Vairon’s Wrath

Vairon’s Wrath – PC Steam

Dans le jeu vidéo, c’est comme dans une boîte de chocolats ou un meuble Conforama : des fois t’es agréablement surpris, de fois plutôt déçu; et là je dois avouer que je suis plutôt tombé sur une commode en contreplaqué avec une peinture chêne massif. Pourtant, Vairon’s Wrath avait tout pour plaire au NeoRetrogamer… sur le papier.

On vous avait déjà parlé de Vairon’s Wrath il y a pas mal de temps lorsque les concepteurs Myoubouh Corp, indépendants et motivés, nous ont contacté pour nous parler de son développement. Les premiers screenshots, l’annonce du gameplay et les quelques surprises, notamment des samples signés par Josh Mancell, dont on avait déjà pu entendre le travail sur la bande son de Crash Bandicoot. En gros, on était chaud patate, Vairon’s Wrath avait tout pour être un nouveau hit NeoRetro : des bases solides tirées des meilleurs jeux d’Action-Aventure de l’époque 8 et 16 bits, un respect du Gameplay de cette époque tout en apportant des nouveautés, une belle bande son, une histoire qui se tient et des graphismes travaillés.

Disons que, malgré notre sentiment, le contrat est rempli; mais le résultat nous semble tout de même bien décevant par rapport à nos attentes. Ou peut-être que c’était ces dernières qui étaient trop élevées ?

Un jeu d’action-aventure (trop ?) à l’ancienne

L’équipe de Myoubouh Corp. nous avait appâté avec une description alléchante : un jeux d’action/aventure Zelda Like rempli et travaillé, avec des mécanismes rétro et une bande son soutenue. Au démarrage du jeu, on découvre effectivement un jeu en 2D 3/4 très coloré, qui nous rappellera évidemment l’indémodable A Link to the Past. Si les plates-formes sont assez carrées et basiques, la variété est là et les sprites d’arrière-plan sont assez jolis. Ceux des personnages et des ennemis sont beaucoup plus basiques (les personnages font « patate ») mais on est étonné par un point : lors des phases de dialogues (en français, merci !), les avatars des personnages sont non-seulement travaillés (on sent l’inspiration manga, et en particulier celle d’Akira Toriyama, le papa de Dragon Ball) mais également très variés puisque chaque avatar revient très rarement. Le sens du détail, c’est important.

Voilà, ça c’est le héros avec son swag de Saiyan du bled et sa copine aux gros tchoutchs. Simple. Basique.

Le scénario semble l’être beaucoup moins par contre… Vairon est un jeune orphelin ayant grandi dans un petit village où il a été élevé et entraîné par le chef du village après la mort mystérieuse de ses parents. Ivre d’aventure, il sollicite régulièrement le chef pour être autorisé à partir parcourir le monde. À force de refus, le jeune insolent ne trouve rien de mieux qu’aller explorer une grotte interdite (placée à 5 minutes de marche du village, quand même…) et y libérer un effroyable démon qui va non seulement ravager tout son village mais également zigouiller sa petite copine aux cheveux blonds et à la poitrine généreuse (Japon power !) devant ses yeux. Ne pouvant rien faire face à la horde de démons puisqu’il reste un petit c*n prétentieux, il fuit le village en feu pour mieux préparer sa revanche.

On est dans l’axe (trop) connu du jeune guerrier présomptueux et vengeur, mais après tout, le jeu a été développé dans une optique rétro. Mais nombre de jeux des années 90 avaient déjà montré mieux…

Explorer, chercher et combattre

On doit l’avouer, le monde de Vairon’s Wrath est quand même assez grand !

Le déroulement du jeu est donc plutôt simple et mêlant les principes d’un jeu d’aventure au RPG, exactement comme un Zelda 2D : vous atterrissez dans un lieu où vous trouvez des PNJ qui vous donnent des quêtes secondaires qui vous entraînent vers la suite de la quête principale, et ainsi de suite. Il faut souligner que le monde est assez grand, ce qui permet d’envisager une durée de vie assez confortable… mais qui peut rapidement devenir un désavantage.

En effet, les quêtes sont malheureusement bien trop redondantes. L’équipe de Vairon’s Wrath est bien vite tombée dans la facilité des énigmes à aller-retour, une technique bien essorée et qui n’amuse plus personne. Le pire, c’est que ces dernières prennent souvent du temps pour pas grand chose ! On se dépêche donc de terminer chaque quête, en laissant parfois passer certains éléments volontairement. Dommage.

Le fil rouge n’est guère original, même si bien efficace vu son occurrence dans les RPG de l’époque : chaque quête principale vous amènera à rencontrer un nouveau sbire du Démon principal, qui fera office de boss; après une phase d’exploration, la rencontre avec de nouveaux PNJ et quelques énigmes, le boss se pointe, vous le poutrez (pas trop difficilement en plus) et vous recommencer tout ce joyeux chemin.

Quelques passage spéciaux permettent de diversifier un peu l’aventure, mais contrairement à certains jeux où on les attend impatiemment, dans Vairon’s Wrath on les fuit ! Descente d’une rivière en radeau, course d’obstacle… L’idée est bonne mais la réalisation est catastrophique. la plupart du temps, la faible portée de vue de la suite du parcours ne vous permet pas d’anticiper suffisamment vite le prochain obstacle, et la lenteur de réaction de votre personnage fait que certains obstacles sont impossibles à éviter, sauf si vous êtes déjà mort à cet endroit et connaissez donc le parcours. De plus, dans ces séquences spéciales, l’échec vous amènera au Game Over, vous obligeant à retourner à l’écran titre, recharger la partie… pour finalement revenir au même point. Un détail pas si important mais qui amène vitre de l’énervement et de la lassitude, qui ne pourra malheureusement pas être couvert par le peu de fun que nous offre le reste du jeu.

Des items mais peu de fun

Les items sont nombreux mais peu intéressants et pas pratiques à utiliser…

Comme tout bon Zelda-like, Vairon’s Wrath nous offre un inventaire assez fourni : épées comme armes principales, puis armes / objets secondaires assez classiques : grapin, arc… mais qui sont finalement assez peu utiles sauf pour l’évolution dans le donjon. Le grapin par exemple n’a qu’une force de frappe très limitée et ne permet pas de ramener un ennemi vers soi. On se retrouve au final à n’utiliser que l’épée, qui, en plus d’être assez peu efficace, possède une portée minable obligeant à se rapprocher le plus possible de l’ennemi et prendre des dégâts quasiment à chaque fois. Quelques épées ont l’intelligence d’intégrer un « pouvoir repoussant » qui vous permet de reprendre votre garde après chaque attaque, mais vous écopez généralement de dégâts si vous tombez sur des ennemis rapides, puisqu’il vous faut vous tourner avant de frapper, Vairon ne frappant que devant lui. Et je ne parle pas des ennemis possédant des attaques à distance…

La possibilité de ne tirer que devant soi avec une arme à longue portée limite également leur utilité, puisque les quelques cas où ces armes sont indispensables prennent place face à des ennemis possédant également des attaques à distance, et qui semblent bien plus rapides à dégainer que vous. Avec une vitesse de tir identique, c’est bien souvent l’ennemi qui vous atteint avant que votre propre flèche se plante entre ses yeux (s’il ne l’a pas esquivée d’ailleurs).

Les raccourcis pour l’utilisation d’items manquent également d’aspect pratique : certaines touches du clavier sont paramétrables, mais pas n’importe comment : certaines sont limitées à l’utilisation d’armes, d’autres pour les objets de soin… Au final, on ne peut choisir quels items placer dans un des slots disponibles, même si certains raccourcis nous sont inutiles et d’autres auraient bien aidé à accélérer le jeu.

Il tourne en rond, le Vairon.

Dommage, les décors de Vairon’s Wrath avaient tout d’un jeu de grand studio…

On ne le vous cache pas : après 3 tentatives de recommencer / poursuivre l’aventure de Vairon’s Wrath, la lassitude et l’ennui nous ont rattrapé à chaque fois. Impossible de finir le jeu tant certains passages sont ennuyeux ou énervants et dont l’ensemble de la dynamique du jeu n’arrive pas à nous « hyper » (prononcez « aillepé » et pas « ipère ») suffisamment pour s’accrocher au clavier.

C’est pas mauvais non plus et ça se joue entre 2 parties de BroForce et de Binding of Isaac, mais il faut vraiment être nostalgique de tous les petits défauts de l’époque. Compte tenu de toute la bonne volonté qu’on mis les développeur de Myoubouh Corp, on aurait préféré que l’équipe s’attarde d’avantage sur le gameplay, la fluidité et la jouabilité de Vairon’s Wrath plutôt que sur les avatars ou les musiques, excellentes d’ailleurs grâce au travail de monsieur Josh Mancell, dont on connait déjà le travail par la série des Crash Bandicoot. Déjà que le scénario a été bâclé, proposez un jeu vraiment fun, nôndidju !

Merci à Myoubouh Corp pour la version presse.

Informations techniques

Développeurs / Éditeurs : Myoubouh Corp.
Date de sortie : 27 mai 2016
Nombre de joueurs : 1  joueur
Style de jeu : Action RPG
Durée de vie :  On l’a pas fini… mais durée de vie assez correcte !
Côte au 23/07/2018 : 12,99€ sur Steam

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1 commentaire

Sébastien 28 mai 2019 - 18h18
Bonjour, J'avoue, je n'ai pas pris le temps de le finir moi aussi mais il semble prometteur et ses défis sont assez corsés par moment (même si abordables pour tout le monde). Il me rappelle, par certains côtés les premiers Zelda. D’ailleurs, le développeur a sorti un nouveau hit, non ? C'est bon signe. Un petit regret, certains donjons sont assez durs à parcourir au clavier. Le style et la personnalité du personnage font assez clichés, oui. Cependant, cela m'a fait assez rire. Il faut que je trouve le temps pour finir ce jeu indépendant français. :)
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