Panzer Dragoon – Saturn
Panzer Dragoon. L’évocation de ces deux mots fait ressurgir de vieux souvenirs dans la tête des gamers. Des souvenirs heureux d’un temps où poésie pouvait rimer avec plaisir vidéoludique. Ce jeu qui a marqué une génération de joueurs est l’œuvre de la Team Andromeda avec à sa tête Yukio Futasugi.
A l’époque, le but de Sega était de faire de ce rail-shooter à l’ambiance si particulière une vitrine technologique pour la sortie de la Saturn. Si le développement ne fut pas de tout repos, le résultat est au-delà des espérances. Panzer Dragoon sera un des jeux emblématiques de la machine de Sega: une réussite commerciale mais surtout artistique pour une oeuvre hors du commun.
Le début d’une incroyable aventure
Il y a des milliers d’années l’humanité failli disparaître, victime des bio-armes qu’elle avait créées. Celles-ci se retournèrent contre leurs créateurs ne laissant plus quelques tribus disséminées un peu partout dans le monde. Néanmoins, une tribu – Les Impériaux – parvint à découvrir dans une ancienne tour, des armes permettant de détruire ces mutants génétiques. Après avoir détruit une partie de la menace, Les Impériaux décidèrent d’asservir le monde…
Première rencontre avec le Dragon Bleu
Lors d’une partie de chasse qui tourne mal, vous vous retrouvez nez à nez avec deux cavaliers qui chevauchent des dragons s’affrontant dans les airs. Le Chevalier du Ciel, sorte de héros de la résistance, est abattu par le Dragon Noir. Dans son ultime soupir, celui-ci vous confie l’étendue du désastre si le Dragon Noir parvenait à rejoindre la tour. Son dragon – bleu celui-ci – attend, vous observe.
Après une brève hésitation, vous montez sur le dragon. Il est temps d’affronter son destin et de sauver l’humanité…
A travers une cinématique de cinq minutes, la Team Andromeda pose les bases de son univers. Un univers mélangeant modernité et antique à l’image du jeu. À l’ère de la 3D et d’une volonté de liberté, Panzer Dragoon sait d’où il vient (l’arcade, le shoot-em up en 2D) et sait vers où il va : un monde fantastique où la puissance nouvelle de la Saturn permet de révolutionner les codes anciens et de transcender l’expérience du joueur.
Envole-toi, envooole-toooi
Vous l’aurez compris, Panzer Dragoon est un rail-shooter. Par conséquent, vous évoluez dans les niveaux selon un chemin bien défini, à quelques nuances près. Pour réussir à survivre face aux différents assauts des ennemis, le joueur à la possibilité d’utiliser plusieurs tirs : le tir simple et le tir permettant de verrouiller une ou plusieurs cibles à la fois sur une simple pression continue du bouton. Cela ne sera pas de trop face aux nombreux monstres qui tenteront de vous barrer le chemin.
Voilà le type de créature que l’on peut croiser durant l’aventure…
Ces mêmes ennemis peuvent surgir de n’importe où : devant, sur les côtés, derrière. Heureusement, les gâchettes vous permettent de tourner votre vision assez rapidement pour les détruire.
Le gameplay est simple, intuitif avec quelques subtilités pour pouvoir surmonter les énormes défis. Si, dans un premier temps, le jeu se révèle assez facile, il se corse très rapidement à partir du chapitre 4. La difficulté monte tellement d’un cran qu’il faut apprendre par cœur les routines des niveaux pour réussir à s’en sortir. Cela aura tendance à rebuter certains joueurs qui n’ont plus la patience de re-faire le même niveau une bonne dizaine de fois….
La technique dans la peau !
Cette forêt pourrait être votre tombeau…
Cependant, Panzer Dragoon vaut la peine de s’y attarder. Il est parsemé de moments épiques notamment à la fin du jeu. De plus, la technique suit parfaitement : pour l’époque, le jeu est très beau. Il parvient à créer des effets d’explosions, d’eau et même des tornades assez convaincantes. Le joueur est régulièrement dépaysé puisque les missions sont variées visuellement parlant. On passe d’un désert aride à une grotte plongeant dans les entrailles de la terre à une forêt luxuriante.
C’est tout simplement prodigieux. Ne nous mentons pas, avec nos regards actuels, le jeu est très pixelisé mais le fait que l’univers soit si travaillé avec un style graphique très « moebusien » (Moebius qui a dessiné la jaquette japonaise) parvient encore à captiver son audience.
Jaquette japonaise dessinée par Jean Giraud alias Moebius
De plus, cette identité si particulière se retrouve également dans la musique de feu Yoshitaka Azuma. Cette musique donne littéralement le sentiment de participer à une grande aventure comme on n’en vit que trop rarement. Elle magnifie l’action notamment dans le chapitre 4. A la fois légère et pleine de gravité, elle insuffle à Panzer Dragoon une grandeur éternelle. Chaque joueur se souviendra de ces moments-là grâce au compositeur japonais.
Pour conclure, Panzer Dragoon est peut-être LE jeu de la Saturn. C’est un pari technique et artistique réussis pour la jeune équipe de développement. On pourra lui reprocher sa trop grande difficulté et une modélisation aujourd’hui datée mais rien ne changera le fait qu’il est dans le panthéon des jeux vidéo. Peu de jeux peuvent se vanter d’un tel accomplissement. Il s’agit d’une époque où la technique et l’ambition artistique pouvaient encore se mélanger.
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Éditeur : Sega
Développeur : Team Andromeda
Date de sortie : 30 août 1995 (Europe)
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Rail-shooter / shoot em up
Durée de vie : un peu plus de 3h
Côte au 12/01/16 : Environ 30-40€ en complet et bon état
