NeoRetro Test : Toki vs Toki Remake

Toki – Arcade / Toki Remake – Switch

L’année 1989 fut riche en évènements. Le mur de Berlin est abattu, le dalaï-lama reçoit le prix Nobel de la paix, et Toki sort en arcade, au pays du Burger levant. Devant sa popularité grandissante, plusieurs adaptations sur les machines de l’époque sont lancées, sur NES, Master System, mais surtout sur Atari ST et Amiga.

Ces 2 dernières adaptations ont été confiées au studio Ocean France, dont les graphismes ont été réalisés entre autre par Philippe Dessoly (Mr Nutz). C’est donc tout naturellement que près de 25 ans plus tard, un remake est mis en chantier par Microïds, dont ce même Philippe Dessoly fait parti.

La planète du Singe

Remarquez la plastique de Toki version humain…

Jeu d’arcade oblige, l’histoire de Toki n’a jamais été réellement claire avec les seuls éléments affichés. On y voit une jeune fille, habillée mode préhistorique, se faire enlever par une main géante. Notre héros arrive alors pour la sauver, mais se fait transformer en singe par un sorcier. Il décide alors d’aller secourir sa copine, en crachant des boules de feu sur ses ennemis…

Plus sérieusement, il faut avouer qu’à l’époque, le scénario d’un jeu n’était qu’un prétexte à nous faire parcourir des niveaux apparemment sans liens.

Il est en revanche un peu dommage de constater qu’aucune explication supplémentaire n’est apportée dans Toki Remake, alors que ça aurait pu être une très bonne occasion. Une bande dessinée est cependant disponible, expliquant bien plus en détail l’histoire, mais n’est disponible que dans la version « Retrollector » du jeu.

La généreuse édition RetroCollector de Toki

On y apprend donc que le sorcier Vookimedlo (mot compte triple), après avoir été banni dans un coin de l’île par Toki (bodybuilder avant l’heure) car il voulait tout détruire, décide de se venger de Miho, princesse de son état, à l’aide du démon Bashtar (la main géante). Tous les habitants du royaume sont transformés en animaux, que Toki va s’empresser de tuer pour aller sauver sa guenon. Ah, et il y a une histoire de fée/esprit de la forêt qui lui donne le pouvoir de cracher des boules de feu, et de s’équiper d’un casque de rugby et de chaussures de course. Bon, c’est toujours un meilleur scénario que dans Twilight.

Un remake qui singe l’original

Dans Toki, le gameplay est ce qu’on appelle du type Run & Gun, à savoir un mélange de plateforme et de tir. Les ennemis sont nombreux, et votre but est de les éliminer en tirant dessus a coup de boule de feu, notre héros pouvant tirer dans 5 directions différentes. A noter qu’il est également possible de jouer au Mario préhistorique en sautant sur la tête de certains ennemis.

Même boss, mais graphismes retravaillés pour le bonheur des yeux

Disséminés dans le niveau, plusieurs bonus seront également présents, la plupart vous permettant, de manière temporaire, de changer votre tir de différentes façons. Vous trouverez également quelques bonus, donc un casque de rugby et des chaussures de sport, respectivement pour pouvoir infliger des dégâts avec votre tête et sauter plus haut.

Ces bonus ne sont toutefois pas donnés au hasard, et sont toujours placés au même endroit à chaque partie. Peu de surprises la dedans, donc, même si les speedrunners en herbe pourront s’amuser à optimiser leur déplacements grâce à cela.

Enfin, à la fin de chacune des 6 zones qui composent le jeu, un boss sera là pour vous barrer la route. Si la maniabilité un peu rigide de la version Arcade rendait ces affrontements parfois compliqués, il en est tout autre sur cette version Switch, où le personnage réagit presque aussitôt. Les boss ne sont pas forcément très difficiles à battre et ne nécessitent généralement qu’un appui répété sur le bouton de tir, après avoir saisi le pattern.

Il est enfin possible de changer la difficulté du jeu, même si cela ne change que le nombre de vie, de continues, et le nombre de coups nécessaires pour tuer les ennemis.

De manière globale, donc, peu de nouveautés pour ce Toki Remake par rapport à l’original, si ce n’est une prise en main bien plus immédiate, qui facilite grandement les passages auparavant plus ardus.

Il suffira d’un singe, un matin

Une des superbes animations de Philippe Dessoly

Au-delà d’un dépoussiérage du gameplay et de la licence, ce remake était aussi une superbe occasion pour Philippe Dessoly de reprendre son crayon, pour refaire intégralement les graphismes de Toki. Si vous ne connaissez pas le personnage, sachez qu’il a notamment travaillé sur le jeu Mr. Nutz, et surtout été le dessinateur officiel de Albator pendant quelques années.

Résultat, les dessins sont magnifiques, et on s’amuse à noter le soucis du détail qu’il a pu avoir, comme dessiner une écharpe a certains ennemis dans les niveaux enneigés. Revers du fait-main, en revanche, les animations peuvent parfois paraitre saccadées, faute de « frame » d’animation. C’est un peu dommage, même si on peut comprendre la charge de travail que ça aurait pu demander

Arctic Monkey

Niveau musique, la surprise est présente, tous les thèmes de la version originale (composée alors par Yukihiko Kitahara) ont été re-orchéstré par Raphael Gesqua, qui a notamment travaillé sur la BO de Mr. Nutz et assez étrangement, Shaq-Fu. Évidemment, c’est un régal pour moi qui conserve les musiques Atari ST en tête, mais il est possible que, sans avoir fait la version d’origine, ces musiques perdent la saveur de nostalgie que je peux y retrouver.

Gare au gorille

Si on ne peut que saluer tout le travail fourni, à tous les niveaux, il est en revanche dommage de constater que le jeu n’a pratiquement pas changé de level design depuis la version Arcade.

Pas de niveau bonus, pas de changement d’emplacement des ennemis ou des bonus… Tout est identique, et la version Arcade n’est même pas présente sur la cartouche, pas plus qu’un mode galerie, pour admirer le travail de Dessoly. Ce genre de choses est pardonnable sur un gros jeu, comme Crash Bandicoot ou Spyro, mais est un peu moins excusable sur un jeu d’Arcade.

Le principe de l’arcade est d’avoir des jeux courts mais difficiles, afin de faire cracher une petite pièce supplémentaire au joueur, qui se rapproche de la fin. En allégeant la difficulté, et en supprimant la contrainte des pièces, on se retrouve donc devant un jeu magnifique, mais qui se finit en 1 heure pour les connaisseurs qui ont fait le jeu étant jeune. Il est d’ailleurs relativement simple de connaitre l’emplacement des ennemis à la longue, et donc de rapidement se transformer en speedrunner en herbe.

L’écran du jeu Toki, dans le 1er remake prévu, et absent du remake Switch

Ce peu de nouveautés est toutefois expliqué par les déboires de Toki. A l’origine, ce dernier était prévu sur PC et Xbox360 depuis 2008, mais fut annulé en 2016 par le studio, suite à un désaccord avec Ignition Entertainment, leur éditeur a l’époque. On peut d’ailleurs voir quelques screenshot de ces version, sur  le site de Philippe Dessoly, où on peut notamment observer que l’intégration de la version Arcade était prévue dans le jeu, accompagné de leaderboard et d’un inventaire. Un trailer d’époque est également disponible, et on peut constater que peu de choses ont changé par rapport à la version Switch. Dans interview très complète de Golgoth Studo chez GameKult, on apprend toutefois que même à l’origine, faute de temps, aucun niveau supplémentaire n’était prévu.

Au final, il est assez compliqué de recommander ce remake de Toki, surtout au prix fort. Ceux qui connaissent le jeu seront déçus de finir le jeu en 1h, faute de vrai nouveauté, alors que les nouveaux joueurs passeront surement a côté de ce jeu certes culte, mais peu attirant dans ces mécaniques a l’ancienne.

Merci infiniment à Microïds pour l’envoi de la version RetroCollector de Toki.

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Informations techniques

Développeur : Golgoth Studio
Éditeur : 
Microïds
Date de sortie :
 1989 / 2018
Nombre de joueurs : 1  joueur
Style de jeu : Plates-formes
Durée de vie : 1h quand on connait le jeu, 2/3h maxi quand on le découvre.
Cote au 11/12/2018 : 49,99€ pour Toki Remake en RetroCollector / Presque introuvable en version Arcade

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