Foul Play – Steam & XBLA
S’il y a bien un type de jeu d’arcade qui passe les années, c’est le beat’em all en 2D. De la 2D 3/4 plus précisément, donnant ainsi, dès les premières consoles couleur, une dimension supérieure avec la profondeur, dont des jeux comme Streets of Rage ou Golden Axe furent de dignes représentants. Un genre donc qui ne pouvait se permettre de ne pas réapparaître subitement avec le retour d’une certaine ferveur 2D, notamment sur les plate-formes de téléchargement. Et Foul Play apparu.
Dashfort, conte et baron
Le problème avec ce genre bien spécial de jeu qu’est le beat’em all 2D 3/4, c’est… qu’il ne l’est pas tellement. En effet, même si les environnements changent avec le jeu (paysages médiévaux dans Golden Axe, rues de la ville dans Power Rangers : The Movie, etc…), le style reste très peu évolutif : on avance, on cogne le menu fretin, puis on passe au boss, et on recommence. Si quelques ajouts se font régulièrement, comme des objets bonus, des power-up ou des soutients de PNJ, on arrive toujours à matraquer le même bouton, qui finira par être le premier à lâcher sur votre manette si vous ne changez pas de genre de jeux.
Innovation donc il faudra invoquer si gamer on veut étonner. Avec les possibilités, graphiques comme technologiques, de nouvelles plates-formes telles que la Xbox 360 ou même votre PC, on est dans l’espoir d’attendre du neuf sans perdre le vieux.
C’est pour cela que Mediatonic a offert à son beat’em all une touche de fraîcheur à travers l’environnement et le scénario. Le héros, c’est le baron Dashforth, un Mr. Pringles qui se serait pris un bon coup de vieux. Sa profession : bon vieux baron aristo de l’Angleterre victorienne, qui a l’amabilité de ne pas vivre que de ses rentes. Ce gentleman occupe donc son temps libre, à l’instar de son regretté père, à zigouiller du démon. Du gros, du petit, du gros, du baveux. Tout ce qui représente une menace pour l’homme en somme.
Bien sûr, pour lutter contre les hordes de démons, il protège ses arrières en partant au front accompagné. Comme Hellboy n’était pas dispo, c’est Scampwick Steerpike, son… (serf ? homme de ménage ? homme de basses œuvres ?) qui l’accompagne partout, avec son marteau qui ressemble d’avantage à un balai.
Mais suivre Dashforth sur 40 ans de pérégrinations à but démonicide, ce serait un peu long, alors le gentleman a la gentillesse de nous résumer tout cela en une pièce de théâtre au faste inégalé, où il est le conteur comme l’acteur principal. Reste à vous d’en faire un héros.
On arrive donc sur une présentation tout à fait originale sur mise en scène théâtrale. Si le genre n’est pas nouveau, la fluidité des décors et les effets offrent ce que ce genre peut donner de mieux. Le public reste immobile, et dont les acclamations vous feront comprendre que ça va plutôt bien pour vous, et mal pour les démons. allant de gauche à droite de la scène, Dashforth ne s’arrête jamais de courir : c’est le décor qui se change sous ses pieds.
La dynamique n’en est que plus agréable, avec des fonds originaux, des passages de plans rapides et immersifs pour un level design vraiment original. Les actes , proposant, pour la plupart, 6 plans chacun, proposent une bonne variété d’environnements (désert, château lugubre, bateau pirate…), avec des ennemis évidemment dans la thématique : loup-garous, vampires, démons ailés… etc, en bref tout ce qu’on peut trouver de plus ignoble dans la descendance de Belzébuth.
Un peu clin d’oeil spécial au design des monstres, qui laisse toujours entrevoir le visage du figurant caché dans le costume. Il est certain qu’avec les bouilles rondes des héros, les décors colorés et l’ambiance bon enfant, on ne risque pas de frissonner de peur; mais grâce à ce genre de petits détails, on obtient une ambiance vraiment délicieuse.
Quelques injections next-gen… pour un antidote insuffisant
Comme annoncé dans le chapô de ce test, l’angoisse par rapport à ce type de jeu ne tenait nullement dans l’environnement et l’ambiance, très réussis ici comme nous venons de le voir, mais bien du gameplay. Je résume pour ceux qui auraient sauté un paragraphe : on sait que le principe d’un beat’em all c’est « paf-paf boum-boum », mais quand même un peu de nouveauté.
Foul Play fait le choix de proposer un système d’amélioration des coups, mais aussi de bonus grâce à quelques objets magiques pouvant tomber de la poche d’un démon après l’avoir occis de la canne de Dashforth. Résumons tout de même que les coups initiaux se limitent à : frapper, sauter, envoyer l’ennemi en l’air, esquiver et parer, ce qui peut entraîner l’activation d’un coup spécial. Parer est néanmoins rendu plus aisé grâce à un système de notification lors de la préparation d’un coup par un ennemi, symbolisé par de petits éclairs.
Mais malgré cela, on retombe tout de même très rapidement dans les travers du beat’em all 2D 3/4 classique : on se retrouve à matraquer le bouton d’attaque en attendant que toute la scène soit ratiboisée de ses figurants. Les ennemis étant lents, on gagne plus à les attaquer frénétiquement sans attendre qu’ils déclenchent une attaque, qu’il serait facile de parer.
Si on s’amuse à Foul Play, on se rend rapidement compte que le jeu s’essouffle dès la moitié de la durée de vie totale. Les améliorations viennent trop lentement, et ne sont pas assez denses; du coup, on ne retient guère que les commandes de base, dont la parade et l’esquive sont également quasiment inutiles… Quant aux objets bonus, on en vient à quasiment oublier leur existence. Dommage.
Lutter contre les démons, facile pour Dashforth
Est-ce parce que ces horribles démons ne sont au final que de simple figurants, ou Dashforth possède-t-il une aisance hors-du-commun au combat ? Je crois que c’est surtout les p’tits gars de Mediatonic qui ont mal jaugé la difficulté de leur soft. Parce que oui, voici le vrai défaut de Foul Play : ce soft est vraiment beaucoup trop simple.
Comme dit plus haut pour annoncer la venue de ce paragraphe, les ennemis de Foul Play ne sont guère que des tas de foin qu’il faudra pousser d’un coup de fourche pour passer au-delà de cette scène. Totalement désordonnés, l’I.A. qui leur a été donnée n’est largement pas suffisante pour vous tendre un piège, établir une stratégie d’attaque ou même vous attaquer à plusieurs. En fait, même face à vous, certains ennemis attendront jusqu’à 3 secondes d’immobilité pour vous attaquer. Ainsi, parer ou esquiver est encore moins difficile, et surtout plus ennuyeux, que ruer ces fils de l’enfer de sacrés coups.
Les parties les plus intéressantes se situeront face aux boss, qui eux n’hésiteront pas à vous attaquer sauvagement. Mais à deux, avec un joueur s’occupant du boss tandis que l’autre matraque la marmaille, pas de quoi risquer de recevoir des tomates pourries de la part du public.
Parce qu’en réalité votre jauge de santé n’en est en fait pas une, ce qui aurait pu être une amélioration bien inventive. Étant donné que votre scène se déroule dans un théâtre, et donc que votre santé n’est pas menacée par des figurants n’étant pas autorisés à blesser le premier rôle, vous serez jugés directement pas le public. Esquivez les coups, enchaînez les combos lents et les belles actions, et le public vous remplira d’amour particulièrement motivant. Faites-vous rouer de coups comme le sac de sable de Rocky Balboa, et le public se fera de plus en plus calme… jusqu’à se montrer, eux aussi, ennuyés.
L’applaudimètre a donc une double utilité : vous indiquer d’abord votre état de santé global, et le déroulement de la pièce, mais également de développer votre vélocité au combat. Plus la jauge sera pleine (couleur jaune or), plus les personnages sembleront forts (ou n’est-ce qu’une impression ?).
Par contre, se faire corriger comme un petit garçon qui a fait une bêtise ne plaira pas au public, et voici votre seul risque de voir un Game Over se pointer. Du moins je le suppose, car… je ne l’ai jamais vu. Loin de moi l’idée de me vanter, je puis dire que je n’ai jamais croisé la défaite dans Foul Play.
Autant dire que trop de difficulté tue un jeu, pas assez le rend insipide. Foul Play n’est pas ennuyeux pour autant, il manque juste de piment. Comme un (très) joli plat, qui au final manque de saveur.
Néanmoins, comme tout bon Beat’em All, Foul Play comporte une bonne dose de fun, surtout à deux. Une jolie mise en scène, de beaux décors, et un gameplay finalement divertissant. Alors appelez un pote, un cousin, que sais-je ! Et laissez-vous conter une jolie histoire.
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Informations techniques
Développeur : Mediatonic
Éditeur : Mastertronic
Date de sortie : 2013
Nombre de joueurs : 1-2 joueur
Style de jeu : Beat’em All
Durée de vie : environ 6 h
Cote au 03/12/2013 : 14,95 € sur Steam et XBLA
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