Legend of Zelda : The Missing Link… déjà interdit par Nintendo

Quand une licence de jeux vidéo est excellente, il faut généralement voir s’opérer certaines « routines », comme la création de jeux crossovers et dérivés, de merchandising, etc… Mais bien souvent, cette manne donne des idées à des petits malins, et il faut voir débarquer certaines choses pas très officielles. C’est le cas de fangames, dont le but n’est pas forcément de récolter de l’argent de manière illégitime, mais tout simplement de vivre sa passion et de donner de la joie aux autres fans de la licence !

Chez Retro-Games.fr, on connait bien ça : on vous a déjà parlé d’excellents fangames comme Pokémon Uranium ou Zelda : Ancient Stone TabletsAujourd’hui, penchons-nous sur le cas de The Missing Link, un fangame Zelda apparu en juillet 2020.

The Missing Link : un fangame qui comble un vide de la Timeline

Le créateur de The Missing Link, Kaze Emanuar, déjà à l’origine de nombreux hacks sur Super Mario 64, a l’idée de proposer un jeu sous la forme d’un patch pour ROM de Ocarina of Time, et qui comblerait le vide scénaristique entre ce dernier et Majora’s Mask. Le jeu reprend donc les graphismes et le gameplay de OOT et offre quelques heures de jeu supplémentaires à un des plus grands opus de la série Legend of Zelda.

Les graphismes de The Missing Link respecteront ceux de la N64 pour une cohérence parfaite

Le pitch : après les évènements de Ocarina of Time, Link retourne chez lui, dans la forêt Kokiri. Mais l’absence de Navi, la petite fée qui l’a tant aidé dans sa précédente aventure, le pèse… En partant à sa recherche, il se rendra vite compte que cette quête n’est pas seulement celle d’un héros à la recherche d’une amie, mais bien (une nouvelle fois) de sauver Hyrule et ses habitants.

Bien que court, The Missing Link se présente comme assez complet, intéressant et parfaitement cohérent dans son scénario. Mais l’ogre Nintendo a toujours faim, et il ne lui faut pas grand chose pour le faire sortir de sa tanière…

Nintendo 1 – 0 Les fans

On le sait, la firme Kyotoïte n’aime pas, mais alors pas du tout, les contrefaçons et autres copies non officielles. Même si la loi est évidemment du côté de Nintendo, le géant du jeu vidéo est très souvent pointé du doigt pour la véhémence avec laquelle il lance ses avocat affamés aux trousses des petits développeurs passionnés.

Shuntaro Furuka, l’actuel (et rigide) président de Nintendo

On vous en avait parlé, il n’avait fallu qu’une semaine à Nintendo pour faire fermer les principaux liens de téléchargement de Pokémon Uranium, alors que 9 années de travail ont été nécessaire aux gentils développeurs pour terminer le jeu ! Avec The Missing Link, Nintendo a été plus lent à la détente, mais les enjeux étaient peut-être moins gros dans ce cas précis… Reste que le lien de téléchargement officiel de The Missing Link a été fermé fin octobre 2020, soit 3 mois après la mise en ligne du jeu.

Cela nous permet de nous poser quelques questions sur la stratégie, mais également sur la résilience de Nintendo pour agir dans notre monde sur-connecté.
Premièrement, il est évident (même pour le plus borné) que ce qui guide ces jeunes développeurs, c’est la passion. Quel plus bel hommage aux licences de Nintendo que ces talentueux geeks qui usent leurs neurones et leurs claviers pour créer des jeux (gratuits dans 100% des cas) pour la communauté de fans ? Pourquoi faire la chasse à ces créateurs qui ne gagnent rien, malgré leurs longues heures de travail, hormis la reconnaissance des fans ? Là où d’autres grandes maisons du jeu vidéo auront la bonne idée d’entrer en contact avec les développeurs pour trouver un « terrain d’entente », Nintendo est toujours sur l’attaque pure et dure…

Deuxièmement, à l’heure d’Internet, comment Nintendo peut encore vouloir restreindre la diffusion d’un opus non-officiel ? On le sait, notamment grâce (ou à cause) de nombreux scandales : avec le Web, tout se diffuse très vite, et de partout. En quelques heures, des centaines de copies se créent sur des disques durs personnels et des serveurs ou plateformes de téléchargement. La volonté des nippons de faire fermer le lien de téléchargement principal se résume ainsi en agressivité pure et dure… ou en bêtise assumée. Pire, en naïveté extrême, qui ferai fortement craindre quant à la résistance de la firme sur le long terme au sein d’une société ultra-connectée.

Je peux pas jouer à Missing Link alors ?

Bien que court, The Missing Link est à découvrir absolument pour tous les fans de la licence Zelda !

Comme dit plus haut, même si les avocats grassement payés de Nintendo ont réussi à faire fermer le lien de téléchargement principal mis en place par Kaze Emanuar, des milliers de copies de The Missing Link ont eu le temps de circuler en 2 mois. Il vous sera donc assez facile de trouver une copie téléchargeable sur certains sites ou plateformes telles que MegaUpload… A vous de chercher ! Notez bien que The Missing Link ne peut fonctionner seul, puisqu’étant un patch; veillez donc à posséder une ROM de Ocarina of Time (version US puisque le patch est en anglais), un émulateur Nintendo 64 (style Project64 ou Mupen64) et un outil permettant de patcher le Mod de The Missing Link sur votre ROM (l’outil en ligne de Macrobledo peut très bien faire le taf !).

Et surtout, n’oubliez pas d’avoir une petite pensée pour le regretté Satoru Iwata lorsque vous jouerez à un jeu qui fait crisser les dents de l’actuelle direction de Nintendo !

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