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Jøtun

par Mathieu

logo du jeu vidéo viking jotun

Jøtun – PC (Steam)

La domaine mythologique a toujours été une grande inspiration dans les arts : opéra, théâtre, cinéma… et bien sûr, jeux vidéo. Au Panthéon des mythologies les plus appréciées, on retrouve les légendes grecques, romaines, égyptiennes et nordiques, souvent avec plus ou moins de rigueur. Jotun (on vous fera grâce du « ø » dans le reste de l’article) fait le pari d’une immersion profonde et rigoureuse dans le monde des féroces Vikings et de leurs terribles Dieux et héros.

Thora, en quête du Valhalla

scène d'ouverture jotun sombrage navire mort de thora déesse ran

Les filets de la déesse Ràn ont privé Thora de son entrée au Valhalla

Vous être Thora, une belle et puissante guerrière Viking aux nattes rousses et à la carrure imposante, qui se voit ôter le rêve de tout guerrier nordique : rejoindre le Valhalla, la demeure des dieux, après sa vie sur Midgar, la terre des Hommes. En effet, c’est lors d’une sortie en mer qu’une tempête a fait sombrer son drakkar, la noyant avec tous ses guerriers et l’offrant éternellement à Rán, la déesse des noyés. Cette mort sans gloire, loin du champ de bataille, la condamne au gouffre de Ginnungagap loin du « paradis » des combattants.

Néanmoins, Odin lui offre une seconde chance, celle de se racheter en allant combattre les Jotun (ou jötnar selon le terme exact), les cousins nordiques des Titans grecs. Seule (ou presque), elle va arpenter les 9 mondes (ou une partie du moins !) tenus par Yggdrasil, l’Arbre du Monde, et combattre les ennemis des Ases.

boss final odin dans le jeu jotun

Jotun se montre très rigoureux sur de nombreux points de la mythologie scandinave.

Vous l’aurez compris, l’équipe de Thunder Lotus Games a souhaité immerger totalement le joueur dans l’univers mythologique nordique; c’est ici que nous ferons notre première critique, à la fois positive et négative : le récit est particulièrement rigoureux avec les légendes viking... et souvent un peu trop. La narration, entièrement en langue islandaise participant superbement à l’immersion dans le récit, vous lance des termes et noms précis du lexique mythologique scandinave, et soyez assurés que vous serez totalement perdus si vous êtes totalement néophyte en ce domaine ! Un jeu par les passionnés pour les passionnés OK, mais pas de délit d’initiés SVP.

Arpenter les 9 Royaumes et mourir

Vous débutez l’aventure au pied d’Yggdrasil, là où vous allez pouvoir vous rendre dans chaque monde où vous attendent deux défis que vous n’aurez d’autre choix que de relever. Heureusement, votre double hache vous a été rendue, et vous partez à la découverte de ces contrées que vous n’avez encore jamais foulées. Vous commencez par Jotunheim, le monde des géants de glace (curieusement très arboré ici), et après quelques minutes d’exploration et de découvertes, vous pourrez accéder à Ginnungagap, pierre angulaire de vos pérégrinations. Votre premier défi sera de vaincre la jotun Jera.

gouffre ginnungagap dans le jeu vinking jotun

Le gouffre de Ginnungagap, là où vous accéderez à chaque monde.

Le reste du jeu se déroule d’une façon relativement identique : chaque « zone » comporte 3 mondes : 2 phases d’exploration puis un nouveau jotun à combattre. Il semble que vous puissiez explorer toutes les zones dans l’ordre que vous choisirez, mais un petit triangle lumineux vous indiquera la prochaine dans la liste, probablement sur un plan scénaristique ou relativement aux bonus que vous y trouverez et qui pourront s’avérer utiles dans les zones « suivantes ».

Ces zones sont généralement basées sur une thématique élémentaire : la nature, le feu, la glace, le ciel… Et le boss qui clôt la zone hérite logiquement de pouvoirs liés à l’élément. Le menu pause vous offrira une carte bien pratique (même indispensable) de la zone actuelle, avec la spécificité que seuls les emplacements de la rune et de la statue de dieu est indiquée : tous les autres éléments, même votre position actuelle, vous seront cachés jusqu’à leur découverte !

Dans chaque niveau, on découvrira plus ou moins les mêmes éléments :

  • Une rune, qui est votre but. Dès que vous l’avez trouvée, vous pouvez considérer le niveau comme terminé et continuer votre aventure. Mais rien n’indique pour autant que vous avez tout trouvé dans le niveau pour autant…
  • statue dieu thor dans le jeu vidéo jotun

    Les statues des dieux vous confèreront des pouvoirs bien utiles

    Une statue de dieu : c’est ici presque plus important que la rune ! Ces statue vous octroieront des pouvoirs qui, même si courts et assez faibles, feront parfois la différence devant le prochain jotun. Cet élément est donc à trouver absolument, et est heureusement indiqué sur la carte dès l’entrée du niveau.

  • Le puits de Mimir : votre instant détente. La célèbre source où gît la tête encore animée du sage Mimir, où Odin sacrifia un de ses yeux contre le savoir universel, vous rendra santé et pouvoirs mais une seule fois par niveau. Sachez donc ne pas en abuser.
  • Le pommier d’Ithunn, dont les fruits allongeront votre barre de vie. Attention, c’est ici un élément assez pernicieux : il est plus que nécessaire de le trouver, mais il n’est pas indiqué sur la carte. Pire encore : chaque zone n’en comporte qu’un; il vous sera donc impossible de savoir lequel des 2 niveaux qui la composent accueille l’arbre magique !
  • Des éléments inhérents au niveau qui vous permettront d’atteindre votre but ou de déclencher des éléments qui vous y aideront. A l’instar du pommier et du puits, ces derniers sont généralement indiqués par une spirale sur votre carte une fois découverts.

Attention néanmoins : vous pouvez décider de retourner à Ginnungagap à tout moment, mais toute votre progression (hors éléments spéciaux) ne sera pas sauvegardée ! Ce ne sera le cas que lorsque vous aurez trouvé la rune et que la voix d’Odin vous aura ordonné de continuer votre route… mais passez encore un peu de temps dans le niveau, sait-on jamais.

Les mondes merveilleux de Thora…

niveau jotunheim avec yggdrasil dans jotun

Il faut reconnaître que les décors de Jotun sont magnifiques…

Première constatation en explorant les mondes « tenus » par Yggdrasil : on s’y sent bien. L’équipe de Thunder Lotus a mis le paquet sur le travail des graphismes, et ça paie. Ayant porté leur choix sur un style extrêmement proche du dessin à la main, le rendu est impressionnant : on a vraiment l’impression d’être dans une BD animée, avec les traits de crayon encore non gommés ! Si le Character Design de Thora est relativement simple et cliché (la guerrière Viking rousse avec peau de bête, gros mollets et hache énorme), celui des jotuns ainsi que le Level Design des différentes zones est particulièrement bien travaillé. L’ensemble est très fluide, la caméra se permet des zooms / dézooms intelligents et les sprites des personnages à l’écran se déplacent agréablement dans le décor.

boss kaunan titan de feu dans jeu jotun

Les Jotun tirent leurs pouvoir de l’éléments environnant ; feu, glace…

On appréciera évidemment la (relative) justesse du scénario avec la mythologie scandinave, des noms de lieux/personnages et de leur prononciation islandaise. On sera évidemment un peu perdu face à certains termes mais le déroulement du jeu se montre très immersif, soutenu par les décors très travaillés.

Les Boss Fights sont également plutôt amusants, même si assez peu difficiles (on est loin de la difficulté d’un Titan Souls !). Les patterns sont plutôt réguliers, et on arrive rapidement à oublier la différence de taille entre notre rouquine à la hache XXL et le jotun en face, notamment en anticipant les mouvements de notre adversaire géant au maximum.

Enfin, on appréciera également la bande son symphonique qui, même si elle se montre assez discrète voir même parfois rébarbative tant elle manque de rythme (bien qu’un peu plus soutenue lors des boss), mais mérite tout de même qu’on souligne sa qualité.

Beaux mais d’un ennui mortel

Malheureusement, malgré toutes ses qualités graphiques et scénaristiques, Jotun se montre vraiment très ennuyeux. S’il rejoint logiquement la catégorie des Boss Games, le jeu de Thunder Lotus se montre bien trop longuet entre deux combats épiques (théoriquement du moins), ce qui aura fortement tendance à perdre le joueur.

attaque groupe de nains dans les caves jeu jotun

Terrorisés devant cette horde de nains ? Ne le soyez (vraiment) pas…

Chaque jotun est séparé de son prédéscesseur par 2 niveaux, généralement composés d’un monde d’exploration, sans ennemi aucun, et d’un niveau plus rectiligne, avec quelques ennemis faisant plus office de complément au décor que de réels ennemis. En effet, si l’on est convaincu du courage et de la force herculéenne de Thora, on se montrera tout de même déçus de voir que des ennemis deux fois plus grands qu’elle et lançant des boules de feu tombent à genou après un seul swing de sa double hache, ou que l’on peut aisément combattre une horde composée de dizaines de nains en restant sur place et en spammant la touche d’attaque.

Si je suis d’accord de dire qu’un Boss Game n’est pas sensé proposer d’ennemis ponctuels, le temps passé dans les niveaux d’exploration composant logiquement les deux tiers du jeu aurait pu pousser les développeurs à nous proposer une rythmique plus complexe dans le gameplay. Lequel se montre d’ailleurs bien maigre avec la maigre palette de mouvements dont est dotée Thora, sans compter la lenteur lassante avec laquelle elle les exécute.

niveau des neuf rivières niflheim dans le jeu jotun

Certains niveaux d’exploration vous imposeront des allers-retours très très barbants.

Ajoutons à cela que si certains niveaux sont très simples et rapides à être terminés (même en récupérant l’ensemble des bonus), d’autres nécessitent nettement plus de temps et deviennent rapidement très rébarbatifs, voir véritablement ennuyeux au possible. Le niveau assez minable de difficulté proposé par les Boss (hormis peut-être le Jotun de feu et le combat final) ne parvient pas à remonter la jauge de fun, et les petits « appâts » posés sur le chemin de Thora, surtout les pouvoirs divins, ne motivent guère à se lancer corps et âme dans le prochain niveau.

Perdus dans la toundra de l’ennui

Vous l’aurez compris, je n’ai pas spécialement été emballé par Jotun. Pourtant, c’est un jeu que j’avais repéré avant sa sortie et qui a très rapidement attiré mon attention : belle réalisation, style graphique au top, univers immersif et assez respectueux de la mythologie, récit en islandais et bestiaire original à défaut d’être varié. Malheureusement, les gars de Thunder Lotus ont certainement trop joué sur l’aspect poétique et l’immersion en délaissant le gameplay, qui se retrouve finalement ennuyeux, longuet, répétitif et rapidement essoré. Heureusement, la courte durée de vie du soft permet aux aficionados de la culture Viking de ne pas se décourager à jouer à Jotun, puisque au pire, la purge ne durera que quelques heures !

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Informations techniques

Développeurs et Éditeurs : Thunder Lotus
Date de sortie : 29 septembre 2015
Nombre de joueurs : 1 joueur
Style de jeu : Action / Boss Game
Durée de vie :  Environ 5 à 6 h
Côte au 02/04/2018 : 14,99€ sur Steam (Valhalla édition)

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