double car il est possible de choisir la version « funk » et la version « calme ») à écouter ci-dessous. Malheureusement, cet OST est légèrement différent selon la machine… et ici, c’est l’Amiga qui remporte la palme avec la version la plus satisfaisante.
Manque de bol (ou pas), Fury of the Furries est téléchargeable gratuitement en abandonware et en utilisant les lecteurs D-Fend Reloaded ou DOSbox. Et ça, un bon soft gratuit, ça se refuse pas.
Informations techniques
Développeur : Atreid Concept
Editeur : Kalisto Entertainment
Date de sortie : 1994
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Plate-forme / Réflexion
Durée de vie : Environ 6-7h… si vous ne mourez pas trop !
Cote au 25/01/2013 :
Version Amiga : 15-20€ en complet / Version DOS gratuite en abandonware