Echo Night – Playstation
Est-ce une nouvelle tradition chez Retro-Games.fr de tester un ancien jeu FromSoftware chaque année ? Peut-être ! Dans tous les cas, cela n’avait rien de prémédité.
Comme d’habitude, au hasard de mes regards posés sur les étagères des magasins du Boulevard Voltaire, un titre et une jaquette m’interpellent. Sur un fond principalement noir avec une teinte de bleu, le titre du jeu ressortait bien avec son jaune bien flashy : Echo Night. Qu’est-ce que cela pouvait-il bien être ? On peut lire en bas à gauche de la jaquette, “From the developers of King’s Field “. Il n’en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité. Un jeu rétro FromSoftware, ça se tente !
Ni une, ni deux, en rentrant de ma balade, je lance le jeu. Était-ce un King’s Field like façon Shadow Abyss ? Pas du tout ! Si le jeu se déroule bien à la première personne, Echo Night a sa propre personnalité en plongeant le joueur dans une mystérieuse aventure où un paquebot disparaît en plein océan avec, à son bord, une quarantaine de passagers.
Dans Echo Night, il n’y aura pas de coups d’épées à donner mais des lumières à allumer et des énigmes à résoudre pour échapper à des démons et autres fantômes tristes.
Histoire d’Echo Night : Voyage dans le Passé d’Henry Osmond
Un soir, Richard Osmond reçoit un appel de la police. Son père, Henry Osmond, a disparu et sa maison a brûlé.
En fouillant dans les décombres calcinés de la maison de son père, Richard tombe sur un vieux journal. Il se retrouve alors immédiatement transporté dans un souvenir du passé à l’époque de la jeunesse de son père. Avec stupeur, il apprend que son père tente de tuer un certain William Rockwell qui serait possédé par une pierre qui donnerait d’immenses pouvoirs, la Pierre Rouge (Red Stone dans le texte). Dans ce souvenir, son père échoue et jure de retrouver William Rockwell.
De retour dans le présent, Richard Osmond continue de fouiller. Il tombe sur une pièce secrète épargnée par les flammes de l’incendie. A l’intérieur de cette pièce, une peinture d’un paquebot nommé Orpheus. En 1913, Orpheus avait disparu en pleine mer avec à son bord une quarantaine de passagers. Malgré des recherches, rien n’avait jamais été trouvé concernant un quelconque naufrage du paquebot.
Avant de comprendre ce qu’il lui arrive, Richard se retrouve projeté dans le tableau et se retrouve en 1913 sur le paquebot Orpheus. Malheureusement pour lui, à la place des passagers en chair et en os, il ne trouve que des esprits qui errent. Pourquoi se retrouvent-il ici ? Que s’est-il passé sur l’Orpheus ? Tant de mystères que Richard Osmond va devoir élucider.
Un gameplay lourd mais une ambiance bien particulière
Comme beaucoup de jeux FromSoftware de l’époque, l’aventure se déroule en vue à la première personne avec des commandes quasi-identiques à celles des jeux King’s Field. Vous pouvez faire avancer ou reculer votre personnage avec la croix directionnelle uniquement dans l’axe du personnage.
Par exemple, pour tourner à droite et ensuite avancer, il faudra appuyer sur R1 puis faire avancer le personnage avec la croix directionnelle. Cela demande un temps d’adaptation pour la prise en main, mais pour les joueurs qui ont joué aux jeux du studio japonais, il n’y a aucune surprise. R1/L1 pour regarder à gauche ou à droite, R2/L2 pour baisser ou lever la tête. C’est du FromSoftware de l’époque pur jus !
Pour ceux qui auraient peur d’une certaine lenteur des déplacements et autres actions, Echo Night propose quelques options pour faciliter la vie des joueurs que nous sommes. Il est possible de changer la police d’écriture du jeu, de passer les dialogues plus ou moins rapidement et surtout de rendre le personnage beaucoup plus rapide dans ses mouvements. Un vrai plus !
Néanmoins, malgré le confort inhabituel pour un titre FromSoftware, Echo Night reste un jeu relativement lent.
Cette lenteur participe à l’ambiance du jeu et au stress que le joueur aura quand un esprit se lancera à sa poursuite pour le tuer ou le maudire. Sachant la lenteur du personnage, on aura tendance à avancer tout doucement pour qu’au moindre signe d’un esprit vengeur, nous décampions le plus rapidement possible. Cependant, ne soyez pas trop effrayé par l’idée d’être poursuivi tout le long du jeu. Les quelques esprits rebelles qui vous en voudront sont également lents et ils sont cantonnés à quelques salles ou couloirs bien spécifiques.
En outre, si les commandes sont identiques à celles de King’s Field, Echo Night n’est pas un jeu de combat. Lorsque vous rencontrerez un ennemi, il faudra soit le contourner ou tout simplement fuir. Si l’ennemi vous blesse, vous perdrez de la vie ou vous serez maudit. Dans ce dernier cas, cela signifie que votre vue s’assombrira et que les commandes réagiront moins vite.
Cependant, la présence d’un esprit maléfique n’est pas la seule raison d’une tension parfois palpable. Le sound design ou sa quasi-absence renforce cette impression de solitude dans les nombreux couloirs et autres pièces que vous parcourrez. Mis à part les bruits de pas du personnages et quelques ambiances sonores à des moments clés, le silence règnera dans Echo Night.
Echo Night, jeu d’Horreur ou simple aventure dans un univers pesant ?
Echo Night est plus un jeu d’ambiance qu’un jeu d’horreur. Il inspire plus la frayeur par sa pesante solitude et ses rares rencontres avec des personnages troublants que par les quelques fantômes un peu violents.
Malheureusement, si l’ambiance sonore est bonne et en totale adéquation avec le sujet du jeu, il est difficile de dire la même chose de l’aspect visuel d’Echo Night. Comme à son habitude, et encore maintenant, le titre de FromSoftware ne brille pas par sa technique irréprochable. Il y a quelques ralentissements lors de certains passages et surtout, Echo Night est plutôt laid pour un jeu PlayStation sorti en fin de vie de la console. Les personnages et les décors sont peu détaillés. On se croirait être dans un jeu de 1995 tant l’aspect presque cubique des personnages rappelle les premiers balbutiements de la 3D sur la console de Sony.
Un « Pointer et Cliquer » allégé
Malgré tout, Echo Night arrive à capter l’attention du joueur pendant les 4-5 heures de la durée de l’aventure. Tout d’abord, parce que l’histoire contée donne envie de savoir la fin. Les rebondissements s’enchaînent plutôt bien. Certains passages vous donneront quelques sueurs froides comme celui de la course-poursuite dans un cimetière avec LE personnage central du récit. Il est vrai qu’il peut y avoir quelques moments tirés par les cheveux mais dans l’ensemble, le récit se suit bien pour peu que vous compreniez un minimum l’anglais.
Comme vous avez peut-être pu le comprendre dans les lignes précédentes, Echo Night n’est pas un jeu de combat mais un jeu d’énigmes. Pour avancer dans l’histoire et dans les différents niveaux, il faudra résoudre des puzzles. Cela ira du simple objet à ramasser pour ouvrir une porte, à des actions à faire dans l’ordre pour éviter un personnage ou au déchiffrage d’un code.
Dans l’ensemble, mis à part une ou deux exceptions, les énigmes sont ni trop simples ni trop alambiquées pour être résolues. En somme, on ne se sent jamais trop longtemps bloqués dans Echo Night. Le rythme est fluide tout au long de l’aventure.
De plus, le jeu ne se contente pas d’aligner les puzzles/énigmes à chaque coin de couloir. Pour soulager et libérer certains esprits qui errent sur le bateau, ceux-ci vous enverront dans leurs passés plus ou moins lointains pour résoudre une énigme, parler à une personne importante à leurs yeux ou récupérer un objet.
Par conséquent, votre personnage verra des environnements différents. Vous allez errer dans un cimetière, dans une tour isolée au milieu des loups, dans une salle de recherche, une mine, ou vous allez être envoyé au Moyen-Âge. Rien que ça ! Cela permet de casser la monotonie très grisâtre des couloirs de l’Orpheus, même si les autres environnements ne brillent pas par un level design extraordinaire ou une beauté visuelle singulière. Comme d’habitude, ce sera l’atmosphère qui jouera un grand rôle dans l’appréhension de ces nouveaux niveaux.
Conclusion : Echo Night, de la laideur mais du plaisir
Pour résumer, Echo Night est un jeu clivant. Il n’est pas très beau, voire carrément laid, mais il y a une ambiance et une histoire qui pourront tenir en haleine les joueurs rétros en mal de frissons. De plus, du FromSoftware des années 90 – début 2000, c’est probablement le titre le plus accessible si l’on n’est pas allergique à la langue de Shakespeare. Echo Night est relativement facile, les énigmes (sauf une ou deux) sont logiques.
Pour ceux qui veulent devenir des exégètes du studio à l’origine de Dark Souls, Echo Night peut être un bon début, en douceur, dans l’univers étrange de FromSoftware.
Galerie de screenshots d’Echo Night
Informations techniques
Développeur : FromSoftware
Éditeur : Agetec
Date de sortie : 28 septembre 1999 en Amérique du Nord, 22 octobre 1999 en Europe
Nombre de joueurs : 1
Style de jeu : Horreur – Aventure
Durée de vie : 5-6 h
Côte au 29/03/2024 : 150-200 euros en complet dans sa version US, 30-50 euros en version japonaise.