Killer Instinct

par Mathieu

 

La boite du jeu retro-gaming Killer Instinct sur Super NintendoKiller Instinct – Super Nintendo / SNES

Après avoir brillé avec Donkey Kong Country quelques mois plus tôt, Rare sort en 1995 un jeu de combat aux graphismes novateurs, empruntés au célèbre gorille, après l’avoir premièrement adapté sur borne d’arcade. Violent et relativement difficile, Killer Instinct est vite remarqué de par son système de jeu et la diversité de ses combos.

 

Tuer dans la cour des grands

Lors de sa sortie fin 1995, Killer Instinct arrivait dans un segment qui avait déjà élu ses représentants principaux : Street Fighter, avec le second opus qui faisait la loi depuis 1992, et Mortal Kombat, qui sort la même année sa 3e édition en arcade.

Ryu de Street Fighter et Scorpion de Mortal Kombat s'affrontent

Deux licences qui se livraient un combat sans merci dans les 90's

Si nombre de joueurs étaient alors adeptes du jeu de Capcom, notamment pour son gameplay prenant, d’autre préféraient l’aspect gore et ultra-violent, qui ne faisait qu’accroître au fil de éditions, du Mortal Kombat de Midway. Deux styles, deux jeux. Et il fallait arriver à créer un nouveau segment, si ce n’est, au mieux, réconcilier les deux.

 

C’est bien ce que sont arrivés à faire les génies de Rare, studio alors auteurs de véritables perles dans le jeu vidéo, dont la plus récente est Donkey Kong Country sur Super Nes, mais qui offrira aussi plus tard à la Nintendo 64 certains de ses plus grands jeux, dont GoldenEye 007, Perfect Dark ou Banjo et Kazooie.

 

C’est en suivant l’exemple graphique utilisé pour le sympathique gorille que Rare a construit son jeu de combat. Entre les personnages dessinés de SF2 et la technique de personnages digitalisés de MK, qui offrait un aspect un peu moins 2D, Rare balance son Killer Instinct sur le marché avec de meilleurs rendus 3D, et sans la raideur d’un MK. Génial.

 

La cartouche noire du jeu Killer Instinct sur Super Nintendo

La célèbre cartouche noire, que tous ont remarquée au moins une fois

Et puis Rare et Nintendo décident de prolonger la différence visuelle en magasin : la cartouche du jeu est entièrement noire, et restera l’unique jeu Super Nintendo avec une cartouche de cette couleur. Au moins c’est pratique pour la retrouver parmi votre pile de jeux en loose…

 

Mais Killer Instinct ne s’arrête pas là : il emprunte, il améliore. Avec un nom pareil, le jeu ne peut se permettre d’être gentillet : il doit être violent tout comme MK. Mais il doit offrir également un bon gameplay pour satisfaire ceux qui cherchent plus que des bons graphismes. Et le pari semble avoir été réussi.

 

Plus de combos, plus de style !

Killer Instinct ne brille pas par l’abondance de ses personnages jouables, qui sont au nombre de 10; pourtant, ils sont variés, ont tous leur charisme, leurs bons et mauvais côtés, mais surtout leurs enchaînements de coups. Un ninja aux faux airs de Ryu (qui balance aussi des Hadoken…), un robot super-intelligent, un squelette, un raptor, un loup-garou… Aucun des personnages ne passe inaperçu.

Ce qui est beaucoup plus absent, c’est l’histoire. Ici, on se bat pour se battre. Il y a bien quelques fois mention d’Ultratech, une entreprise d’armement très puissante qui organise ce tournoi pour mettre en essai ses produits et inventions. Mais ça s’arrête là. Et si vous terminez le jeu avec suffisamment de points, vous aurez droit à une fin avec deux images animées, autour du personnage utilisé. Très classique.

 

Spinal lance un combo dans Killer Instinct sur Super Nintendo

Les combos seront le meilleur moyen de gagner... ou de se faire ratiboiser

Non, la véritable force de Killer Instinct vient de ses enchaînement de coups et surtout de ses combos dévastateurs. Chaque personnage possède de nombreux coups, de plus que même les boutons L et R servent dans le combat. Si des combos « habituels » sont évidemment présents (projections, téléportations…), c’est dans le système d’enchaînement de coups que Rare a innové.

 

Difficiles à prendre en main, les combos seront votre meilleur moyen de vaincre les ennemis ardus qui trônent en haut de la série en mode arcade. Allant de 3 coups à plusieurs dizaines, un ennemi peut être défait à l’aide de seulement quelques enchaînements… une fois que vous aurez un peu l’habitude du jeu bien sûr ! N’espérez donc pas envoyer des combos multiples au bout d’une heure de jeu. C’est plutôt vous qui aurez tendance à en manger…

 

Les combats par round, c’est has been…

Fait unique encore aujourd’hui dans le jeu vidéo, Killer Instinct ne fonctionne pas par rounds. Chaque adversaire dispose d’une double barre de vie, à vous de la gérer ! Un temps mort est placé à chaque fois d’un des deux combattant termine une de ses deux jauges; l’autre reste alors à son niveau actuel.

 

Le système des barres de vie de Killer Instinct est innovant

Vaincre un adversaire ayant plus d'une barre de vie devient difficile, mais pas impossible

Le principe a peut-être tendance à dynamiser le combat, mais surtout à gratifier la valeur d’un joueur : s’il se débrouille bien, un personnage peut déjà fortement entamer la seconde barre de vie de l’adversaire, en puisant encore sur les réserves de sa première. A contrario, si vous passez à la deuxième barre le premier, le challenge sera globalement plus ardu, puisque votre adversaire possèdera un avantage non-négligeable. Mais le challenge est loin d’être impossible.

Bien sûr, dès la moitié de l’échelle du mode arcade, les ennemis auront tendance à sérieusement entamer votre barre, et il vous arrivera bien souvent d’être ce premier à passer sur l’inquiétante barre rouge. Il est alors temps de réagir et de balancer du lourd dans la tête de l’affreux en face.

 

Le jeu fut qualifié de relativement difficile pour ce genre de nouveautés; mais on est très loin de la difficulté d’un Mortal Kombat 3 Ultimate. A chaque échec, vous pourrez reprendre au combat où vous vous êtes arrêté : les Retry sont illimités, et on peut à volonté changer de personnage. Plusieurs settings sont disponibles, dont l’automatisme des combos, ou simplement la difficulté à 6 niveaux, quantité par un nombre d’étoiles. Alors si on arrive pas, on fait pas le têtu, et on descend d’un niveau.

 

Garder le fun, surtout à plusieurs

Une fatality dans le jeu Killer Instinct

Une fatality avec un squelette qui brûle, ça ne vous rappelle rien ?

Même si, à l’instar de MK, Killer Instinct se déroule sur une ambiance sombre et plutôt glauque, le jeu n’oublie pas le fun ni l’humour. Le soft de Rare emprunte donc le système des Fatalities de MK, plus quelques extras : la belle Orchid qui s’effeuille, Sabrewulf compresse son adversaire dans une boîte de conserve… Et même des « Humiliations », où vous faites danser le vaincu sur une musique bien vintage, dans la même veine que les « Babalities » de Mortal Kombat. Bref, de quoi se pavaner après une victoire.

Les possibilités du jeu sont tout de même réduites : un mode un joueur en arcade où vous affrontez les autres personnages, plus l’habituel boss PNJ (sauf grâce à un affreux code…), un mode deux joueurs et un mode entraînement.
La seule véritable nouveauté, et qui est une bonne surprise, vient du mode « Tournoi », où 8 joueurs peuvent entrer dans la bataille. Le mode ne se construit pas comme un tournoi à niveaux, mais plutôt comme un championnat, où tout le monde s’affronte, et le vainqueur sera celui avec les meilleurs stats.
Innovant, et bien sympa pour les soirées entre potes. Comme finalement l’ensemble du jeu : une nouvelle victoire de Rare, qui donnera la création d’un Killer Instinct 2 uniquement en arcade, et un Killer Instinct Gold sur Nintendo 64. Après mésentente entre Rare et Nintendo, la licence est abandonnée. Mais on parle d’un possible Killer Instinct 3 sur console Next-Gen, avec la Xbox 360 en chef de file, suite à l’abandon des droits de la part de Nintendo, qui laisserait libre court à Rare. Ça pourrait être bien…

Informations techniques

Développeur : Rare
Éditeur: Nintendo

Date de sortie : Août 1995
Nombre de joueurs : 1 à 8 joueur
Style de jeu : Combat
Durée de vie : Environ 45 min pour le mode arcade
Cote de prix au 21/10/2011 : 5€ en loose, 10-12€ en complet (selon état)

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