OlliOlli

OlliOlli – Steam / PSN

Après les gros bras de BroForce ou l’angoissante situation de Lone Survivor, Devolver Digital, l’éditeur qui monte en flèche, propose un jeu « pixel & 2D » basé sur le skate : OlliOlli.
Après avoir découvert les avantages des jeux de sport extrême sur console Next Gen, est-ce un pari osé ou juste fou de revenir à la 2D ?

Bon Dieu, qu’on en a tous mangé du jeu de skate étant gamin. Parce que le skate c’était classe, parce que les garçons ça fait du skate, ou même parce que dans sa vie de gamer, il fallait avoir joué, au moins une fois, à un Tony Hawk’s Pro Skater.

Même si raides et irréalistes, les jeux Tony Hawk’s Pro Skater ont été des références

Série de jeux qui s’est d’ailleurs fait largement détrôner, voir oublier, lors de la sortie sur premier Skate d’EA Sports sur PS3 et Xbox 360, empli de réalisme et de fun, bien loin de la piteuse licence d’Activision. Du coup, on avait un peu oublié ce qui peut se faire d’autre.

Avouons que le Mobile Gaming a un peu relancé les jeux de skate, BMX ou roller en 2D (Skater Boy ou BMX Boy par exemple), ce qui permet à Devolver et à son nouvel associé Roll 7 de ne pas semer sur un champ totalement en jachère. Oui mais voilà, est-ce que le jeu en vaut… la gamelle ?

OlliOlli, un pari aussi relevé qu’un Switch Double Hardflip sur 15 marches ?

Skater Boy sur Android était un excellent exemple de jeu de skate 2D simple et réussi

Je dois avouer que j’étais intrigué par ce jeu, notamment après avoir joué à quelques jeux de la sorte sur smartphone.  Si le principe était vraiment fun, c’est probablement parce qu’il suffisait de dégaîner son téléphone (ou tablette) favori et dans le train, sur la table du petit déjeuner ou même sur le petit coin (mon préféré) pour s’offrir une petite partie rapide. Les fonctions tactiles rendaient les possibilités bien minces, et c’est justement ça qui était fun : le minimalisme au service de la qualité.

Seulement là, on arrive sur plus grand écran, avec une ribambelle de touches potentiellement exploitables mais via un jeu en 2D, et donc aux possibilités graphiques très limitées. En gros, la recette est toujours la même : des plans horizontaux, des pentes et/ou des escaliers, des rails ou des curbs / ledges (oui je sais, c’est très technique comme discours, mais puisque je pratique la planche à roulettes, je préfère utiliser les bons termes) et . Et puis c’est tout. Vas-y pour faire quelque chose d’original là-dessus.

Rien que les menus proposent une interface graphique particulièrement moderne

OlliOlli surprend d’abord par son design : en exploitant habilement le pixel art, le jeu donne une impression de modernité avec des formes carrées mais néanmoins très actuelles, des couleurs flashy et une musique électro plutôt de bon goût. C’est peut-être pas grand-chose, mais ça marche sur le cognitif.

Mais globalement, tout le jeu possède un visuel bien agréable à l’oeil : si les graphismes sont bien ancrés dans la mouvance « 8 bits », malheureusement très en vogue auprès de nos amis hipsters et autres déchéances de la société moderne, ils raviront néanmoins les vrais retrogamers, dont toi, lecteur assidu, fais assurément partie.

Les couleurs chaudes du « héros », des indications et des objets viendront directement faire face aux couleurs moroses de la ville en fond (variant encore le blanc, le noir et le gris), permettent non seulement de faire le focus sur les éléments importants, mais en plus d’amener un style graphique inhabituel à un style de jeux vidéo particulièrement essoré. Tant mieux, parce que de la concentration, il va en falloir beaucoup dans OlliOlli. Un peu trop d’ailleurs…

Un gameplay original mais… douloureux

Vous êtes donc un jeune (du moins il semble) skater lancé dans une ville aux mille sets de marches, rampes d’escalier, curbs et autres toits de bus habituellement non skatables dans la vraie vie. Oui mais là vous êtes dans un jeu vidéo. Parce que galérer 20 minutes pour rentrer votre vieux varial flip comme sur une vraie planche, ça risquait tout de même d’être un peu lassant.

Le principe du Gameplay est résumé par vos 4 flèches de direction : chaque enchaînement de touches décrit une figure ou un grind différent, dont l’ampleur changera si vous avez pensé la préparer assez tôt. Bien sûr, votre vitesse définira également la longueur du saut ou la stabilité du grind. Jusque là, rien d’anormal.

Et bon replaquage en temps et PAF c’est le gros score

Ce qui change, c’est qu’il va également falloir déclencher le replaquage de votre figure, si possible le plus près du sol, avec la touche Bas. Quelques millisecondes avant de toucher le sol ? Parfait, 100% des points de votre enchaînement vous sont attribués. Plus de latence, et le score sera moins bon, voir presque nul. Trop tard, et c’est la vautre, le tas, les chicots qui rayent le bitume et le score de votre line sera ramené à 0, et votre personnage en haut du parcours, sans pour autant passer par la case hôpital non plus. Un système qui aide OlliOlli à se rapprocher de la réalité, mais qui peut être sacrément frustrant.

Sachez que pour chaque niveau de OlliOlli, vous n’avez pas de chronomètre ou de missions à enclencher : vous démarrez en haut d’une pente, et vous terminez lorsque vous passez devant la foule d’admirateurs en délire qui vous attend en bas. Vous n’avez pas rempli les objectifs donnés à la fin du niveau ? Recommencez. Chaque objectif peut être validé indépendamment des autres, mais dans le cas d’objectifs récurrents comme un score à battre sur l’ensemble du niveau, vous viander juste avant la fin parce que vous avez oublié de replaquer proprement peut être très frustrant.

Si chaque niveau comporte quelques objectifs relativement faciles (récupérer des items, réussir une figure donnée…), les sempiternels scores à battre ou enchaînement à gros score à réaliser sont tout de suite difficiles à valider.

Votre cerveau aura alors vraiment besoin d’être à son meilleur niveau : tout en maîtrisant la vitesse, vous devrez songer à tout votre enchaînement de figures avant même de lancer le premier pop. Parce qu’un Ollie, suivi d’un simple grind puis une sortie en Ollie, même si replaqué parfaitement, ne vous apportera que peu de points. Et si vous songez battre les scores assez élevés de chaque niveau, soyez précis, rapides et impressionnants… ce qui n’est clairement pas gagné avec un pad directionnel standard.

OlliOlli, plutôt sans planche mais avec un GamePad

Soyons honnêtes : OlliOlli vous notifie d’emblée, avant même d’arriver sur le menu principal, que l’expérience de jeu sera meilleure avec un GamePad. Comprendre ici : « Si t’en as pas, tu vas bien en chier ». Et en effet, c’est carrément justifié.

Même si l’effort a été fait de changer les décors, OlliOlli reste néanmoins très monotone

Parce qu’au final, même après s’y être repris à plusieurs fois, avoir dopé son cerveau à la caféine et autres redbullines, vous aurez tout de même du mal à bien coordonner vos gestes pour arriver à rentrer la figure parfaite qui vous permettra, si vous ne faites pas de faute jusqu’à passer la ligne d’arrivée, de valider tous les objectifs du tableau et accumuler assez d’étoiles pour passer au niveau, voir au monde, supérieur.

OlliOlli est donc loin du jeu vidéo amusant de détente, mais pourra se montrer énervant, voir frustrant. C’est donc un jeu à conseiller pour ceux qui aiment le défi, et font preuve de patience en restant parfois bloqué sur un même tableau de très (trop ?) minutes.

On ne s’y perdra pas pour les décors qui sont, encore une fois, très plats, même si Roll7 a tout de même fait l’effort de varier les environnements (ville, campagne, port…). L’absence de détails permet néanmoins de se concentrer sur le héros, dont les couleurs flashy viennent  fixer l’œil sur ce qui compte vraiment.

OlliOlli, de quoi occuper ses journées froides sans planche à roulette

S’il part d’une bonne idée, voire d’un bon sentiment, OlliOlli n’arrive pas non plus à révolutionner le genre. Comment le pourrait-il d’ailleurs, puisque Roll7 a décidé d’attaquer sur le segment minimaliste de la 2D 8bits, bien loin des cadors du genre comme Skate, aux multiples possibilités.

Les tricks semblent plus faciles à réaliser avec un Gamepad

La difficulté en passionnera certains, en énervera d’autres. Ce qui est mon cas : si j’apprécie les défis, certains peuvent devenir vite lassants. En l’occurrence, le fait de répéter plusieurs fois les mêmes enchaînements de figures dans le but de replaquer ça correctement et surtout ne pas se viander, afin d’obtenir de nouvelles étoiles pour au final… recommencer dans le niveau suivant. Vous avez dit répétitif ?

On reprochera également l’optimisation du jeu pour un gamepad, ce qui, à mon avis, est un peu « culotté » pour un jeu minimaliste 8 bits proposé sur Steam. On est loin d’un Devil May Cry tout de même…

Une bonne idée de jeu pour les passionnés de skate qui aiment à répéter les mêmes gestes, mais qui pourra vite lasser le gamer lambda. Dommage.

Merci à Cosmocover et Roll7 pour la version presse.

Les meilleurs prix pour OlliOlli

En version dématérialisée sur Steam (PC) : [button link= »https://www.g2a.com/r/olliollisteam » type= »big » newwindow= »yes »] Acheter la clé Steam à moins de 2€[/button]

Informations techniques

Éditeur – développeur : Devolver Digital /Roll7
Date de sortie : Juillet 2014
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Skate 2D
Durée du vie : Environ 15h pour le minimum syndical
Prix au 24/10/2017 : 9,99€ sur Steam (PC)

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