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RunGunJumpGun

par Mathieu

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RunGunJumpGun – PC Steam

Alors que le monde s’enfonce doucement dans le règne de la facilité, faisant naître de nouvelles générations de gamers aussi fragiles que des sucettes en guimauve, certains irréductibles développeurs continuent de croire en l’aspect formateur du jeu vidéo afin de faire de jeunes et frêles bambins ds hommes aussi solides que des Spartiates. C’est le cas de From Software avec ses Dark Souls par exemple, mais également de plus petits studios comme ThirtyThree avec RunGunJumpGun.

Champignons. LSD. Ecstasy. Des drogues aux effets hallucinogènes et excitants avérés, mais aux effets secondaires moins que recommandables. Si vous avez une once de bon sens et que vous n’ayez jamais mis la main sur un de ces poisons synthétiques, ou que vous vous ayez été assez bête pour vous foutre le pif dans la poudre, démolissant ainsi votre santé et vidant le contenu de votre portefeuille, sachez qu’il existe des moyens de décoller tranquillement bien moins nocifs et onéreux que ceux que ce drôle de bonhomme en sweat à capuche, imper’ délavé et parapluie à la main en pleine journée ensoleillée veut vous vendre dans une ruelle sombre à l’arrière de la gare la plus proche.

Parmi eux, RunGunJumpGun semble être une substance plus qu’efficace; du moins sur moi. Et ses composants témoignent de son efficacité avant même le premier rail d’heures de jeu : Game Design en 2D à gros pixels, couleurs aussi agressives qu’acidulées, musique digne de votre dernière Rave Party pendant les années 90’s et Gameplay plus excitant que le dernier photoshoot d’Emily Ratajkowski. C’est dire.

Pas un SHMUP. Pas de la plate-forme non plus. Juste l’enfer.

RunGunJumpGun, c’est un bien drôle d’hybride. Après avoir vu le trailer du jeu, votre œil d’expert du jeu vidéo ne vous laissera aucun doute à l’esprit : c’est un bon vieux Shoot’em Up à la sauce Gradius. Nos confrères de Jeuxvideo.com, spécialistes incontestés du jeu vidéo (ce début de phrase a reçu le prix Nobel de l’Ironie 2016, ndlr) le classifieront plutôt du terme simpliste et je-me-mouille-pas de « jeu d’action » (tout en indiquant dans la 1ère ligne du descriptif qu’il s’agit d’un jeu de plates-formes…). Pourtant, je pense que nous devons nous rendre à l’évidence : RunGunJumpGun est un véritable OVNI (V pour Vidéoludique).

couleurs fluo niveaux rungunjumpgun

Les couleurs saturées vous rappelleront votre dernier Bad Trip au LSD.

N’y cherchez pas la poésie d’un Journey ou la complexité de scénario d’un Final Fantasy : chez RunGunJumpGun, le scénar’, c’est brut de décoffrage. En gros, vous êtes dans un système solaire pas solaire puisqu’on vous parle de l’extinction du Soleil, mais aucune planète visité n’est connue. Ou alors ils ont changé les noms sans nous le dire; les gouvernements ne semblent pas être différends dans le futur. Vous êtes un « Collecteur » et venez ramassez les Atomiks, des boules vertes dont vous ne savez pas l’utilité; surtout si vous êtes amenés à y rester dans les jours qui suivent. Mais bref, vous prenez des risques incommensurables pour ces boules, et on vous demande pas votre avis.

Trois planètes sont à explorer pour ramasser tous les Atomiks possibles, et chaque planète propose 4 sections de 10 niveaux chacune. Comme vous êtes pas des génies des mathématiques, ça fait bien 120 niveaux en tout qui composent cet enfer sur Terre (ou pas loin); vous vous doutez bien que la difficulté y va crescendo, et que les p’tits rigolos de ThirtyThree ont pas attendu la 3e section de la dernière planète pour vous balancer le paquet en pleine poire.

Une difficulté croissante… qui commence déjà bien haut

Pourtant, l’éventail des possibilités de votre Collecteur n’est pas bien large. Autant dire que celui de Mario dans le tout premier Mario Bros. l’était d’avantage. Vous disposez d’un immense fusil laser qui balance des boules d’énergie de la taille de votre corps, à une vitesse que vos yeux ne pourront pas suivre, et cela sans limite de munitions; il semble que ça sert quand même, les Atomiks. Cet immense flingue sera votre unique arme et possibilité d’action dans RunGunJumpGun : tirer devant ou tirer sous vous.

vol avec tirs dans rungunjumpgun

Si votre pistolet pourra détruire, il vous servira surtout pour voler.

Vous avez bien lu : seuls 2 boutons seront nécessaires pour jouer à RunGunJumpGun, ce qui en fait un jeu parfaitement jouable au clavier si votre manette est en rade. Votre (anti) héros avance de lui-même, à une vitesse constante, sans que vous puissiez lui proposer de s’arrêter 2 secondes pour boire une mousse et cramer une tige, le temps que vous repreniez votre souffle : c’est à vous de savoir quand et où tirer. Si l’utilisation du tir devant vous sera innée (éliminer des obstacles vous bloquant le passage), le tir en dessous de vous aura comme effet de vous faire voler… et c’est là qu’intervient toute la difficulté du jeu.

Dressons ensemble la situation et le Level Design de RunGunJumpGun :

  • Vous évoluez dans des niveaux 2D en défilement automatique
  • Votre personnage se déplace à vitesse constante, identique à la vitesse de défilement de l’écran
  • Vous pouvez vous mouvoir dans les airs en tirant vers le bas (Bouton 1)
  • Vous pouvez éliminer des obstacles en tirant dessus (Bouton 2)
  • Bien sûr, vous ne pouvez utiliser qu’une action à la fois
  • Le but est d’arriver à la fin du niveau, si possible en collectant un maximum d’Atomiks

Et là vous vous dites que, sur le principe, ça paraît bien con. Mais votre âme de retrogamer vous rappelle douloureusement à quel point les jeux aux Gameplays les plus simples sont bien souvent les plus durs pour votre système nerveux. Et elle ne se trompe pas.

Passé les 10 premiers niveaux, qui font figure de tutoriel, vous entrez dans le vif du sujet, et vous comprenez très vite que lorsque il a fallu dépenser les derniers euros de votre salaire mensuel, vous avez fait le choix d’acheter le diabolique RunGunJumpGun, et que vous auriez mieux fait d’acheter un bouquet de fleurs à votre compagne/compagnon, pour le salut de votre couple comme de votre âme.

Passer dans un trou de souris d’acarien

Maintenant que nous avons listé vos possibilités, listons les problèmes auxquels vous serez confrontés :

  • L’écran défilant dans lequel vous devrez rester présent, même si un obstacle vous bloque. Vous tue.
  • Les boules de feu et autres projectiles tirés par des canons. Vous tuent.
  • Des obstacles sur votre route. Vous tuent.
  • Des piques et autres roues crantées qui jonchent le sol. Vous tuent.
atomiks boules vertes à attraper dans run gun jump gun

Ces petites boules vertes seront vos objectifs ultimes.

En fait, tout ce que vous verrez peut potentiellement vous tuer. Seuls les Atomiks peuvent être (et doivent être) touchés; tout le reste de ces charmantes planètes accueillantes veut votre mort. Il faut dire que, selon ce que vous racontent les habitants plus laids les uns que les autres entre chaque niveau, vous êtes un peu le vautour de l’univers; normal que vous ne soyez pas le bienvenu…

Rendez-vous compte de plusieurs choses pour bien assimiler l’essence de RunGunJumpGun. D’abord, vos bonds ne sont évidemment pas aussi rectilignes que dans un jeu de plates-formes habituel : c’est à la fréquence de tir de votre fusil laser que vous allez régler votre « vol » : trop vite, vous filez vers le plafond… où vous attendent des obstacles. Pas assez vite, vous chutez sur le sol… où vous attendent d’autres obstacles. Le tir-bond est donc très difficile à gérer, et demande d’être d’abord apprivoisés pour ne serait-ce qu’espérer faire quelque chose.

Ensuite, pensez bien que, puisque votre « fusil couteau suisse » ne possède qu’un seul canon, il vous est impossible de tirer dans deux sens en même temps. Vous me voyez venir, non ? Lorsque vous devez tirer en face pour détruire un obstacle, vous ne tirez plus sous vous… et vous tombez donc irrémédiablement. Pas facile lorsqu’il faut garder un cap bien précis pour passer dans une ouverture à peine plus grande que vous-même.

arc en ciel mort échec rungunjumpgun

Ce joli arc-en-ciel, vous y viendrez vite à le détester.

Parce que les développeurs de RunGunJumpGun n’y sont pas allés de main morte sur les obstacles, létaux pour la plupart, et cela dès les premiers niveaux, vous devrez souvent faire preuve d’une précision digne des meilleurs snipers soviétiques. Même pas sûr que ces derniers y arrivent, vodka dans le sang ou pas.
Chaque niveau comporte plusieurs schémas que vous devrez comprendre absolument : quelques-uns pour terminer le niveau, et un parcours bien précis, demandant précision diabolique et timing parfait pour ramasser tous les Atomiks en un passage. Si vous avez joué au merveilleux Rayman Origins, vous deviez y retrouver le fun des niveaux des Coffres à pattes. En bien plus dur.

Sachez également que dès la 2e planète, les niveaux vous offrent la possibilité de passer du haut de l’écran au bas de l’écran, et réciproquement. Oui, comme ce bon vieux Snake II sur votre Nokia 3310. C’est ici une dimension de difficulté supplémentaire, que je trouve quelque peu reprochable : si certains s’en sortiront bien (ou tant bien que mal), d’autres joueurs ne s’y habitueront probablement jamais, puisqu’il s’agit là d’une dimension vraiment différente et parfois incompréhensible pour certains esprits qui n’ont pas la même facilité de perception de l’espace que d’autres.

Choix des niveaux dans le menu de rungunjumpgun

Le menu vous laisse libre choix du niveau par planète.

Dites-vous au moins que dans toute cette folie, les développeurs de RunGunJumpGun nous ont au moins fait quelques fleurs : comme dans tout bon Die & Retry, vos vies sont illimitées. Les niveaux sont courts pour le plupart et, s’il venaient à paraître plus étendus que les autres, chaque échec ne serait pas puni d’un retour à la case départ mais à un point de mi-niveau. Théoriquement, du moins. D’ailleurs, vous pourrez sauter un niveau et choisir manuellement n’importe quel niveau de chaque planète; il vous faudra néanmoins un nombre minimum d’Atomiks pour passer à la planète suivante.
Saluons également que, lors de chaque échec, vous êtes (très) rapidement ramenés à votre point de départ, pour repartir d’autant plus vite vers votre prochain échec, qui surviendra probablement dans un peu moins de 3 secondes.

RunGunJumpGun, difficulté abusive ou véritable exaltation ?

Disons-le de suite : RunGunJumpGun est la quintessence du Die & Retry. Quasi-impossibles à terminer en one shot, chacun des 120 niveaux qui composent le jeu doivent être parfaitement apprivoisés afin d’être terminés, et je ne parle même pas de l’utopie de récupérer l’ensemble des Atomiks qui vous y attendent.

commentaire personnage début de niveau rungunjumpgun

Des PNJ très laids ponctueront chaque début de niveau par une petite phrase.

Une fois le niveau connu et les actions nécessaires pour le dompter, il n’est pas pour autant assuré que vous soyez capable de maîtriser le timing digne d’une horloge à Quartz, ainsi que la prise en main difficile du « saut-tir ». S’il pourrait ravir les adeptes de jeux de plates-formes et de Shoot’em up à l’ancienne, voir de niveau « Japotaku », RunGunJumpGun en rebutera assurément plus d’un avec sa difficulté excessive. Si vous avez pu jouer aux excellents Hotline Miami ou à Super Meat Boy, voir plus anciennement à Heart of Darkness, et surtout si vous les avez apprécié, vous devriez connaître cette sensation bizarre de devoir recommencer des dizaines de fois le même niveau, mais pourtant d’en vouloir toujours plus. C’est mon cas, et je tire mon chapeau à ceux qui savent créer un jeu à la difficulté élevée mais justifiée, au point qu’elle satisfait plus qu’elle ne frustre, comme c’est le cas avec RunGunJumpGun.

Par contre, je vous déconseille fortement RunGunJumpGun si vous faites partie de cette génération de NeoGamers loosers qui ne se satisfait qu’en écumant les jeux minables et télégraphiés comme le sont trop de jeux actuels, tels que les Cacall of Dirty et autres bouses vidéoludiques sans âme. RunGunJumpGun est un jeu réservé aux hommes, aux vrais, qui ont les nerfs solides et à toutes épreuves. D’ailleurs, je retourne me mettre en PLS et tenter de dormir un peu sans rêver de m’avancer dans une pièce où tout veut me tuer.

Les meilleurs prix pour RunGunJumpGun

En version dématérialisée sur Steam : [button link= »https://www.g2a.com/r/rungunjumpgunsteam » type= »big » newwindow= »yes »] Acheter la clé Steam à – de 4€[/button]

Informations techniques

Editeur : Gambitious Digital Entertainment
Développeur : ThirtyThree Games
Date de sortie : 31 août 2016
Nombre de joueurs : 1
Style de jeu : Plates-formes /Die & Retry

Durée de vie : Environ 5 heures… si vous ne vous souciez pas des Atomiks .
Prix au 15/09/2016 : 7.99€ sur Steam.

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1 commentaire

joseph 16 septembre 2016 - 14h15

quel commentaire engagé 🙂
j’aime bien la partie sur la drogue^^

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