Aggelos – Nintendo Switch/PS4/Xbox One/PC
Dans le jeu vidéo ou comme dans tout autre média – le cinéma au hasard – des modes viennent et s’en vont. Depuis deux ans, la mode est au retour des « Wonder Boy Like ». Après le très bon Wonder Boy : The Dragon’s Trap chez Lizardcube et Monster Boy and the Cursed Kingdom de The Game Atelier, c’est au tour d’Aggelos de pointer le bout de son nez sur les consoles de salon après sa sortie l’année dernière sur PC. Au programme : beaucoup de Wonder Boy, une pincée de Zelda II et un zeste de Metroid. La recette va-t-elle prendre ? Rien n’est moins sûr. Si Aggelos joue à fond le trip 8-16 bits, on peut regretter un certain manque d’ambition.
Une ode aux jeux 8-16 bits
Comme tous les jeux dont il s’inspire, Aggelos reste dans le classique. Un royaume à sauver, une princesse en danger, un inconnu qui se révèle être l’élu. Voilà dans les grandes lignes, l’histoire d’Aggelos. Pour être plus précis, le royaume de Lumen doit faire face à un mal venu d’un autre univers. Votre avatar devra sauver le monde en récoltant quatre artefacts pour détruire le grand méchant.
Évidemment, chaque artefact vous mènera dans quatre régions différentes. Vous aurez le droit aux classiques régions aquatiques, volcaniques ainsi qu’aux régions de la glace et de la forêt. Rien de surprenant mais le charme du pixel art fait toujours autant d’effet sur nos petits cœurs de retrogamers biberonnés au Golvellius, Wonder Boy et autres Zelda. Les studios de Storybird et Wonderboy Bobi ont fait du beau travail notamment sur les régions aquatiques et volcaniques. C’est très coloré. Les couleurs pimpantes éblouissent nos yeux de trentenaires ou futurs trentenaires. Néanmoins, on peut regretter un manque d’audace dans la représentation de zones classiques pour ce type de jeu. Des jeux comme Shovel Knight ont su rendre hommage à leurs aînés tout en apportant une patte artistique plus intéressante.
La musique elle-même fait l’objet d’un soin important pour rendre les sonorités aussi proches que celle d’une Mega Drive ou d’une Master System. Les thèmes sont entêtants et restent assez variés pour éviter la redondance et la lassitude.
Au niveau du gameplay, Aggelos reste très classique également. Au départ, vous aurez uniquement la possibilité de donner un simple coup d’épée. Au fur et à mesure de votre pérégrination, vous aurez la possibilité d’apprendre de nouvelles techniques ainsi que de nouvelles magies pour battre des ennemis de plus en plus puissants ou atteindre des plates-formes alors jusque-là inaccessibles.
Comme dans les jeux d’époque, Aggelos se prend rapidement en main et reste très facile d’accès. La courbe de progression du jeu est bonne et permet aux joueurs occasionnels de saisir rapidement toutes les possibilités du jeu. Toutefois, certaines actions sont parfois difficiles à exécuter pad en mains (pad Switch !), notamment l’attaque vers le bas. L’animation n’est pas toujours claire et on ne sait pas toujours si l’épée est vers le bas ou si le personnage a rengainé son épée. De plus, certains passages où le saut est important conduiront à quelques crises de rage après plusieurs essais infructueux pour atteindre une plate-forme convoitée.
En effet, si la plupart du temps Aggelos est indulgent sur le timing et la précision des sauts, certains passages le seront moins. Par exemple, dans le Temple du Feu, il y a des passages exigus qui vous donneront quelques migraines.
Cependant, contrairement à un Wonder Boy, Aggelos est très facile, voir peut-être trop facile. La plupart des ennemis ne vous poseront aucun problème et seuls les boss vous donneront un peu de fil à retordre.
En somme, Aggelos est jeu d’action-aventure qui se laisse agréablement jouer. Malheureusement, après une heure ou deux, un terrible constat se fait. Cela reste trop banal pour rentrer dans le panthéon des jeux néo-retro indé.
Des défauts de jeunesse
Tout d’abord, Aggelos reste bien trop sec dans sa narration ou dans la caractérisation de ses personnages pour espérer de l’empathie venant des joueurs. En effet, si quelques animations permettent de faire comprendre les émotions des personnages, la plupart du temps le joueur n’aura droit qu’à de pauvres dialogues pour éveiller son intérêt sur le monde de Lumen. Certes, les jeux 8 bits ne brillaient pas forcément pas leurs narrations mais ils arrivaient à caractériser tellement bien leurs boss ou leurs personnages que leurs backgrounds se comprenaient instantanément. Pour reprendre l’exemple de Shovel Knight, à travers leurs attaques, leurs costumes et les quelques dialogues, le joueur comprenait rapidement la petite histoire derrière chaque boss. Ce n’est pas le cas dans Aggelos. Si les boss font référence aux modèles passés, on aurait pu espérer mieux qu’un gros dragon ou qu’une grosse araignée sans caractérisations particulières. Comme dirait l’autre, c’est basique.
De manière générale, Aggelos pêche cruellement par son manque d’audace. Le jeu reste engoncé dans son devoir de mémoire envers les jeux de notre enfance et peine à se trouver une véritable DA, une véritable atmosphère. Ce n’est pas que le jeu est désagréable, loin de là, mais après avoir écumé plusieurs heures sur les cadors du genre, le jeu de Storybird et Wonderboy Bobi ne surprend pas.
Enfin, pour les anglophobes, Aggelos possède une traduction plus que correcte pour les quelques lignes de texte présentes dans le jeu. On notera quelques bugs d’affichage mais absolument rien de gênant pour continuer sa progression.
Le manque d’originalité n’est pas toujours un problème en soi surtout pour un jeu-hommage comme Aggelos mais chez Retro-Games.fr, nous n’apprécions que peu les jeux ayant des bugs qui vous empêchent de finir le jeu. Malheureusement, le portage du jeu sur Switch s’accompagne d’un bug empêchant de finir le jeu vers sa fin. Récemment, les développeurs du jeu ont annoncé sur leur twitter un patch pour corriger ce bug dans les prochains jours. En l’état actuel des choses, nous ne pouvons vous conseiller le jeu malgré les qualités que nous avons pu énumérer dans cette critique. Évidemment, quand le problème sera réglé, nous n’hésiterons pas à rajouter quelques lignes sur l’article concernant la correction de ce bug et de la longévité du titre. A l’heure actuelle, le jeu semble très court avec quelques quêtes annexes pouvant rallonger d’une heure ou deux la durée de vie du titre.
Pour conclure, Aggelos est un jeu plus que sympathique qui rappellera de bons souvenirs aux retrogamers mais qui manque clairement d’une patte artistique pour marquer les esprits. Cependant, il faut garder à l’esprit que les petits gars de Storybird et de Wonder Bobi sont peu nombreux et qu’ils sauront – pour un prochain titre – corriger les quelques défauts que l’on a pu constater dans Aggelos.
De plus, malgré son petit prix, nous vous conseillons pour le moment de ne pas le prendre sur Switch sous peine de vous retrouver coincé vers la fin du jeu.
Merci à PQube pour l’exemplaire presse de Aggelos sur Switch.
Les meilleurs prix pour Aggelos
En dématérialisé sur Steam : [button link= »https://www.g2a.com/r/aggelos-steam » type= »big » newwindow= »yes »] Lien G2A[/button]
Informations techniques
Développeur : Storybird Games
Éditeur : PQcube
Date de sortie (Switch) : 25 avril 2019
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : action-aventure
Durée de vie : environ 5-6 heures
Cote au 09/05/2019: 13 euros sur le Nintendo Eshop
1 commentaire
La nostalgie du 8-16 bits semble de plus en plus forte…même chez les plus jeunes qui n’ont pas grandi avec…étrange tout de même…??